Pour ceux qui ont suivi la constitution d’une liste d’opposition
à la municipalité en place ( voir sur ce blog l’article d’il y a deux semaines intitulé la machine à perdre).
Depuis l’enclos où je me retrouve avec d’autres à qui on
n’apprend plus à faire la grimace, on va dire d’abord « fosse » comme
celle où des éléphants fatigués viennent chercher un rayon de soleil dans les
zoos à l’ancienne.
Alors qu’il s’agit surtout de « la fosse »
ouverte dans la terre grasse par DSKahuzac où sont enfouis nos idéaux.
En tous cas « fausse » gauche pour finir de jouer
des mots et tendre un miroir où des éminences revenues du diable vauvert
n’aiment guère s‘attarder.
L’exercice du pouvoir par l’actuelle maire, face à une
opposition anodine l’a ancrée dans des certitudes cassantes mettant en évidence
des contradictions entre quelques technos aux manières peu en phase avec son
électorat conservateur, suppléant un conseil municipal sans personnalité.
Mais qui est conservateur dans la campagne qui
s’annonce ?
Il est vrai que pour avoir sa photo dans le journal mieux
vaut flatter les intérêts individuels, utiliser l’énergie des revanchards et
des NINBY (« Not In My Back Yard » « Pas dans mon jardin »)
que d’exprimer une vue d’avenir où l’intérêt général ne serait pas un gros mot
comme « logement social » ou « densification urbaine ».
« Il faut que
tout change pour que rien ne change » Le Guépard
J’aurai du mal à dénier à d’autres le droit de changer
d’option, ayant moi-même varié.
Par exemple sur la démocratie : du temps de Ségolène
j’avais pris la « démocratie participative » comme une résurgence
d’une utopique autogestion, j’en suis aujourd’hui à me méfier des appels au
référendum à toute occasion, à la concertation au moindre ralentisseur, car
s’expriment surtout les « contre » qui conduisent à la paralysie de
l’action politique.
D’entendre aujourd’hui certains en appeler au « contrat
citoyen » alors que décisions de couloir et billard à trois bandes ont été
une façon d’être au cours de plates carrières politiques m’offre encore des
occasions de sourire.
Finalement il n’y a que la clarté des engagements qui vaille,
d’autant plus que la prudence nécessaire aux équipages hétéroclites qui se
mettent en branle à la dernière minute, est de mise. Surtout ne pas dire. Ne
pas dire quel est son parti, nier son histoire.
Les décisions se prennent à la Métro : les mots de
cohérence, de solidarité, figureront sur les programmes mais risquent de rester
vides quand les pratiques antérieures font douter de la sincérité, quand une
liste d’intérêts locaux ne peut envisager une voie autre que défensive.
Elle peut gagner des voix.
A Meylan, un travail de longue haleine a débouché par une
liste commune de la gauche et des écologistes, bien loin de la course
pathétique aux égos de ce côté de l’agglo.
A l’heure ou bien des débats se tiennent autour du FN, qui crame
tout débat bien au-delà des abords de sa flamme, quelle défaite de ne pas
assumer son histoire, de se comporter comme eux, héritiers de la Cagoule, en se voilant la
face.
Se taire : la place est libre pour les plus
brutaux !
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Dans le Canard de cette semaine: