Dès la première page : « Tumeur bénigne, microkystes calcifiés, opacité tumorale,
biopsie mastopathie, tumorectomie », même en bulles, ce vocabulaire
n’est pas vraiment hilarant.
Alors quand la sexagénaire, qui a dépassé « le démon de
midi » et « d’après midi » depuis deux BD, va se tirer d’affaire
après quelques angoisses,et refaire sa vie avec une énergie décuplée.
Elle quitte son travail, d’autant plus qu’elle elle se sent
poussée vers la sortie.
« Je vous rippe
les visuels dans le CTP ou je vous les switche ?
Ok ! je vous fais
une sortie papier comme d’hab…»
Elle divorce d’un mari éteignoir, se libère de sa fille
donneuse de leçons dont elle verra moins mais mieux les enfants. Sa mère qui se
prend pour Brigitte Bardot ne la reconnait plus.
Elle émigre dans les
Pyrénées dans une maison qu’elle retape avec des artisans tels qu’ils
s’appliquent à se caricaturer, quoique l’un deux est honnête et prévenant, et
finit dans les délais…
La mamie boomeur va vivre ses utopies hédonistes qui firent
florès dans les années 60, ici ramenées à des bains au soleil et des repas sous
les arbres. Les générations suivantes peuvent « prendre les boules » devant
ces privilégiés qui ne manquent pas de se poser tellement intelligemment en
modèles tellement rigolos.
Elle a cultivé les copines, et « cougard chez les
ploucs » se sent heureuse comme un papillon.
Cet album se lit le temps d’un sourire.
Il va faire un malheur pour les départs à la retraite. Son
optimisme passe sans niaiserie avec une dose de vacheries, de dévoilements qui
lui font visiblement du bien ; à nous aussi.