Augustine Marie Joseph née en 1912 est décédée en 1999.
A l’attention de ses enfants, petits enfants et arrière petits enfants, elle a laissé trois cahiers dont un de poésies.
Née dans le Pas de Calais à Auchel dans le Pays minier, elle a pris son stylo à bille en 1978 afin de relater l’histoire de sa vie. Elle a quitté l’école avant d’obtenir son certificat d’études primaires, ce qui était le cas de la plupart des enfants de mineurs. Mais son caractère joyeux, son énergie, son sens de l’observation, son humour ont guidé la rédaction de souvenirs sans misérabilisme.
Les travailleurs du charbon étaient fiers de leur condition de mineurs.
Certes, pauvreté allant jusqu’au dénuement quand le nombre d’enfants était important mais ciment familial, solidarité gages de survie.
La fratrie d’Augustine ( 11 enfants ) n’a connu aucun décès.
Je suis sa fille aînée à qui elle a confié ses écrits. Je les ai saisis me contentant de corriger l’orthographe et la ponctuation.
Ses textes sont écrits sans ratures : de simples ajouts très rares.
Document illustrant un passé ouvrier, la lutte opiniâtre pour améliorer sa condition, « s’élever » socialement, devenir son propre patron.
Les grandes guerres aussi comme des vols de vautours sur l’innocence des agneaux.
Si des jeunes lisent les fragments publiés par Guy que je remercie de tout mon cœur au nom de ma mère disparue, ils découvriront combien forte était la soif d’apprendre chez les enfants de mineurs. Aujourd’hui l’Ecole est parfois vécue comme une punition par les ados dans nos pays privilégiés.
« Il va falloir recruter 9,1 millions d’enseignants d’ici à 2015 … pour combler la pénurie et assurer la scolarisation de tous les enfants de 6 à 11 ans
selon le dernier rapport de l’Unesco sur la demande mondiale… »
« Le Monde » 4 octobre 2010.
Marie Treize
Nous poursuivrons la publication de ses écrits en plusieurs épisodes,les mardis qui viennent.La vie d’Augustine.#1
Du temps de mon père, quand les mineurs toussaient, on disait qu’ils crachaient leurs poumons.
La vie devenait très dure. Les ouvriers commençaient à se révolter. Ils s’attaquaient aux hommes politiques surtout (Poincaré). On sentait la guerre venir. Il y a eu des assassinats. Heureusement, Clémenceau était pour la classe ouvrière : il nous aidait mieux.
Mes aînés travaillaient, aidant la famille à vivre car la retraite de mon père ne suffisait pas. Mais le docteur était gratuit pour les mineurs (Les Mines, propriétés privées avaient un dispensaire pour les familles de mineurs).*
Ma mère et mes sœurs, Sophie et Jeanne, faisaient des lessives : pas de machines à laver !
Cela se faisait dans de grands tonneaux sciés en deux. Chaque moitié était équipée d’un battoir accroché à la paroi. On le manipulait de droite et de gauche. Et toute cette eau qu’il fallait transporter depuis la pompe avec les jougs…
Maria, la mère de Lucienne prenait des cours d’infirmière tout en travaillant.
Nous n’avions pas de W.C. dans la maison. Le « cabinet » était au fond du jardin.
C’était souvent la galopade : il fallait faire la queue. Parfois on allait dans le cabinet du voisin qui était collé de dos au nôtre.
Le réservoir à excréments était une cuve en bois qu’il fallait vider de temps en temps
Nous-mêmes car il n’y avait pas de vidangeurs dans les corons. On vidait les caisses dans un trou du jardin comme toutes les familles des corons. Cela se faisait surtout l’hiver. Il fallait avoir une sacrée santé !
Mes frères reconnaissaient l’odeur des voisins. Ils disaient : tiens, chez les Vylérie, ils vident leur merde. On reconnaît leur parfum !
Et pour nous c’était pareil, puisque l’on ne pouvait pas faire autrement.
Mais il fallait voir comme nos légumes étaient beaux !
On recouvrait les trous avec de la paille et des épluchures et ça nous donnait un excellent fumier que l’on répartissait dans tous les jardins par roulement.
* Note du transcripteur
mardi 9 novembre 2010
lundi 8 novembre 2010
« Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu. »
Mais non ce n’est pas dans ce film où Carla Bruni a tourné; le bel inconnu c’est un autre, tous les autres, que l’on s’invente, alors allons voir le Woody Allen de l’année.
L’éternelle confrontation des illusions à la réalité crée le comique. La citation de Shakespeare concernant la vie « pleine de bruit et de fureur » sonne bien solennellement et touche au grotesque quand il s’agit du simple déchaînement de pathétiques démons de midi, de treize où onze heures.
Un vaudeville, comme on ne dit plus, un film choral, léger, avec des silences, des hésitations qui sont la patte du maître. Anthony Hopkins se paye une blonde de salle de gym, son ex se console avec les prédictions d’une voyante et du whisky, sa fille aimerait bien Banderas mais elle arrive trop tard, le mari de celle-ci réalise son fantasme avec la fille sublime d’en face qui joue de la guitare dans sa robe rouge, mais la suite sera sûrement foirée, donc drôle, si Allen poursuivait encore cette histoire de paumés, pleine de désillusions. La citation complète sur « la vie racontée par un idiot », se termine par : « qui ne signifie rien ».
L’éternelle confrontation des illusions à la réalité crée le comique. La citation de Shakespeare concernant la vie « pleine de bruit et de fureur » sonne bien solennellement et touche au grotesque quand il s’agit du simple déchaînement de pathétiques démons de midi, de treize où onze heures.
Un vaudeville, comme on ne dit plus, un film choral, léger, avec des silences, des hésitations qui sont la patte du maître. Anthony Hopkins se paye une blonde de salle de gym, son ex se console avec les prédictions d’une voyante et du whisky, sa fille aimerait bien Banderas mais elle arrive trop tard, le mari de celle-ci réalise son fantasme avec la fille sublime d’en face qui joue de la guitare dans sa robe rouge, mais la suite sera sûrement foirée, donc drôle, si Allen poursuivait encore cette histoire de paumés, pleine de désillusions. La citation complète sur « la vie racontée par un idiot », se termine par : « qui ne signifie rien ».
dimanche 7 novembre 2010
Aldebert.
Quand les feuilles mortes, qui n’ont pas résisté à l’appel de l’automne, se font pousser par les souffleurs, il se peut, que attirés par quelque nouveauté en CD sur les présentoirs impératifs de la Fnac, vous cédiez à de la chanson française qui mêlerait rock et poésie.
Aldebert m’a ainsi fait de l’œil depuis son trapèze avec son titre « j’ai dix ans » qui sentait le Souchon. Je m’efforce d’aller vers des musiques inédites mais je trouve que le fils du dessinateur de Paris Match dont les chiens allaient au « restaurant réservé aux nonosses et banquets » ne vaut pas Bénabar dont il assurait une première partie, et s’il n’est pas aussi politique que Jamait, il n’a pas non plus la gouaille de Sansévérino dont il peut se réclamer aussi. Elevé au Brassens, ce bisontin ne manque pas d’énergie mais comme il est d’usage maintenant que lorsque vous avez un bon jeu de mots il convient de le répéter, cela peut lasser :
« L’étoffe des héros, paraît-il, n’est qu’un vieux tissu de mensonges. »
« Dis moi qui te suis, ma chérie, je te dirai qui je hais »
« L’homme descend du songe »
Par contre « j’ai tourné sept fois ma langue dans sa bouche » c’était déjà entendu.
Oui, nous sommes au temps où les dames sont aux Camel light et si « milite » rime avec « instit », ce n’est pas indispensable de tomber dans le cliché avec la maitresse qui récupère tous les pots de yaourts. Chanteur d’une génération qui n’est plus la mienne avec des notations enfantines qui me paraissent plus régressives que tendres et des paniques de vieillir qui manquent d’originalité. Il est de la fratrie à Jeanne Cherhal, Renan Luce, dont l’humour, l’humilité sauvent bien des redites. Il lui sera beaucoup pardonné et on pourra même goûter avec jubilation une parodie de rap avec la Madeleine Proust sur « le deux cinq »où la saucisse est de Taumor, où on roule tout Doubs et avec « tout ce qu’on entend et qu’on nous dit pas » il n’y plus qu’a se joindre aux ritournelles entrainantes: « tout le monde debout sur le zinc ! ».
Aldebert m’a ainsi fait de l’œil depuis son trapèze avec son titre « j’ai dix ans » qui sentait le Souchon. Je m’efforce d’aller vers des musiques inédites mais je trouve que le fils du dessinateur de Paris Match dont les chiens allaient au « restaurant réservé aux nonosses et banquets » ne vaut pas Bénabar dont il assurait une première partie, et s’il n’est pas aussi politique que Jamait, il n’a pas non plus la gouaille de Sansévérino dont il peut se réclamer aussi. Elevé au Brassens, ce bisontin ne manque pas d’énergie mais comme il est d’usage maintenant que lorsque vous avez un bon jeu de mots il convient de le répéter, cela peut lasser :
« L’étoffe des héros, paraît-il, n’est qu’un vieux tissu de mensonges. »
« Dis moi qui te suis, ma chérie, je te dirai qui je hais »
« L’homme descend du songe »
Par contre « j’ai tourné sept fois ma langue dans sa bouche » c’était déjà entendu.
Oui, nous sommes au temps où les dames sont aux Camel light et si « milite » rime avec « instit », ce n’est pas indispensable de tomber dans le cliché avec la maitresse qui récupère tous les pots de yaourts. Chanteur d’une génération qui n’est plus la mienne avec des notations enfantines qui me paraissent plus régressives que tendres et des paniques de vieillir qui manquent d’originalité. Il est de la fratrie à Jeanne Cherhal, Renan Luce, dont l’humour, l’humilité sauvent bien des redites. Il lui sera beaucoup pardonné et on pourra même goûter avec jubilation une parodie de rap avec la Madeleine Proust sur « le deux cinq »où la saucisse est de Taumor, où on roule tout Doubs et avec « tout ce qu’on entend et qu’on nous dit pas » il n’y plus qu’a se joindre aux ritournelles entrainantes: « tout le monde debout sur le zinc ! ».
samedi 6 novembre 2010
XXI. automne 2010.
Les villes choisies pour le dossier de cet automne « Des villes et des hommes » ont plutôt des couleurs crépusculaires. Certes de sympathiques potagers sont cultivés dans la ville de Détroit,mais ils poussent parmi les ruines de la cité de l’automobile. Toyota city est encore florissante, mais l’on pressent la fin, derrière une organisation trop bien pensée. L’autre agglomération au Québec qui vivait des mines d’amiante, s’effondre littéralement. La démarche est plus positive d’habitude chez mon chouchou trimestriel.
Par contre Guillebaud qui retrouve un ancien fixeur éthiopien trente quatre ans plus tard nous offre une occasion de nous remémorer et de voir que tout récit ne se clôt pas forcément de façon tragique.
Un anglais dans un récit graphique rend un banal voyage en camion en Iran tout à fait intéressant.
Le retour sur une émission qui avait attiré l’attention : « la mise à mort du travail » est utile.
XXI soulève aussi souvent le voile sur des injustices ignorées : cette fois des esclaves en Bolivie qui ont essayé de se révolter. Un photographe a suivi une troupe d’acteurs d’Opéra en Chine et Phil Casoar, un ancien d’Actuel revient sur la mort d’un jeune phalangiste, alors qu’Ariane Chemin nous conte une histoire en Corse qui tourne mal, mais c’est bien tourné. Nous faisons connaissance d’un ancien compagnon de Castro, un sacré personnage.
210 pages. Avec toujours une bibliographie et filmographie attractives en fin de reportage, nous avons tout pour prendre du plaisir surtout que pas une page de publicité ne s’interpose. Nous sommes vraiment ailleurs mais pas à l’abri de l’effarement face au monde tel qu’il va, voire encore un peu plus saisis.
Par contre Guillebaud qui retrouve un ancien fixeur éthiopien trente quatre ans plus tard nous offre une occasion de nous remémorer et de voir que tout récit ne se clôt pas forcément de façon tragique.
Un anglais dans un récit graphique rend un banal voyage en camion en Iran tout à fait intéressant.
Le retour sur une émission qui avait attiré l’attention : « la mise à mort du travail » est utile.
XXI soulève aussi souvent le voile sur des injustices ignorées : cette fois des esclaves en Bolivie qui ont essayé de se révolter. Un photographe a suivi une troupe d’acteurs d’Opéra en Chine et Phil Casoar, un ancien d’Actuel revient sur la mort d’un jeune phalangiste, alors qu’Ariane Chemin nous conte une histoire en Corse qui tourne mal, mais c’est bien tourné. Nous faisons connaissance d’un ancien compagnon de Castro, un sacré personnage.
210 pages. Avec toujours une bibliographie et filmographie attractives en fin de reportage, nous avons tout pour prendre du plaisir surtout que pas une page de publicité ne s’interpose. Nous sommes vraiment ailleurs mais pas à l’abri de l’effarement face au monde tel qu’il va, voire encore un peu plus saisis.
vendredi 5 novembre 2010
Quand le local cale.
Claude Dilain, le maire PS de Clichy-sous-Bois : « On doit faire face à une perte de confiance extrêmement préoccupante vis-à-vis du politique. C’est beaucoup plus grave que le nombre de voitures brûlées ». Si lui aussi en est à ce constat, en ne se mettant pas à part, dans ce désaveu, alors qu’il n’a pas renoncé à sortir sa ville du marasme où l’a plongé le pouvoir central depuis des décennies : c’est que le mal est profond.
La gauche est reconnue pour ses compétences sur le plan local.Cette réalité en arrive à être d’autant plus cruelle dans notre périmètre local à nous, puisque les électeurs ne savent plus mettre le « bon » bulletin dans l’urne. Nos élus minoritaires au conseil municipal, contraints à la figuration inintelligente, pensent que pour regagner des voix, il suffit de courir après toute protestation et surtout ne produire aucune idée qui puisse tracer une autre voie.
On a tellement dit que la gauche était idéaliste qu’il ne suffit pas d’endosser la tenue de l’opportunisme pour récolter les faveurs des citoyens qui ne sont pas si bêtes. La pertinence d’une démarche politique ne se valide pas à la dose de cynisme qu’il aura fallu mettre en œuvre, mais elle gagnerait en crédibilité en acceptant des paroles qui ne soient pas que des flatteries ni des renoncements.
Lors de la dernière réunion publique concernant le tram les élus d’en face et d’à côté ne se sont pas montrés bien persuasifs, ne cherchant même pas à convaincre. L’arrivée d’un moyen de transport moderne et structurant enfin sur l’axe nord de l’agglo est une chance. Les verts approuvent quand même la construction de logements indispensables, mais point trop n’en faut quand même, et la maire dit « s’asseoir à côté » de ses administrés, sur la défensive pour la plupart à cette réunion organisée par le SMTC, où elle a par ailleurs des responsabilités.Double casquette de plomb.
Quand il y a des bénéfices électoraux à tirer de l’intercommunalité, les élus ne vont pas s’asseoir derrière l’appareil photo, pour ce qui est d’avancer des convictions fortes, chacun laisse les techniciens aller au charbon. L’ancien maire, de gauche, a , lui, ergoté sur l’emplacement d’une station qui mettrait la poste à 200 m de l’arrêt le plus proche ; nous sommes à l’arrêt.
La gauche est reconnue pour ses compétences sur le plan local.Cette réalité en arrive à être d’autant plus cruelle dans notre périmètre local à nous, puisque les électeurs ne savent plus mettre le « bon » bulletin dans l’urne. Nos élus minoritaires au conseil municipal, contraints à la figuration inintelligente, pensent que pour regagner des voix, il suffit de courir après toute protestation et surtout ne produire aucune idée qui puisse tracer une autre voie.
On a tellement dit que la gauche était idéaliste qu’il ne suffit pas d’endosser la tenue de l’opportunisme pour récolter les faveurs des citoyens qui ne sont pas si bêtes. La pertinence d’une démarche politique ne se valide pas à la dose de cynisme qu’il aura fallu mettre en œuvre, mais elle gagnerait en crédibilité en acceptant des paroles qui ne soient pas que des flatteries ni des renoncements.
Lors de la dernière réunion publique concernant le tram les élus d’en face et d’à côté ne se sont pas montrés bien persuasifs, ne cherchant même pas à convaincre. L’arrivée d’un moyen de transport moderne et structurant enfin sur l’axe nord de l’agglo est une chance. Les verts approuvent quand même la construction de logements indispensables, mais point trop n’en faut quand même, et la maire dit « s’asseoir à côté » de ses administrés, sur la défensive pour la plupart à cette réunion organisée par le SMTC, où elle a par ailleurs des responsabilités.Double casquette de plomb.
Quand il y a des bénéfices électoraux à tirer de l’intercommunalité, les élus ne vont pas s’asseoir derrière l’appareil photo, pour ce qui est d’avancer des convictions fortes, chacun laisse les techniciens aller au charbon. L’ancien maire, de gauche, a , lui, ergoté sur l’emplacement d’une station qui mettrait la poste à 200 m de l’arrêt le plus proche ; nous sommes à l’arrêt.
jeudi 4 novembre 2010
Ce que nous devons à l’Afrique.
Je crois, que si j’avais eu encore des élèves, je serais allé avec eux à cette exposition qui dure jusqu’en janvier 2012, même si la profusion de textes mérite une préparation pour simplifier l’approche. C'est d'une triste banalité de constater l’ignorance qui est attachée à ce continent, ce choix du Musée dauphinois est utile. L’originalité des présentations à Sainte Marie d’en haut s’est peut être un peu émoussée à mes yeux, mais le parti pris de montrer de nombreux panneaux sur des tissus qui évoquent les tentes des déserts est dans la lignée d’une muséographie qui séduit sans être tapageuse.
J’ai été plus attiré par les très belles photographies des hommes de la vallée de l’Omo en Ethiopie par Hans Sylvester que par les panneaux de déclarations d’Edgar Pisani. Des visages superbes s’encadrent de végétation, mais ce sont des images ultimes d’un monde qui meurt.
Alors que les communautés Italiennes, arméniennes ou maghrébines de la ville ont eu droit à leur exposition sur leur vie ici, celle-ci est consacrée à l’Afrique en général.
De Lucy qui témoigne que la femme africaine « est entrée dans l’histoire » depuis un bon moment, jusqu’aux sénégalais montés dans le Vercors résistant. Notre héros local, Barnave, l’homme des droits de l’homme, n’était pas partisan de la fin de l’esclavage contrairement à l’abbé Grégoire. Où j’ai appris aussi que le maréchal Randon qui a donné son nom à une avenue de la ville olympique fut gouverneur en Algérie.
Le recours à des œuvres d’art contemporain, dont celle de Moridja Kitenge Banza qui compose une chorale à lui tout seul, filmé nu trente fois en train de chanter un hymne composé de plusieurs hymnes, est intéressant. En inversant la question initiale développée tout au long du parcours avec la carte des gisements de matières premières et l’évocation de royaumes prestigieux, le rappel de la dette dont le compteur a beau périodiquement retomber à zéro, est stimulant.
Cette réalité est plus forte que toutes les bonnes intentions, et les beaux bijoux dans les vitrines que valent-ils, quand pour se désaltérer, il n’y plus que le sang d’une vache efflanquée à boire ?
J’ai été plus attiré par les très belles photographies des hommes de la vallée de l’Omo en Ethiopie par Hans Sylvester que par les panneaux de déclarations d’Edgar Pisani. Des visages superbes s’encadrent de végétation, mais ce sont des images ultimes d’un monde qui meurt.
Alors que les communautés Italiennes, arméniennes ou maghrébines de la ville ont eu droit à leur exposition sur leur vie ici, celle-ci est consacrée à l’Afrique en général.
De Lucy qui témoigne que la femme africaine « est entrée dans l’histoire » depuis un bon moment, jusqu’aux sénégalais montés dans le Vercors résistant. Notre héros local, Barnave, l’homme des droits de l’homme, n’était pas partisan de la fin de l’esclavage contrairement à l’abbé Grégoire. Où j’ai appris aussi que le maréchal Randon qui a donné son nom à une avenue de la ville olympique fut gouverneur en Algérie.
Le recours à des œuvres d’art contemporain, dont celle de Moridja Kitenge Banza qui compose une chorale à lui tout seul, filmé nu trente fois en train de chanter un hymne composé de plusieurs hymnes, est intéressant. En inversant la question initiale développée tout au long du parcours avec la carte des gisements de matières premières et l’évocation de royaumes prestigieux, le rappel de la dette dont le compteur a beau périodiquement retomber à zéro, est stimulant.
Cette réalité est plus forte que toutes les bonnes intentions, et les beaux bijoux dans les vitrines que valent-ils, quand pour se désaltérer, il n’y plus que le sang d’une vache efflanquée à boire ?
mercredi 3 novembre 2010
J 9. New York. De devantures en devantures.
Ce matin est lumineux, embaumé par les lilas de la maison voisine.
Le Woolworth building, notre première destination du jour n’est pas loin d’une station de métro. Son style néogothique est inattendu pour un bâtiment de 60 étages dont l’accès nous est refusé par un vigile élégant, courtois, mais ferme. A côté, des manifestants sont parqués sur le trottoir derrière des barrières surveillées par des policiers. Ils brandissent des pancartes et scandent des slogans avec conviction dans le style calls and répons africains : "raise your head » (relevez la tête). Nous comprenons vaguement le sens de leurs revendications; il est question d’éducation, de corruption et de réformes estimées insuffisantes.
Il est facile de se repérer dans la ville en quadrillage. Nous reprenons notre route vers Ground zéro. Devant une grande croix érigée en souvenir de twin towers et ses victimes, nous attrapons le bus M1 qui traverse une bonne partie de Manhattan jusqu’à Madison Square Garden.
Nous commençons par la grande poste accessible par un escalier monumental en gradins sur lesquels les gens prennent le soleil, d’autres s’entrainent à l’art du dessin appuyés sur de grands cartons. Nous pénétrons dans un hall tout en largeur par une porte à tambour, son style rappelle celui de grand Center Terminal. Un vigile nous interdit de photographier. En échange il nous fournit un texte où l’on apprend l’action décisive de Richelieu dans l’invention du courrier postal.
Nous traversons ensuite la route et entrons dans le mythique Madison Square Garden, « le jardin des rêves », vide à cette heure. Des photos commémorent les passages des VIP des sports, du spectacle : de Buffalo Bill au pape. Au sol, des plaques commémoratives honorent quelques grands noms.Nous ne sommes pas très loin à pied du grand magasin Macy’s. Nous y pénétrons et profitons des élévators jusqu’au 8° étage, non stop, en espérant profiter d’une vue élevée sur le quartier, ce qui n’est pas le cas. Le magasin ne présente pas d’intérêt architectural particulier, les enseignes et les marques se rapprochent de celles des galeries Lafayette. Seul détail marquant : la survivance de vieux escalators en bois.
Il est temps de se restaurer et sur la 8° avenue nous rentrons dans un Deli Alp Farm. Nous nous servons directement dans des emballages en plastique. Nous payons au poids et nous mangeons à l’étage avec vue sur la rue. Nous payons pour cinq le prix d’un seul repas au Métropolitan Muséum.
Nous retournons à Times Square grouillant de monde avec un nombre important de policiers qui encadrent « the earth Day » et ses manifestations. Nous nous dirigeons ensuite vers le Rockefeller Center. En l’espace de quelques minutes, le ciel s’obscurcit libérant quelques gouttes, juste au moment où nous atteignons le gratte ciel. Nous ne nous éternisons pas sur la place carrée entourée de drapeaux, nous passons à nouveau une porte à tambour, pour nous abriter dans le hall monumental et sombre. Le marbre en impose et la décoration en réfection se compose de fresques dont le style se situerait entre Goya et Michel Ange, ponctuées de citations. Nous prenons le Métro pour Chelsea, ce qui nous permet de visiter le degré inférieur de l’immeuble rempli de restaurants, de petites boutiques et d’un local dédié au cirage de chaussures. Assis sur des chaises en hauteur, les businessmen parcourent leur journal et consultent leur I pod tandis que des employés en tablier rouge soignent les chaussures qui leur sont confiées.
Encore une fois un homme se détourne de son chemin pour nous mettre sur la voie du bon métro : nous descendons à la station 14 Street, pile en face du magasin Dave’s adresse recommandée pour les jeans Lewis, par un familier de Big Apple. Il s’agit des stocks d’années précédentes cédés à des prix imbattables, 30$ l’un. Nous faisons nos emplettes dans ce grand magasin presque vide. Nous causons avec un vendeur sénégalais, américain depuis quatre ans, positif, vantant aussi la beauté de son pays d’origine.
Dehors le temps fait des caprices, nous nous abritons dans un magasin de sport et pratiquons des sauts de puces de devantures en devantures pour revenir à Times Square sous un ciel presque bleu. Nous poursuivons le programme établi ce matin, direction Pier 83 entre la 43° et la 42°. Nous trouvons facilement le « Circle line » au bord de l’Hudson. Nous finissons par comprendre qu’un ticket payé donne droit à un ticket gratuit et que le tour dure 2h. Nous achetons finalement 3 passages valables pour 5 et embarquons après une fouille vite faite. Nous sommes ravis par la vue sur les buildings des deux côtés de l’Hudson, encore différente de celles appréciées du haut de l’Empire State Building, depuis la plateforme d’un autobus ou à pied le nez en l’air dans les rues de NY. Le bateau chemine autour de la pointe sud de Manhattan, poursuit sous le pont de Brooklyn et remonte encore. Les lumières du jour déclinant peignent le ciel de teintes fabuleuses, sur lesquelles se détache la skyline newyorkaise. Les gratte ciels s’allument peu à peu à tous les étages au mépris des économies d’énergie mais pour notre plus grand plaisir. Au retour le bateau s’approche de Miss Liberty, protectrice. Il fait froid sur le pont mais cela n’entache pas notre appréciation d’un moment grandiose. Nous débarquons à 21h, enchantés et refroidis, mangeons vers la 8° avenue un burger King, des frites, des oignons en beignets et rentrons à Jefferson street.
Le Woolworth building, notre première destination du jour n’est pas loin d’une station de métro. Son style néogothique est inattendu pour un bâtiment de 60 étages dont l’accès nous est refusé par un vigile élégant, courtois, mais ferme. A côté, des manifestants sont parqués sur le trottoir derrière des barrières surveillées par des policiers. Ils brandissent des pancartes et scandent des slogans avec conviction dans le style calls and répons africains : "raise your head » (relevez la tête). Nous comprenons vaguement le sens de leurs revendications; il est question d’éducation, de corruption et de réformes estimées insuffisantes.
Il est facile de se repérer dans la ville en quadrillage. Nous reprenons notre route vers Ground zéro. Devant une grande croix érigée en souvenir de twin towers et ses victimes, nous attrapons le bus M1 qui traverse une bonne partie de Manhattan jusqu’à Madison Square Garden.
Nous commençons par la grande poste accessible par un escalier monumental en gradins sur lesquels les gens prennent le soleil, d’autres s’entrainent à l’art du dessin appuyés sur de grands cartons. Nous pénétrons dans un hall tout en largeur par une porte à tambour, son style rappelle celui de grand Center Terminal. Un vigile nous interdit de photographier. En échange il nous fournit un texte où l’on apprend l’action décisive de Richelieu dans l’invention du courrier postal.
Nous traversons ensuite la route et entrons dans le mythique Madison Square Garden, « le jardin des rêves », vide à cette heure. Des photos commémorent les passages des VIP des sports, du spectacle : de Buffalo Bill au pape. Au sol, des plaques commémoratives honorent quelques grands noms.Nous ne sommes pas très loin à pied du grand magasin Macy’s. Nous y pénétrons et profitons des élévators jusqu’au 8° étage, non stop, en espérant profiter d’une vue élevée sur le quartier, ce qui n’est pas le cas. Le magasin ne présente pas d’intérêt architectural particulier, les enseignes et les marques se rapprochent de celles des galeries Lafayette. Seul détail marquant : la survivance de vieux escalators en bois.
Il est temps de se restaurer et sur la 8° avenue nous rentrons dans un Deli Alp Farm. Nous nous servons directement dans des emballages en plastique. Nous payons au poids et nous mangeons à l’étage avec vue sur la rue. Nous payons pour cinq le prix d’un seul repas au Métropolitan Muséum.
Nous retournons à Times Square grouillant de monde avec un nombre important de policiers qui encadrent « the earth Day » et ses manifestations. Nous nous dirigeons ensuite vers le Rockefeller Center. En l’espace de quelques minutes, le ciel s’obscurcit libérant quelques gouttes, juste au moment où nous atteignons le gratte ciel. Nous ne nous éternisons pas sur la place carrée entourée de drapeaux, nous passons à nouveau une porte à tambour, pour nous abriter dans le hall monumental et sombre. Le marbre en impose et la décoration en réfection se compose de fresques dont le style se situerait entre Goya et Michel Ange, ponctuées de citations. Nous prenons le Métro pour Chelsea, ce qui nous permet de visiter le degré inférieur de l’immeuble rempli de restaurants, de petites boutiques et d’un local dédié au cirage de chaussures. Assis sur des chaises en hauteur, les businessmen parcourent leur journal et consultent leur I pod tandis que des employés en tablier rouge soignent les chaussures qui leur sont confiées.
Encore une fois un homme se détourne de son chemin pour nous mettre sur la voie du bon métro : nous descendons à la station 14 Street, pile en face du magasin Dave’s adresse recommandée pour les jeans Lewis, par un familier de Big Apple. Il s’agit des stocks d’années précédentes cédés à des prix imbattables, 30$ l’un. Nous faisons nos emplettes dans ce grand magasin presque vide. Nous causons avec un vendeur sénégalais, américain depuis quatre ans, positif, vantant aussi la beauté de son pays d’origine.
Dehors le temps fait des caprices, nous nous abritons dans un magasin de sport et pratiquons des sauts de puces de devantures en devantures pour revenir à Times Square sous un ciel presque bleu. Nous poursuivons le programme établi ce matin, direction Pier 83 entre la 43° et la 42°. Nous trouvons facilement le « Circle line » au bord de l’Hudson. Nous finissons par comprendre qu’un ticket payé donne droit à un ticket gratuit et que le tour dure 2h. Nous achetons finalement 3 passages valables pour 5 et embarquons après une fouille vite faite. Nous sommes ravis par la vue sur les buildings des deux côtés de l’Hudson, encore différente de celles appréciées du haut de l’Empire State Building, depuis la plateforme d’un autobus ou à pied le nez en l’air dans les rues de NY. Le bateau chemine autour de la pointe sud de Manhattan, poursuit sous le pont de Brooklyn et remonte encore. Les lumières du jour déclinant peignent le ciel de teintes fabuleuses, sur lesquelles se détache la skyline newyorkaise. Les gratte ciels s’allument peu à peu à tous les étages au mépris des économies d’énergie mais pour notre plus grand plaisir. Au retour le bateau s’approche de Miss Liberty, protectrice. Il fait froid sur le pont mais cela n’entache pas notre appréciation d’un moment grandiose. Nous débarquons à 21h, enchantés et refroidis, mangeons vers la 8° avenue un burger King, des frites, des oignons en beignets et rentrons à Jefferson street.
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