Je crois, que si j’avais eu encore des élèves, je serais allé avec eux à cette exposition qui dure jusqu’en janvier 2012, même si la profusion de textes mérite une préparation pour simplifier l’approche. C'est d'une triste banalité de constater l’ignorance qui est attachée à ce continent, ce choix du Musée dauphinois est utile. L’originalité des présentations à Sainte Marie d’en haut s’est peut être un peu émoussée à mes yeux, mais le parti pris de montrer de nombreux panneaux sur des tissus qui évoquent les tentes des déserts est dans la lignée d’une muséographie qui séduit sans être tapageuse.
J’ai été plus attiré par les très belles photographies des hommes de la vallée de l’Omo en Ethiopie par Hans Sylvester que par les panneaux de déclarations d’Edgar Pisani. Des visages superbes s’encadrent de végétation, mais ce sont des images ultimes d’un monde qui meurt.
Alors que les communautés Italiennes, arméniennes ou maghrébines de la ville ont eu droit à leur exposition sur leur vie ici, celle-ci est consacrée à l’Afrique en général.
De Lucy qui témoigne que la femme africaine « est entrée dans l’histoire » depuis un bon moment, jusqu’aux sénégalais montés dans le Vercors résistant. Notre héros local, Barnave, l’homme des droits de l’homme, n’était pas partisan de la fin de l’esclavage contrairement à l’abbé Grégoire. Où j’ai appris aussi que le maréchal Randon qui a donné son nom à une avenue de la ville olympique fut gouverneur en Algérie.
Le recours à des œuvres d’art contemporain, dont celle de Moridja Kitenge Banza qui compose une chorale à lui tout seul, filmé nu trente fois en train de chanter un hymne composé de plusieurs hymnes, est intéressant. En inversant la question initiale développée tout au long du parcours avec la carte des gisements de matières premières et l’évocation de royaumes prestigieux, le rappel de la dette dont le compteur a beau périodiquement retomber à zéro, est stimulant.
Cette réalité est plus forte que toutes les bonnes intentions, et les beaux bijoux dans les vitrines que valent-ils, quand pour se désaltérer, il n’y plus que le sang d’une vache efflanquée à boire ?
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