Après Grenoble, quelle chance d’assister aux débats du forum de « Libération » !
Cette fois une cinquantaine de discussions étaient organisés, sous les lustres de l’hôtel de ville de Lyon, face aux balcons du bel opéra ou sous un chapiteau bruyant place des Terreaux.
Au-delà des apports de certains intervenants que j’essayerai de trier pour en restituer quelques bribes, l’impression de futilité des « people » face à des experts inconnus s’est confirmée au cours de ces trois jours. Les photographes bourdonnaient autour de Rama Yade, mais elle s’est révélée bien incompétente au sujet du sport. Oui, elle est mignonne, mais des réflexions loin des notes de ses conseillers telles que « il faut plus de sport à l’école pour gagner plus de médailles » ne valent pas le café du commerce. Pour faire bonne mesure, Aurélie Filipetti, qui n’a pas la même notoriété, est aussi du genre à baratiner pour masquer ses faiblesses. Par contre j’ai trouvé Collomb et Juppé, compétents au sujet de leurs villes, clairs. Frédéric Mitterrand qui fait le coquet : « ne m’appelez pas monsieur le ministre », met en avant sa duplicité : toujours bon conteur mais piètre politique. Boutin est aussi du genre à bouter en touche, à se draper dans les grands sentiments, les vidant de tous sens ; les grandes idées à l’apparence généreuses sont en réalité des masques de la ségrégation sociale puisqu’elle a eu des responsabilités, mais elle n’assume pas. Ma secrétaire générale, elle, n’est pas venue sur l’estrade, elle s’est dégonflée, Dany a eu le beau rôle. Quand aurons-nous l’occasion, les adhérents PS, de sortir de dessous le siège où nous nous planquons désormais ?
dimanche 27 septembre 2009
samedi 26 septembre 2009
Marité Jacquet expose
A la bibliothèque, maison Barnave, 1 rue Casimir Brenier à Saint Egrève,
Marité Jacquet expose ses aquarelles et encres
produites dans l’atelier de Christine Ouvrard avec l’ACDA.
L’expo est ouverte du 6 au 15 octobre.
Mardi de 16 h à 19 h
Mercredi de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h
Jeudi de 15 h à 18 h
Vendredi de 16 h à 19 h
Samedi de 14 h à 18 h
Marité Jacquet expose ses aquarelles et encres
produites dans l’atelier de Christine Ouvrard avec l’ACDA.
L’expo est ouverte du 6 au 15 octobre.
Mardi de 16 h à 19 h
Mercredi de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h
Jeudi de 15 h à 18 h
Vendredi de 16 h à 19 h
Samedi de 14 h à 18 h
Je ris de me voir si bobo en ce miroir…
Peut-on parler de culture ?
Soyons fous, osons une citation de Paul Viriglio :
«… la culture est un tempo. Elle forme à la fois à l’emploi du temps et à l’emploi de l’espace.
Aujourd’hui la rapidité, l’instantanéité interrompt ces lignes mélodiques.
Il n’y a plus que des accidents et des catastrophes, ce n’est pas très excitant. »
Voilà, ça y est, j’ai rejoué au potache des sixties où une citation agrémentait le propos, quand les intellectuels convoqués sur les pages blanches nous poussaient un peu plus haut. Aujourd’hui, ma main se referme sur des cendres.
Sur le versant politique que j’ai arpenté, la culture et la politique étaient mêlés, mais les pratiques désormais bousculent ces évidences de jadis.
Le « vivre ensemble » disparaît sous l’individualisme à oreillette. Les dialogues de Shakespeare ne passent pas au dessus du mur du fond de la cour du palais des papes et les politiques relèguent à la sphère privée leurs préférences. Sauf pour se construire une nouvelle image où un De Funès féroce avec les faibles et servile avec les riches renseignait plus utilement sur l’ami de Christian Clavier que les Rougons Macquart que ses attachés de presse lui découvrent maintenant.
Karmitz va cachetonner au conseil de la vie artistique, Jack tourne autour du pot de déconfiture, les jeunes UMP scandent : « Mitterrand ! Mitterrand ! ».
La gauche qui a perdu la boussole, en courant derrière les opposants à Hadopi, adopte les réflexes du libéralisme le plus débridé. Localement la construction d’une salle culturelle par la majorité suscite des réserves pour des raisons de lourdeur d’imposition.
Tout l’envers de valeurs humanistes qui consentaient à l’impôt comme outil de la solidarité et vivaient la culture comme levier de l’émancipation, la régulation comme garantie pour les créateurs et une borne à la consommation sans frein : la gauche, non ?
Pour une princesse de Clèves quelque peu ennuyeuse qui a repris un brin de notoriété grâce à l’ami de Bigard, dans le même registre, que de sourires en coin quand on s’essaye à aborder les sujets concernant la culture !
A ranger dans l’attirail bobo avec quelque contribution climat énergie et autres interrogations qui portent sur des durées dépassant un week-end.
En raillant ceux qui méprisent la Culture, je m’enferme dans une posture symétrique à ceux qui déprécient ceux qui n’ont pas leurs codes.
A évoquer la culture populaire, difficile de décoller l’autocollant TF1, et sans même aller fouiller dans les couches du crétacé où est enfouie la culture prolétarienne, j’ai le sentiment que tout est en miettes, folklorisé pour ce qui est de savoirs paysans, et moquées les exigences enseignantes.
Finalement le fils de « pagu » (paysan) vaincu n’a pas forcément éloigné les sarcasmes en devenant prof se frottant à la bobosphère.
Alors quel miel, quand un mail m’annonce qu’une de mes anciennes élèves vient de réussir à l’ENS et que les poésies à dose quotidienne dans ma classe primaire ne sont pas pour rien dans cette trajectoire ! Elle avait elle-même composé un recueil pour les prochains élèves qui viendraient après elle. Je n’ai pas hésité à lui envoyer cette citation du père Hugo : « Au reste, le domaine de la poésie est illimité. Sous le monde réel, il existe un monde idéal, qui se montre resplendissant à l’œil de ceux que des méditations graves ont accoutumés à voir dans les choses plus que les choses »
Soyons fous, osons une citation de Paul Viriglio :
«… la culture est un tempo. Elle forme à la fois à l’emploi du temps et à l’emploi de l’espace.
Aujourd’hui la rapidité, l’instantanéité interrompt ces lignes mélodiques.
Il n’y a plus que des accidents et des catastrophes, ce n’est pas très excitant. »
Voilà, ça y est, j’ai rejoué au potache des sixties où une citation agrémentait le propos, quand les intellectuels convoqués sur les pages blanches nous poussaient un peu plus haut. Aujourd’hui, ma main se referme sur des cendres.
Sur le versant politique que j’ai arpenté, la culture et la politique étaient mêlés, mais les pratiques désormais bousculent ces évidences de jadis.
Le « vivre ensemble » disparaît sous l’individualisme à oreillette. Les dialogues de Shakespeare ne passent pas au dessus du mur du fond de la cour du palais des papes et les politiques relèguent à la sphère privée leurs préférences. Sauf pour se construire une nouvelle image où un De Funès féroce avec les faibles et servile avec les riches renseignait plus utilement sur l’ami de Christian Clavier que les Rougons Macquart que ses attachés de presse lui découvrent maintenant.
Karmitz va cachetonner au conseil de la vie artistique, Jack tourne autour du pot de déconfiture, les jeunes UMP scandent : « Mitterrand ! Mitterrand ! ».
La gauche qui a perdu la boussole, en courant derrière les opposants à Hadopi, adopte les réflexes du libéralisme le plus débridé. Localement la construction d’une salle culturelle par la majorité suscite des réserves pour des raisons de lourdeur d’imposition.
Tout l’envers de valeurs humanistes qui consentaient à l’impôt comme outil de la solidarité et vivaient la culture comme levier de l’émancipation, la régulation comme garantie pour les créateurs et une borne à la consommation sans frein : la gauche, non ?
Pour une princesse de Clèves quelque peu ennuyeuse qui a repris un brin de notoriété grâce à l’ami de Bigard, dans le même registre, que de sourires en coin quand on s’essaye à aborder les sujets concernant la culture !
A ranger dans l’attirail bobo avec quelque contribution climat énergie et autres interrogations qui portent sur des durées dépassant un week-end.
En raillant ceux qui méprisent la Culture, je m’enferme dans une posture symétrique à ceux qui déprécient ceux qui n’ont pas leurs codes.
A évoquer la culture populaire, difficile de décoller l’autocollant TF1, et sans même aller fouiller dans les couches du crétacé où est enfouie la culture prolétarienne, j’ai le sentiment que tout est en miettes, folklorisé pour ce qui est de savoirs paysans, et moquées les exigences enseignantes.
Finalement le fils de « pagu » (paysan) vaincu n’a pas forcément éloigné les sarcasmes en devenant prof se frottant à la bobosphère.
Alors quel miel, quand un mail m’annonce qu’une de mes anciennes élèves vient de réussir à l’ENS et que les poésies à dose quotidienne dans ma classe primaire ne sont pas pour rien dans cette trajectoire ! Elle avait elle-même composé un recueil pour les prochains élèves qui viendraient après elle. Je n’ai pas hésité à lui envoyer cette citation du père Hugo : « Au reste, le domaine de la poésie est illimité. Sous le monde réel, il existe un monde idéal, qui se montre resplendissant à l’œil de ceux que des méditations graves ont accoutumés à voir dans les choses plus que les choses »
vendredi 25 septembre 2009
Le Landais volant
Jean Dextre Pandar de Cadillac en Gascogne est le héros d’une série de B.D. qui débute par l’épisode intitulé « conversation avec un margouillat ». Ce citoyen du monde créé par Nicolas Dumontheuil ne renie pas ses racines en parcourant l’Afrique et il sait faire preuve d’une bonne volonté toute contemporaine qui nous concerne jusque dans nos grandiloquences et ridicules postures. « La vie pleine et féconde, s’écoule telle le fleuve de la vie, justement (dont les barques et les pirogues seraient les joies et les tourments ?), se dit J.Dextre, que le bonheur inspire mollement. » « Mollement, faut voir » commente-t-il, avachi sur sa chaise longue au bord du fleuve Niger à Mopti. Il voyage aussi à Ouidah au Bénin que j'ai traversée lors d’un voyage, et je trouve très juste le trait, les couleurs, le regard porté en ces lieux où la logique occidentale est bousculée pas seulement par les envoûtements vaudous. Mais quand un mendiant refuse un gros billet (un « Ben Laden ») parce qu’il ne saurait plus que faire le reste de la journée, où lorsqu’une créature aux formes divines lui explique que le viol c’est quand c’est gratuit, l’amour est payant, le Landais a beau avoir sa mémé qui l’inspire souvent ; il n’aura plus pour se sortir de sa perplexité que les bars aux lendemains vomitoires. Mais il reste « gai comme un italien »comme dit la chanson « quand il sait qu’il y a de l’amour et du vin ». Une découverte.
jeudi 24 septembre 2009
André François
Après Beaubourg, des œuvres du peintre sont exposées à la chapelle du Méjan à Arles
L’illustrateur, sculpteur, graphiste est identifiable par la simplicité, l’évidence de son trait. La disparition d'une grande partie de ses oeuvres dans un incendie de son atelier n'avait pas entamé la belle énergie qui se dégage des ses travaux.
Dans nombre d’expositions, il peut y avoir pléthore de compositions autour d’un morceau de branche, d’un tesson; pourtant même dans cet exercice banal, on peut facilement reconnaître sa patte.
Si Ungerer, Claveloux lui rendent hommage, c’est bien la même lignée qui connut Savignac. La rue souriait avec ses publicités et les crocodiles dans les livres pour enfants avaient connu Prévert.
L’illustrateur, sculpteur, graphiste est identifiable par la simplicité, l’évidence de son trait. La disparition d'une grande partie de ses oeuvres dans un incendie de son atelier n'avait pas entamé la belle énergie qui se dégage des ses travaux.
Dans nombre d’expositions, il peut y avoir pléthore de compositions autour d’un morceau de branche, d’un tesson; pourtant même dans cet exercice banal, on peut facilement reconnaître sa patte.
Si Ungerer, Claveloux lui rendent hommage, c’est bien la même lignée qui connut Savignac. La rue souriait avec ses publicités et les crocodiles dans les livres pour enfants avaient connu Prévert.
mercredi 23 septembre 2009
J3 : Ho et le pont.
Aujourd’hui nous nous consacrons à Ho Chi Minh. Le taxi nous laisse à proximité du mausolée et nous marchons un long moment en remontant la file d’attente impressionnante pour entrer et prendre notre tour. Un gardien surveille les resquilleurs à tous les points stratégiques, heureusement, car on sent bien qu’autrement… La foule avance régulièrement composée de jeunes, de vieux, de classes sociales des plus mélangées. Nous devons confier sac à dos et appareil photos à la consigne où il faut jouer des coudes pour défendre sa place. La déambulation circonscrite continue, en zig et en zag jusqu’au cube sombre, but de notre « longue marche », toujours encadrés par des soldats habillés de blanc. Ils surveillent la tenue des visiteurs, font enlever chapeau et lunettes de soleil. Après deux étages nous pénétrons dans la salle sombre où est présenté le corps momifié d’Ho Chi Minh, tel un mannequin du musée Grévin. Au centre de la pièce, il est encadré par quatre soldats dans une lumière très douce dirigée sur son catafalque. Le héros international aurait souhaité l’incinération plutôt que cette exhibition idolâtre imposée par le parti. A la sortie la foule nous guide vers la petite maison en bois de l’Oncle Ho, qu’il préféra au palais qu’on lui construisit. On aimerait bien l’investir dans ce parc verdoyant avec sa salle à manger extérieure, abritée sous les pilotis avec ses deux pièces simples : bureau et chambre à l’étage. Membre fondateur du PC français, marin, instituteur, retoucheur de photos, cet homme qui a façonné l’histoire, a vécu modestement jusqu’en 1969, ne trahissant pas son idéal. Toujours portés par la foule nous nous rapprochons du temple du pilier unique détruit par les français avant leur départ et depuis reconstruit au dessus de l’eau. Il fait chaud, la sueur ruisselle. Nous nous dirigeons à pieds vers le temple de la littérature. En passant nous prenons le frais dans une boutique d’art située dans une vieille maison coloniale puis entamons la visite du temple, proche de ceux que nous avions visités en Chine. Il s’agit d’une université ancienne avec des stèles dressées sur des tortues, des cours, un temple dédié à Confucius, des bonzaïs en pot, des salles avec d’énormes piliers et des autels. Des étudiants frictionnent le nez des tortues : si cela suffisait à intégrer des connaissances ! C’est là que nous achetons une marionnette buffle à la couleur passée, marchandée à 15€ au lieu de 25.
Fatigue et faim nous poussent vers une adresse du Routard : restaurant végétarien Nang Tam 79 A Tran Hung Dao qui ne nous revient vraiment pas cher. Bon plan, la patronne parle bien français. Nous roulons en taxi vers le pont Long Biên, anciennement Paul Doumer, construit dans le style d’Eiffel, et le traversons à pied. La voie de chemin de fer en son centre, et deux voies pour les cyclomoteurs et en principe pour les piétons, occupent cet édifice rouillé qui surplombe le Fleuve Rouge, ainsi que quelques vieilles bâtisses en murs tressés et des jardins ouvriers. En retournant vers la gare, point de départ du pont, nous tombons sous le charme d’un couple de jeunes mariés en blanc assis sur les rails sous les ordres d’un couple de photographes accroupis sous un miroir réflecteur, en plein travail artistique ! Déjà nous avions croisé un couple de mariés et leur photographe au temple de la littérature. Il est de coutume de réaliser les photos avant le mariage où elles seront exposées dans toute leur théâtralité. Nous sirotons notre eau fraîche dans une salle d’attente de la gare. Notre nouvelle recherche sera le grand marché Dong Xuan, marché couvert construit par les français. C’est une vraie fourmilière comme un « grand magasin » aux tissus essentiellement sur plusieurs étages. Il semblerait que la fermeture approche car les commerçants comptent leurs sous et remballent les marchandises. Notre itinéraire nous conduit encore dans la rue aux lanternes. Nous nous arrêtons acheter des tampons en bois sympas (30 000 Dongs) avant de terminer à l’hôtel devant bière et jus de fruits. Nous attendons tranquillement l’heure du rendez-vous avec Manh, porteur de nouvelles météorologiques (typhon au Nord Est) et annonçant un retard de près d’une heure du train.
Un minibus pour 15 nous conduit à la gare, héritage français sans grand charme, et assez vite nous pouvons gagner notre wagon aux couchettes molles, heureux de la tranquillité climatisée que nous offre notre cabine privée. La lumière de la couchette est douce.
Fatigue et faim nous poussent vers une adresse du Routard : restaurant végétarien Nang Tam 79 A Tran Hung Dao qui ne nous revient vraiment pas cher. Bon plan, la patronne parle bien français. Nous roulons en taxi vers le pont Long Biên, anciennement Paul Doumer, construit dans le style d’Eiffel, et le traversons à pied. La voie de chemin de fer en son centre, et deux voies pour les cyclomoteurs et en principe pour les piétons, occupent cet édifice rouillé qui surplombe le Fleuve Rouge, ainsi que quelques vieilles bâtisses en murs tressés et des jardins ouvriers. En retournant vers la gare, point de départ du pont, nous tombons sous le charme d’un couple de jeunes mariés en blanc assis sur les rails sous les ordres d’un couple de photographes accroupis sous un miroir réflecteur, en plein travail artistique ! Déjà nous avions croisé un couple de mariés et leur photographe au temple de la littérature. Il est de coutume de réaliser les photos avant le mariage où elles seront exposées dans toute leur théâtralité. Nous sirotons notre eau fraîche dans une salle d’attente de la gare. Notre nouvelle recherche sera le grand marché Dong Xuan, marché couvert construit par les français. C’est une vraie fourmilière comme un « grand magasin » aux tissus essentiellement sur plusieurs étages. Il semblerait que la fermeture approche car les commerçants comptent leurs sous et remballent les marchandises. Notre itinéraire nous conduit encore dans la rue aux lanternes. Nous nous arrêtons acheter des tampons en bois sympas (30 000 Dongs) avant de terminer à l’hôtel devant bière et jus de fruits. Nous attendons tranquillement l’heure du rendez-vous avec Manh, porteur de nouvelles météorologiques (typhon au Nord Est) et annonçant un retard de près d’une heure du train.
Un minibus pour 15 nous conduit à la gare, héritage français sans grand charme, et assez vite nous pouvons gagner notre wagon aux couchettes molles, heureux de la tranquillité climatisée que nous offre notre cabine privée. La lumière de la couchette est douce.
mardi 22 septembre 2009
Université populaire et participative de la connaissance près de chez nous
Les temps sont difficiles pour la gazelle du Poitou, et je suis loin d’être toujours d’accord avec notre ancienne candidate à la présidentielle, mais quand elle cite Rancière« Pour aller de l'avant, il faut parfois en revenir aux sources ». Il est temps de rendre au mot démocratie « sa puissance de scandale »et de se souvenir qu'elle signifie d'abord le droit égal de « ceux qui n'ont pas de titre à gouverner »à s'occuper des affaires communes. Il est temps de réaffirmer la compétence légitime des citoyens ordinaires, ce pouvoir des « n'importe qui » toujours dénié par les élites autoproclamées », j’ai foncé au sein de l’association « Désirs d’avenir » d’autant plus que le sujet de cette journée était « crise de l’action collective, désenchantement démocratique. Retrouver la capacité à agir pour reconquérir l’avenir ». Vaste programme qui fut abordé ce samedi en huit dans notre ville.
C’est émouvant pour les têtes chenues de voir évoquer les GAM (Groupe d’Action Municipal) par une jeunette énergique : Laure Masson, même si un représentant venant de Savoie vient modérer l’hommage à ce qui constitue une référence en matière de démocratie participative. Chez Louis Besson qui est un des historiques de la mouvance, à Chambéry, la démocratie dans les quartiers est plutôt informative, en retrait par rapport à la démarche dans la ville de Brème en Allemagne où les habitants ont droit de véto sur des investissements de la commune, où les projets viennent des usagers. Bien des points abordés conviaient pour beaucoup les problématiques autour de la Villeneuve de Grenoble : les espoirs, les nouvelles questions qui seront d’ailleurs évoquées au cours de cette journée.
Une vidéo nous avait informés d’une façon précise sur cette ambition démocratique ancrée dans le quotidien des plus modestes. Le témoignage du regain de vitalité d’une paroisse où le charisme d’un prêtre rencontre une plus grande implication des paroissiens est vraiment dans le sujet, de même que les précisions apportées sur la démarche exigeante d’une association d’Eybens qui se substitue à une épicerie en faillite pour promouvoir une consommation plus équitable pour les producteurs et plus responsable pour les consommateurs. Les développements théoriques d’un ami du Monde Diplomatique se croisent avec les impatiences d’une travailleuse sociale qui partage la souffrance des plus démunis comme la verve d’un conseiller municipal d’un village du Nord Isère par ailleurs chercheur en biologie moléculaire qui développe son concept d’ « anarchie féconde » en s’appuyant sur son vécu professionnel et ses propositions d’élu. Un organisme vivant n’est jamais fini, il est constamment en train de se modifier pour agir. Le consensus est relatif, il s’éclaire par le débat où les « professionnels » ne sont pas coupés des « amateurs » concernés. La confiance est de mise, chacun se respecte.
Des rapprochements entre la période qui vit l’émergence des GAM au moment où la SFIO se délitait sur fond de guerre d’Algérie et l’actualité chahutée est inévitable pour les membres de cette assemblée encore membres du PS. Cependant il ne me semble pas que le NPA soit le nouveau PSU qui eut le mérite de poser les bases d’un débat sur une nouvelle façon d’exercer la politique. En 2009, les tactiques prennent le pas sur l’éthique. Le débat aujourd’hui ne porte plus sur la façon d’accéder au pouvoir comme le pose encore Besancenot mais sur la façon d’exercer ce pouvoir.
Après l’examen, le matin de quelques outils politiques au service de l’action citoyenne, et ayant bien à l’idée que nous sommes dans un contexte instable où le temps s’accélère, l’après midi était consacré à la citoyenneté dans l’économie, les SCOP, le livre de Cohen : « la prospérité du vice » fut conseillé, mais les débats vifs ne coïncidaient pas forcément avec la diversité des appréciations de syndicalistes parce que l’un cotisait à la CGT et l’autre à la CFDT. Il fut question des abus dans l’emploi des stagiaires aussi bien que du sens donné au travail ou de la relégitimation des services publics. Cet aller retour entre des considérations très concrètes et des perspectives qui nous sortent des tourments de l’heure me va bien et les raisins du pique-nique étaient excellents.
C’est émouvant pour les têtes chenues de voir évoquer les GAM (Groupe d’Action Municipal) par une jeunette énergique : Laure Masson, même si un représentant venant de Savoie vient modérer l’hommage à ce qui constitue une référence en matière de démocratie participative. Chez Louis Besson qui est un des historiques de la mouvance, à Chambéry, la démocratie dans les quartiers est plutôt informative, en retrait par rapport à la démarche dans la ville de Brème en Allemagne où les habitants ont droit de véto sur des investissements de la commune, où les projets viennent des usagers. Bien des points abordés conviaient pour beaucoup les problématiques autour de la Villeneuve de Grenoble : les espoirs, les nouvelles questions qui seront d’ailleurs évoquées au cours de cette journée.
Une vidéo nous avait informés d’une façon précise sur cette ambition démocratique ancrée dans le quotidien des plus modestes. Le témoignage du regain de vitalité d’une paroisse où le charisme d’un prêtre rencontre une plus grande implication des paroissiens est vraiment dans le sujet, de même que les précisions apportées sur la démarche exigeante d’une association d’Eybens qui se substitue à une épicerie en faillite pour promouvoir une consommation plus équitable pour les producteurs et plus responsable pour les consommateurs. Les développements théoriques d’un ami du Monde Diplomatique se croisent avec les impatiences d’une travailleuse sociale qui partage la souffrance des plus démunis comme la verve d’un conseiller municipal d’un village du Nord Isère par ailleurs chercheur en biologie moléculaire qui développe son concept d’ « anarchie féconde » en s’appuyant sur son vécu professionnel et ses propositions d’élu. Un organisme vivant n’est jamais fini, il est constamment en train de se modifier pour agir. Le consensus est relatif, il s’éclaire par le débat où les « professionnels » ne sont pas coupés des « amateurs » concernés. La confiance est de mise, chacun se respecte.
Des rapprochements entre la période qui vit l’émergence des GAM au moment où la SFIO se délitait sur fond de guerre d’Algérie et l’actualité chahutée est inévitable pour les membres de cette assemblée encore membres du PS. Cependant il ne me semble pas que le NPA soit le nouveau PSU qui eut le mérite de poser les bases d’un débat sur une nouvelle façon d’exercer la politique. En 2009, les tactiques prennent le pas sur l’éthique. Le débat aujourd’hui ne porte plus sur la façon d’accéder au pouvoir comme le pose encore Besancenot mais sur la façon d’exercer ce pouvoir.
Après l’examen, le matin de quelques outils politiques au service de l’action citoyenne, et ayant bien à l’idée que nous sommes dans un contexte instable où le temps s’accélère, l’après midi était consacré à la citoyenneté dans l’économie, les SCOP, le livre de Cohen : « la prospérité du vice » fut conseillé, mais les débats vifs ne coïncidaient pas forcément avec la diversité des appréciations de syndicalistes parce que l’un cotisait à la CGT et l’autre à la CFDT. Il fut question des abus dans l’emploi des stagiaires aussi bien que du sens donné au travail ou de la relégitimation des services publics. Cet aller retour entre des considérations très concrètes et des perspectives qui nous sortent des tourments de l’heure me va bien et les raisins du pique-nique étaient excellents.
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