Jiseul signifie « pomme
de terre » dans la langue parlée
sur l’île de Jeju.
Une île en Corée du Sud où eut lieu le massacre de 120
villageois considérés comme des communistes en 1948. C’est que les rouges
n’étaient pas qu’au Nord ; il y eut près de 30 000 morts.
Ces pommes de terre étaient le seul aliment de ces paysans
qui se terraient dans des grottes où ils sont restés pendant deux mois d’hiver
avant d’être massacrés.
Les références nous manquent sur un fait si lointain et même
si bien des obscurités subsistent, cette histoire élémentaire est poignante.
Réduits à un état végétatif dans les conditions les plus extrêmes, restent les
passions amoureuses, les solidarités et les petitesses, les naïvetés et
l’héroïsme, la violence, la lâcheté...
Le trait ou plutôt les traces d’encre de Chine en lavis dans
le style de la tradition asiatique conviennent parfaitement pour installer une
ambiance dramatique où les destinées individuelles se confondent dans une issue
que l’on sait fatale.
260 pages où l’encre ne semble pas avoir séché, quand neige
et obscurité se boivent, jusqu’à des pages totalement noires qui ne font pas
procédé chic mais prolongent de puissantes impressions.
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