samedi 9 mai 2015

Bravo. Régis Jauffret.

Seize nouvelles autour de la vieillesse.
 «La mort me cueillera, vieux fruit mûr à faire peur. Je n’aurai plus la peine de tendre les bras chaque matin pour enfiler la vie comme une chemise dont après quatre-vingt-trois années, autant de mois de novembre humides, de février verglacés, d’aoûts chauds comme un four et trois milliards de battements de cœur, la flanelle m’irrite.»
Quel plaisir de découvrir un auteur, noir et tendre, poétique et drôle : enfin du style !
«Le charnier de la mémoire. Toutes ces années qui n’existent plus et vous élancent comme une jambe coupée.»
Les personnages sont souvent des écrivains pris à des âges variés.
Celui que DSK attaque devant la justice à cause de « La Ballade de Rikers Island », sait de quoi il parle quand il s’agit de roman et de vieux puisqu’il vient d’avoir ses soixante ans.
«Les années tombent. A partir de quarante ans, on dirait un bombardement.»
278 pages pour inventer, fictionner, déconner avec des organes à vendre, des vies étirées à l’infini, de la haine, des enfants abusés, des épouses multiples, de la méchanceté et tant de formules efficaces.
«Mais du temps on en a trop. Il y en a plein nos journées, plein les pièces et chaque matin on dirait qu’on nous en a encore livré pendant la nuit.»
 Si j’ai préféré les épisodes où diverses taties Danielle apparaissent aux fictions baroques et fantastiques, je reviendrai vers son écriture qui m’a emballé.
Une fois encore la cruauté est plus littéraire que la gentillesse. Bravo.
Mais pourquoi ce titre, quel est le mérite ? Le spectacle est fini.

1 commentaire:

  1. Merci. Je chercherai. Et même... je commanderai pour la bibliothèque...
    Mais rassure-moi... c'est à SOIXANTE ans que Régis a pondu ça ?....
    Hmmm. On peut dire qu'il doit avoir le temps de réfléchir pour écrire ça à 60 ans.

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