vendredi 31 mai 2013

Une autre économie est-elle possible ?



Oui l’oppression réside dans la tête de l’opprimé, quant à se sentir responsable de la dette il y a un pas…
Une heure et demie pour finir en beauté le forum Libé de cette année 2013 ne pourra résoudre mes blocages autour de l’économie mais il y a de quoi nourrir des réflexions avec un retour à la racine du sens des mots et des exemples où les alternatifs passent à l’acte.
Patrick Viveret est un pédagogue qui combat les coups de force sémantiques :
« l’utilité économique » quand les accidents de la route génèrent du PIB,  et que « le poison recherché par l’assassin est plus utile que le remède », la nature des activités humaines n’est pas prise en compte.
Le mot « valeur » apparaît au moment de la destruction, comme le mot « bénéfice » qui signifie bienfait dont le contraire est maléfice.
L’usure était un péché dont la nature a changé avec l’invention du purgatoire et la possibilité de rachat. La réforme protestante, elle, condamnait la jouissance.
La notion d’ « inactif » est aussi à revisiter :  par exemple 1/3 des élus sont des retraités pas vraiment improductifs comme tous les bénévoles.
Anne-Cécile Ragot dirige l’association « Alternatives&Alliances » avec le web comme moyen collaboratif déterminant.  Elle travaille à une banque du temps InfoJobs à Barcelone pour permettre à des demandeurs d’emploi d’échanger leur savoir-faire afin d’améliorer leur employabilité.
Elle nous décrit des expériences de monnaies locales complémentaires à but social à Toulouse, à Fortaleza quand la monnaie facilite les échanges et n’est pas un instrument de captation, de domination.
Elle réalise ce qu’elle a conçu : « Dans une société où prolifèrent les phénomènes de misère et d’exclusion et où le lien social se distend, l’économie collaborative et les monnaies sociales montrent la voie pour dessiner une autre économie aux couleurs des valeurs que nous voulons voir portées dans ce monde. »
Ces expériences ont une forte vertu pédagogique, en luttant contre un système qui prospère sur son obscurité.
70% des transactions financières  s’effectuent à la nano seconde  par  d’algorithmiques traders.
3% des échanges boursiers concernent l’économie réelle,
97% traitent de l’économie spéculative.
La fortune des 3 personnes les plus riches du monde équivaut au revenu annuel des 150 millions de personnes les plus pauvres
Peut-on sortir de la sidération comme vient de le faire un des pères de l’ €uro, Bernard Lietaer ?
 « Le changement climatique, le chômage et le vieillissement de la population ne peuvent être résolus avec le système monétaire en place. C'est au centre de notre tabou monétaire que nous trouverons, ou non, les forces indispensables au changement de paradigme. »
Glocal : global/local :
L’Islande est en train de faire la preuve, d’un processus de réappropriation citoyenne, à l’échelle d’une nation.
A la sortie de la salle  un militant de l’association « Sol Alpin » (monnaie, d'utilité sociale et écologique) recrutait.
Son message loin des passions tristes et des exhortations sacrificielles est bien passé. 
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Dans le Canard de cette semaine: 

jeudi 30 mai 2013

Au musée du quai Branly jusqu’au 14 juillet 2013.



Dans l’exposition Philippines, archipel des échanges, nous sommes accueillis par des statuettes puissantes aux formes élémentaires qui protégeaient les récoltes de riz.
Nous pouvons admirer, sans être submergés, de beaux tissus, des habits superbes, des instruments de musique inédits, des boites précieuses, des poteries curieuses, des bijoux originaux…
Ces objets ne sont pas seulement magnifiques, ils portent la mémoire d’une civilisation. Les boites contenaient du bétel destiné à « restaurer le cœur », les jarres recueillaient les restes des défunts, certains de ceux-ci au visage recouvert d’or seraient ainsi bien reçus par les ancêtres et ils pourront intervenir dans les affaires des vivants.
Des photographies, prises durant plusieurs années sur l’île de Palawan, de cueilleurs et chasseurs vivant dans un habitat troglodyte nous transportent dans les temps premiers.
L’exposition consacrée aux cheveux semblait plus légère avec le portrait de Delon et Bardot : le brun et la blonde, qu’ils étaient beaux !
Une sculpture représentant Marie Madeleine vêtue de ses seuls cheveux datant du XIV° est d’une harmonie novatrice qui étonne encore.
Des bustes du XVII° présentés de dos pour mettre en valeur la diversité des coiffures est une idée excellente d‘autant plus que les marbres blancs font face à des bronzes sombres représentant des visages alors inédits sous nos latitudes.
La diversité des coupes est réjouissante et les mèches conservées émouvantes comme sont singuliers les rituels initiatiques lors d’une ordination par exemple.
Les femmes tondues à la libération me glacent à chaque fois.
Les cheveux, matière imputrescible, sont utilisés dans des parures frisant l’éternité, dans des ornements qui permettent le lien avec les ancêtres. C’était le rôle des scalps où résidait la force de l’ennemi et des têtes réduites d’adversaires ou de compagnons morts au combat qui comptent autant de cordelettes sortant de la bouche que de têtes qu’ils ont eux même coupées.
Ce face à face avec la mort nous effraie, et je ne sais si j’emmènerai des enfants à cette exposition  indispensable par ailleurs, même si un livret d’accompagnement pour les 7-12 ans est très bien fait et vaut aussi pour des plus grands.

mercredi 29 mai 2013

Galeries parisiennes.



A la recherche des gisants de Jan Favre qui n’y étaient déjà plus à la galerie Templon  dans le quartier Beaubourg nous avons jeté un coup d’œil à Ivan Navarro artiste conceptuel chilien qui affiche des phrases écrites avec des tubes de néons se reflétant sur des miroirs: « Présence amère », « Ils n’arrivent pas à temps » dans une exposition qui s’intitule « Where is the Next War ». 
« Son travail s’approprie les icônes du modernisme en dénonçant le risque d’un formalisme vidé de tout engagement ».
Nous n‘insistons pas, ayant évoqué Pariscope, nous avions signé notre condition de provinciaux hors du coup débarquant dans la belle galerie en fond de cour.
Par contre à côté nous sommes très bien reçus à l’Estace, qui présente l’anglais Stephen Peirce dont le galeriste  prend le temps de nous vanter les mérites de toiles organiques, ambigües, intrigantes aux aspects photographiques.
Et Pablo Parès qui se trouvait à être cette fois dans sa boutique de la rue Quincampoix, que nous avions repérée il y a deux ans, nous récompensait de notre fidélité en nous offrant un beau moment de rencontre qui fait la magie de Paris.
Il se nomme « empailleur de bulles »et s’il offre désormais un site internet intéressant  avec des animations
 http://www.pablo-pares.com/Pablo_Pares/pablo_pares.html
c’est qu’il s’est consacré depuis des années à des installations poétiques fragiles et séduisantes, « modestes et géniales » comme dit  Daniel Mermet un de ses voisins qui passe le voir de temps en temps.
En outre le concept des galeries Carré d’artistes dans le quartier Saint Germain (existe aussi à Lyon) nous a semblé intéressant dans un dispositif qui n’est pas intimidant, en mettant en valeur des œuvres originales à des prix abordables.
La formule existe aussi pour les photographies avec Lumas installé aussi dans le quartier du Marais qui propose des éditions à tirages plus importants qu’en galerie traditionnelles, plus chers que le poster de vos Che années, mais à  des prix convenables pour notre séquence désormais bobo.

mardi 28 mai 2013

Le piano rouge. André Leblanc. Barroux.



Pour Amnesty International, l’histoire vraie d’une pianiste chinoise envoyée enfant dans un camp de rééducation est retracée avec de beaux dessins à l’encre.
Il s’agit plus d’un album illustré pour la jeunesse que d’une bande dessinée.
La petite « collecte le compost humain dans les fosses d’aisance, la transporte dans les champs pour engraisser les sols ». Elle quittera un de ces camps, qui en 2013 doivent fermer parait-il, au bout de sept ans, avec ses partitions recopiées qui lui ont permis de jouer en cachette avant que les gardiens ne la désignent à l’insulte publique avec celle qui l’hébergeait le temps de quelques mesures de Bach.
Cette opposition entre la musique qui élève et la barbarie la plus bête et méchante me semble tellement élémentaire qu’elle parait symétrique des ouvrages de propagande des années 70 qui sanctifiaient le travail manuel et la classe paysanne face aux mandarins.
Le froid, la faim, la saleté étaient le lot de tous, l’humiliation en plus; les intellectuels y ont été contraints, la musique a permis à une petite fille de s’évader, furtivement.

lundi 27 mai 2013

Cannes cinéphile 2013.



Alors que les amours torrides ont, parait-il, caractérisé ce cru festivalier 2013, dans les 13 films que j’ai pu voir : pas un poil.
Alors depuis ces antipodes, je me contenterai d’un incertain regard, avant d’être plus précis chaque lundi sur ce blog au moment de la sortie de quelques uns de ces films en salle.
L’auto portrait, bien qu’un peu complaisant, de Marcel Ophuls, Un voyageur, constituait une introduction parfaite à notre petite semaine de cinéma intensif puisque la vie de l’auteur du Chagrin et la pitié, l’héritier de Max, se confond avec l’histoire du cinéma.
Nous commençons notre voyage annuel en cinéma par Singapour avec Ilo Ilo où la violence économique, sociale, familiale ressemble à celle de chez nous.
A la porte de l’Europe, en Grèce, L’escale est bien peu confortable pour les iraniens dans l’attente d’un  nouveau départ vers d’autres pays.
Et dans Paris, les clochards, Au bord du monde, soulignent la folie de notre humanité déséquilibrée.
Lors de la mort d’un enfant, au Japon dans Wara no tate (le bouclier de paille) ou en Russie avec The major, la société déchaine une violence inouïe, que ce soit  lors de carambolages spectaculaires dans un pays apparemment lisse ou sur les routes recouvertes de neige sale d’une société défaite.
Une communauté au Canada peut être tout aussi implacable envers un jeune gothique, innocent, Black bird.
En Australie, un enfant en errance, lui aussi, revient vers des racines traditionnelles du bush dans Satellite boy.
Et au Tchad,  par une suite d’évènements heureux, Grisgris le danseur handicapé et Mimi la prostituée se réfugient au village,également.
La solution d’un retour vers les années 60, au temps de oppositions simplistes autour d’un ring de catch, dans Nos héros sont morts ce soir, n’est pas forcément convaincante.
Gilles Perret avec Les jours heureux revient sur les avancées du Conseil national de la résistance quand Hessel et Aubrac s’exprimaient avec force.
Libé a beau caractériser Le démantèlement d’ « épouvantable géronto drame canadien », j’ai  été ému par  l’histoire d’un éleveur de moutons qui a décidé de vendre sa ferme.
Lors d’une première rencontre avec le cinéma indonésien dont j’ai apprécié les histoires emboitées dans Recto verso, j’ai enrichi ma vision d’un pays qui m’était inconnu où certaines familles vivent comme dans les banlieues américaines du Nord.
Une jolie fille roule en bicyclette avec son panier d’osier, elle aurait pu nous reposer de cadavres qui se sont accumulés pendant toutes ces heures dans des salles aussi obscures que dehors, mais la mignonne, la nuit venue, cauchemarde.

dimanche 26 mai 2013

Carnages. François Cervantes.



Chaque minute de chaque jour, nous sommes conviés à rire : bouffées d’ironie, vacheries enragées, dérision et sarcasme.
Les clowns de Cervantes seraient-ils les seuls qui ne jouent pas dans ce registre ? Ils ne manquent pas de gaieté mais leurs courses affolées, leurs pas suspendus, leur optimisme forcené dans la nature humaine renvoie davantage à une sourde tragédie qu’à la franche rigolade.
Ma voisine avait choisi de rire à la moindre question :
« Comment tu t’appelles ? ».
C’est vrai que chaque geste, chaque mot, judicieusement mis en lumière peut rappeler l’absurde de notre condition. Cette limite subtile est déterminante quant à la nature de notre regard sur le monde où la part d’humour est indispensable à notre survie.
Eternels petits enfants depuis les gestes premiers, les clowns aux bouches démesurées, aux yeux soulignés, se bousculent, se cherchent, se découvrent, s’affolent, sont tyrannisés par les objets, mais ils gagneront le paradis des âmes simples.   
Le mot poésie peut être convoqué évidemment, mais sûrement pas les rires enregistrés ; nous sommes face à nous-mêmes avec nos bavardages et notre mélancolie.
Un spectacle élémentaire : « plus nous avons besoin de nous rassembler, plus il nous faut aller profondément dans notre solitude. »

samedi 25 mai 2013

Romanzo criminale. Giancarlo De Cataldo.



Une fresque de 730 pages pour décrire comment Le Libanais, Le Froid, le Dandy prennent le contrôle de la ville de Rome et pas seulement du marché de la drogue. Je connais mal les livres noirs mais celui-ci est vraiment efficace et les cadavres qui s’accumulent sont extrêmement parlants à propos d’une époque où la police voulait s’intéresser surtout aux brigades rouges et fermait les yeux sur le terrorisme noir, la corruption des politiciens, des avocats...
 « Dans sa poitrine, un feu le dévorait. Il essaya de s’appuyer sur ses coudes. Le deuxième coup le cloua à jamais, sans même lui donner le temps de formuler une ultime pensée. »  
Rythme d’enfer, dialogues acérés, retournements d’alliance d’après le destin de la bande de la Magliana qui a réellement existé et a sévi 22 ans au pays de Berlu.
Porte plus loin qu’un révolver :
« Vous avez la chance de vivre avec les derniers hommes véritables. Des hommes qui ont des passions et une identité. Mais tout cela aura hélas une vie brève ! L’aujourd’hui meurt et demain sera le domaine exclusif des banquiers et des technocrates. Ah, et naturellement de ces jeunes sous-crétins de la Télévision ! »
L’écrivain alerte est juge dans la vraie vie, il connait son affaire, il peut se permettre de mettre en scène une pléthore de personnages caractérisés par leur surnoms :
Œil fier, le Rat, le Buffle, le Noir, le Sec, hormis X et Z des services secrets.
A l’enterrement ultime toute la pègre est rassemblée et il faut plus d’une page pour nommer ceux qui écoutent l’homélie de Don Dante :
«… Petit Baveux, Friture, Pue-de-la- gueule, Couilles Sèches, Gianni-la-vache et tant d’autres... »
Il y a même un « Trente Deniers » qui accentue la connotation mythologique de cette odyssée. Je n’ai pas recouvert ces inhumains d’un visage tel que le film qui en est tiré peut le permettre. Je ne suis d’ailleurs pas très pressé de le voir tout en étant curieux de vérifier comment le cinéaste a adapté le roman.

vendredi 24 mai 2013

Tigre & dragon. Ang Lee.



Fantastique et Kung Fu, l’addition de deux genres qui ne me sont guère familiers ne m’a pas permis d’entrer dans la confrérie très fournie des enthousiastes de ce film de 2010.
Les combats sont des chorégraphies et quand nous voyons les stigmates d’un combat, ils sont grotesques pour bien souligner qu’il ne s’agit que d’un divertissement où la pesanteur est abolie. Les poursuites sur les toits défient la gravité et les combats se déroulent  jusqu’au sommet d’une forêt de bambous.  
Il est question de transmission, de la fougue de la jeunesse, de renoncement.
Le désert a ses charmes et les intérieurs de la chine ancienne laissent filtrer de belles lumières, les mœurs et les sentiments sont exotiques. Mais quand une protagoniste est nommée d’emblée « Jade la Hyène » et restera sous ce masque, cela n’entre pas dans le nuancier pastel que je préfère. Les épées magiques ne me transpercent guère, quelques ambigüités et des dilemmes plus travaillés m’auraient plus séduit.

jeudi 23 mai 2013

Los salvajes. Alejandro Fadel.


Quatre garçons et une fille s’évadent d’un centre de redressement en Argentine.
Mais ils ne trouvent pas leur liberté ; emprisonnés dans la  drogue, leur énergie initiale s’étiole et des pulsions suicidaires prennent le dessus.
Pourtant les paysages sont beaux, ils ne savent plus où aller, de lieux désertés en ruines sinistres, cernés par des sangliers.
J’ai eu le sentiment que le film lui-même ne savait pas où il allait.
La nature y est sauvage,  la jeunesse tellement sombre, la liberté un leurre.

mercredi 22 mai 2013

Au petit Marguery



L’écrivain Laurent Benégui était il y a déjà un moment à la cinémathèque pour présenter le film qu’il a réalisé, inspiré de sa vie et rayonnant d’humanité. C’est l’histoire simple du dernier repas servi dans un restaurant qui va laisser place à une banque. Les plaisirs de l’assiette, la table qui réunit, de la tendresse, sans s’appesantir, des flash-back qui arrivent sans crier gare, de bons acteurs, la vie qui va, légère et griffante. Quinze ans que ce film a été tourné. 
Si certaines situations apparaissent  aujourd’hui de l’ordre de la fable (le SDF, l’homo revenu dans « le bon chemin », le plongeur kabyle…) c’est que l’époque est devenue impitoyable. Alors il fait bon se réchauffer autour de quelques bonnes bouteilles qui ne laissent pas de gueule de bois : c’est du cinéma.

mardi 21 mai 2013

Hannah Arendt. Margarethe von Trotta.



Le sujet passionnant nous emmène bien loin des petites phrases qui encombrent nos  bavardes machines affolées.
La réalisatrice « Des années de plomb » interroge des aspects troublants de  la nature humaine tout en rendant l’élaboration d’une pensée exigeante très concrète à la lumière du mal absolu … ou banal ?
Pour  « The New Yorker », la philosophe en chair et en courage interprétée par une Barbara Sukowa convaincante assiste au procès Eichmann à Jérusalem.  
Clope au bec, elle nous amène à approfondir des questionnements qui ne se sont pas achevés avec la pendaison d’un des responsables obéissant de «  la solution finale ».
A propos d’une situation exceptionnelle, elle nous amène à nous inquiéter de cette « absence de pensée » qui caractérisa un bourreau mais qui  peut s’appliquer à notre entame d’un siècle expéditif et finalement tellement obéissant quand les cyniques impriment leur idéologie à tout vend. 
........
Aujourd'hui je n'ai pas publié de texte concernant la BD alors qu'en principe "mardi: c'est Goscinny ". 
Jusqu'à samedi, je programme des articles concernant le cinéma,  histoire de se la jouer comme Beckcannes.

lundi 20 mai 2013

Les voisins de Dieu. Meni Yaesh.



Les jeunes Israéliens qui se réfugient dans la religion ont beau oublier leur rigorisme autour d’un joint, des battements de la musique ou le temps d’une régression avec ballon, ils sont violents et régentent un quartier, veillent sur le respect pointilleux du shabbat et la tenue des filles.
C’est alors que l’un des plus zélés est frappé de  quelques scrupules quand il tombe amoureux de celle qu’ils tourmentent.
Il va s’humaniser un peu, mais la belle jeune fille sera-t-elle heureuse dans une vie scandée par une loi  qui soumet  les hommes et plus encore les femmes ? Les livres sacrés peuvent éclairer le destin des hommes mais  la notion même de Tout Puissant méconnait liberté, responsabilité et dignité.

dimanche 19 mai 2013

Germinal.Halory Goerger&Antoine Defoort



- Pourquoi Germinal ?
- Parce qu’il y a une pioche !
A l’issue de la représentation d’une heure et quart les artistes répondaient aux questions  des spectateurs de l’Hexagone de Meylan.
- Parce que le titre a fait ses preuves.
Et toutes les réponses des deux compères à l'origine de la représentation étaient du même humour surprenant, décalé, intelligent qu’ils avaient dispensé tout au long de leur spectacle inventif, poétique, foutraque, d’une cohérence impressionnante.
Oui, la pioche maniée avec vigueur par la seule fille sur le plateau, qui défonce la scène, tient un rôle central dans un univers où les machines prennent les têtes.
Il n’est rien moins question que de l’histoire de l’humanité… et ça marche !
 C’est « La rubrique à brac » de Gotlib au temps des SMS, revue par quatre olibrius qui ne se séparent pas souvent de leurs tables de mixages poussiéreuses ou d’un micro fantasque. La parole se réinvente, ainsi que le bonheur d’être ensemble, au milieu des gravats.
Si leur catégorisation du monde n’arrive pas à son terme, le chemin en est réjouissant, le classement dans le groupe « poc poc » ou « non poc poc » en vaut bien d’autres. Et Dieu dans tout ça ?
Il y a même un épisode de comédie musicale et un appel à une société externalisée dès que les recherches risquent de prendre du temps. 
On ne peut plus contemporain, malin et désabusé, énergique et désinvolte, réglé au millimètre et laissant passer le souffle de l’invention dans leur « système endogène génératif ». Jubilatoire.

samedi 18 mai 2013

Suite à un accident de voyageur. Eric Fottorino.



L’ancien directeur du « Monde » va chercher au-delà la formule sibylline des annonces de la SNCF qui ne nomment pas les suicides sur les voies.
Par son écriture pudique il apporte un peu d’humanité quand des voyageurs empêchés ne voient que des heures perdues.
« Vous êtes de la famille ? Non…Alors on ne peut rien vous dire. 
Les quais bondés sont aussi déserts que le Sahara, la chaleur en moins. L’accident de personne n’est vraiment l’accident de personne. »
Jusqu’à ce qu’il recopie des avis pris lors de conversations par Internet où  la violence se donne libre cours, il s’étonne d’être aussi un quidam parmi les quidams, qui ne le sait ?
Le camelot qui vient d’entrer dans le compartiment lui rappelle le « Rien » :
« Sa voix tonitruante nous fait sursauter. Il ne parle pas, il hurle. Il va falloir endurer son discours habituel ; « RERiens, RERiennes ! »
Alors que la presse locale est laconique sur ces nombreuses vies effacées, c’est au Maroc qu’il lit l’histoire d’un accouchement dans le train qui permet de clore avec une jolie note ces quelques pages dont le format  bref convient bien à un aller simple en RER.
La SNCF a offert au bébé, une carte Navigo valable jusqu’à sa majorité.

vendredi 17 mai 2013

Le PSG et le GPS.



Blague sur le site du Phocéen :
« - Comment appelle-t-on à Marseille un GPS en panne ?
- Un PSG »
La vitrine du capitalisme le plus éhonté a laissé voir ses aspects les plus déplaisants.
Bien sûr que les casseurs n’avaient rien à voir avec le sport, et Léonardo a-t-il à voir avec le foot quand il  croit tout se permettre ? Le Quatar a acheté l’organisation d’une coupe du monde prochainement et s’il n’achète pas seulement des hommes en short, son émergence a exacerbé les traits d’un libéralisme débridé, sa morgue, sa perte du sens commun.
Le laid trophée de champion de France de foot devait se brandir devant la Tour Eiffel : la photo est ratée !
Le foot déborde une fois encore des rectangles gazonnés, les images les plus kitsch s’autodétruisent à peine sont-elles éclairées.
En première page du Dauphiné Libéré,  le produit Beckham surjoue la joie, lui qui venait de rentrer sur le terrain pour 2 minutes, le temps d’une remise en jeu désinvolte et d’une photographie bidon. Les médias font semblant.
Canal + oublie le jeu pour filmer l’échauffement du pigiste mercenaire, quand ce n’était pas longuement sa femme dans les tribunes.
Quel amateur de foot n’a pas entendu qu’il était complice de l’entreprise d’abrutissement : « du pain et des jeux  » ?
Mais ce n’est même plus du jeu.
La réalité est  dans le classement du championnat  qui reproduit, à quelques exceptions près, la hiérarchie des budgets.
Bien que je fasse des efforts d’indifférence à cette mascarade, le foot offre une telle caricature de la société que je reste fasciné.
Je n’y perçois plus guère l’innocence de l’enfance, l’enthousiasme de l’adolescence, l’oubli des barrières sociales, mais en ce qui concerne la violence, l’individualisme, la suprématie du pognon, pas besoin de sortir du Chaudron pour qu’ils vous sautent au visage !  
Ibrahimovic ne comprenait pas les sifflets du public du parc des Princes :
« Pourquoi ils m’en veulent ? Avant moi il n’y avait rien ici. »
Certes en ces temps où la vertu cardinale est le charisme, Zlatan en a à revendre, mais les investisseurs sans culture qui viennent de découvrir le pouvoir du ballon rond devraient avoir parmi leurs conseillers en com’ quelqu’un qui leur dise que l’amour lui ne s’achète pas : même Zahia le sait.
La compétition est dénaturée, en déséquilibrant le championnat à ce point, celui-ci perd tout intérêt, les amateurs s’intéressent à qui sera le second.
J’en arriverais à apprécier Aulas qui parlait de fair play financier. 
……
Dans Le Canard de cette semaine

jeudi 16 mai 2013

Fenêtres. L’Hermitage Lausanne.


Avant Windows, il y eut dans le domaine de la peinture bien d’autres fenêtres, et l’exposition thématique du musée de l’Hermitage qui ouvre ses croisées au dessus du lac de Genève nous en offre 150, de la renaissance à nos jours jusqu’au 20 mai 2013.
Depuis Lorenzo di Credi et sa belle, jusqu’aux gribouillages de Cy Twombly qui nous amusèrent  un bref instant, la variété des points de vue des artistes des plus reconnus à travers les siècles jusqu’à des contemporains les plus inhabituels, est impressionnante.
La lumière peut pénétrer dans les intérieurs les plus sombres : juste un liseré de soleil chez Vuillard et c’est l’été, les natures mortes luisent, les perspectives amènent si loin, les jeux de Magritte ou Delvaux retournent l’extérieur en intérieur et inversement.
Marquet, Matisse encadrent leurs paysages dans les embrasures qui prennent le pouvoir en  rythmes chez Klee, Mondrian, Kelly.
Les photographes présentés offrent une transition pédagogique avec les audaces actuelles derrière l’inévitable Marcel Duchamp et sa veuve impudente (French Widow), en réalité une fenêtre à la française ( French window)  réalisée en réduction avec des carreaux noirs, différente des américaines fenêtres… à guillotine (la « veuve » comme on disait jadis).
Nous avions fait le déplacement pour Hammershoï, aux lumières d’ailleurs, et un baiser brulant de Munch mais Bonnard qui disait  « ce qu’il y a de mieux, dans les musées, ce sont les fenêtres », nous a régalé aussi et Lavier intrigué.
C’est en pinçant le nez devant un hommage de plus au carré d’un Albers qui m’a paru bien froid que j’ai accédé à Rothko qui lui succédait.
Il a suffi d’un trait plus incertain, de couleurs plus sombres pour entrevoir ses tourments ; j’ai appris que c’était une de ses dernières toiles avant qu‘il se suicide.
«La reine Hortense à Aix-les-Bains», d’Antoine Duclaux qui figure sur un dépliant donnant tous les renseignements sur cette belle exposition peut représenter, une vision immuable du rêve.
Elle est  sûrement belle, nous ne voyons pas son visage, ni de route qui monte vers elle derrière le treillage de son balcon délicatement encadré de feuilles ensoleillées.
…..
Fidèles de ce blog, veuillez bien excuser cette mise en ligne tardive, mon ordinateur ayant eu des défaillances, cette fois du côté de son alimentation.

mercredi 15 mai 2013

L’oiseau qui avait enterré sa mère dans sa tête. N’Fassory Bangoura. Philippe Geslin.



Au 15° festival « couleurs d’Afrique » à Saint Hilaire de la Côte, j’ai acheté plusieurs livres dans ce qui était alors la plus grande librairie africaine de la région tenue par le « Baz’ art des mots » de Hauterives.
Le titre de cet ouvrage provient d’un conte où il est dit que le premier animal ne pouvait pas se poser sur terre.
Les 140 pages écrites aux éditions Ginkgo par un ethnologue suisse et par un paysan sosso décrivent la vie d’un village construit dans la mangrove aux alentours de Conakry.
« Sanfoui a préparé le lieu de cuisson du sel à Wondevolia, à proximité de la digue.
 Il a ramassé la poussière.  Il a commencé à cuire le sel dans le bas-fond, auprès du champ de manioc. Il a mis trois bâches. Mais toutes les bâches n’ont pas eu le temps de donner du sel. »
J’ai commencé par les écrits du paysan-saunier, parfois répétitifs comme une mélopée pour dire les jours de sel, de riz, de travail.
 « J’ai eu de bonnes relations avec les étrangers, j’ai eu l’esprit. Tous les hommes sont bons, mais chacun a son esprit. Si tu sais cela, tu peux travailler pour tous les hommes. On ne peut pas dire que tous les hommes sont mauvais, non. »
Des photographies en noir et blanc témoignent aussi de ses vies très rudes.
« Les hippopotames ont disparu, trop chassés, trop consommés pendant des siècles. Le bruit court parfois d’une silhouette pataude rencontrée. Les rumeurs circulent, mais personne ne se souvient d’en avoir vu. »

mardi 14 mai 2013

Les petits ruisseaux. Rabaté.



« Vivre seul, se lever avec le soleil, se coucher avec les poules, ça va un moment. Et puis ça mine. Moi j'ai envie de me coucher avec une poule et de me réveiller avec une poule, pas une à plume, tu m'avais compris. »
A la pêche, au bord de la rivière, deux vieux copains ont du temps pour parler, cependant ils ne s’avoueront que petit à petit leurs secrets qui les sortent de la routine d’une retraite à la campagne.
Regard tendre sur la vie amoureuse de deux veufs respirant une santé, qu’ils savent éphémère.
Suivant l’exemple de l’un, la gourmandise va venir à l’autre. Avec une petite voiture sans permis, retour aux sources et coup de jeune.
La douce verdeur des amours valétudinaires aurait pu glisser vers la noirceur, mais il s’agit d’une douce comédie qui aime ses personnages.
J’avais connu le dessinateur plus expressionniste et noir dans la série Ibicus qui l’a porté au pinacle des auteurs de BD,  mais son humanisme donne ici toute sa mesure dans cette chronique poétique.
Il a adapté cette histoire au cinéma avec Daniel Prévost et Bulle Ogier,  je préfère m’en tenir à la version dessinée, laissant plus de liberté.
Il a aussi agrémenté de dessins, « Bien des choses », des écrits de François Morel ; ils doivent bien aller ensemble. Je m’aperçois que j’avais vu au théâtre cette compilation de cartes postales hilarantes et émouvantes et j’avais adoré.

lundi 13 mai 2013

L’écume des jours. Michel Gondry.



Du livre de Vian me restait le souvenir d’une atmosphère baroque et je m’étais dit que Gondry le bricoleur magique était  tout désigné pour porter l’œuvre culte à l’écran.
Le cinéaste est fidèle à la gentille fantaisie de l’après guerre à Saint Germain,  quand la gravité a l'élégance de se cacher sous les blagues d' une adolescence qui n’en finirait jamais. De surcroit, après un coup d’œil à Wikipédia,   je pense qu’il respecte le roman à la lettre. En apportant sa fantaisie il redonne de l’actualité à ce livre mélancolique désormais patrimonial.
« Les gens ne changent pas. Ce sont les choses qui changent. »
Les personnages saugrenus auraient gagné peut être à être joués par des acteurs qui n’ont pas la notoriété de Duris, de Tautou, de Sy, alors que les apparitions de Chabat et Torreton nous ravissent.
La poésie est là avec un goût  jazzy, mais la légèreté est fugace, la mort est  tapie sous les fleurs, Partre Jean Sol meurt le cœur arraché.
L’inventivité à chaque plan nous réjouit sans être gratuite et par exemple les images du monde du travail évoquent Métropolis sans s’appesantir.
Pendant plus de deux heures nous sommes dans une fiction rétro, très actuelle en fait, et quand les artifices montrent leurs ficelles c’est encore plus fort :
le nuage des deux amoureux est suspendu par une grue au dessus de Paris.
Ce conte délicat habite le domaine du merveilleux avant que la vie rêvée ne soit fauchée à la fleur de l’âge.

dimanche 12 mai 2013

Mémory.Vincent Delerm.



Dans la famille Delerm, je demande tout le monde.
Contemporain du père et complice de ses sensations, j’aime suivre le fils dans tous ses retours sur images trépidantes, parce que nous pouvons éprouver dans une journée bien des âges : parfois vieux comme un pré, à d’autres moments benêt comme un ado ; couturé tout le temps quand même.
Le cinéma est  très présent dans son spectacle d’une heure et quart avec la voix de Woody Allen en ouverture et le blanc visage de Buster Keaton pour conclure ; le Super 8  sur un drap et le choix d’une séance qui décevra forcément les pauvres phantasmes adolescents. Pour la comédie, il a été briefé par Macha Makeïef, alors avec quelques chansons légères d’une voix moins nasillarde, le spectacle est total, sans prétention.
Nous passons un moment agréable et émouvant : il ne recule pas devant la citation inévitable d’ « Avec le temps », puisqu’il est question du temps, en italien par Léo, « cheval fourbu ». 
Le compère Nicolas Marthureau qui joue de plusieurs instruments ajoute à la fantaisie.
Au rappel, une reprise sur l’air de « C’est magnifique » de toutes ces petites notations qui font la saveur de la vie : une bougie d’anniversaire qui se rallume, le poignet en éponge pour essuyer la sueur, les rideaux à franges en plastique…  La mélancolie, la nostalgie passent si bien avec l’humour, la légèreté, même si de toute façon « tout le monde s’en fout » puisque ce n’était que de la mode. « Je vais mourir demain matin »  est drôle.
Les cruels rires enregistrés sont bien vus quand la province est évoquée, mais n’insistent pas.
Il y a eu aussi la Rue des Rosiers.
Il est nécessaire d’avoir tous les codes : ainsi il faut savoir qu’il avait chanté aux Bouffes du nord avec Lhasa une chanteuse américano-mexicaine qui vient de mourir pour tout saisir du duo avec la bande son.
« C’est nous qui l’avons changé
En quelques heures
A l’œil nu c’est compliqué
De voir les sept erreurs
Le reste n’a pas tremblé
Dans cette affaire
Rien ne sera recensé
Sur l’échelle de Richter
Pas le mur, le couloir de l’entrée
Les fissures, le papier peint déchiré
Pas le bruit, le parquet de cinquième étage
Pas la nuit, les pieds nus sur le carrelage »

samedi 11 mai 2013

Sur la route du papier. Erik Orsenna.



Troisième « Petit précis de mondialisation » : après l’eau et le coton, l’académicien nous raconte l’histoire du papier, soupe primordiale, qui une fois séchée concerne tout lecteur, fut-il intéressé par les tablettes.
Dans son périple où il sait rendre hommage à ses sources, à ses guides et n’omet pas de signaler si elles sont mignonnes, nous passons de la Bretagne à la Chine, dans les forêts du Nord, à Grenoble :
« Chaque fois que le découragement vous prend, chaque fois que vous perdez confiance en votre vieux pays de France, rendez-vous à Grenoble. L’avenir vous y attend. »
Le « grouillot de Mitterrand » aborde pédagogiquement les aspects techniques enrichis de rencontres humaines : depuis les chiffons à la cellulose du bois jusqu’au recyclage qui atteint 60% de la production actuelle des papiers nobles en diminution, quand celle des emballages et papiers hygiéniques augmente.
Il est question bien sûr d’histoire avec la drave, le flottage des billots sur les fleuves canadiens « Ça commence au fond du lac brûlé,
Alentour du huit ou dix de mai.
La mort à longues manches,
Vêtue d’écume blanche,
Fait rouler le billot
Pour que tombe Silvio » Félix Leclerc
et de passions dans les Landes, au Japon, en Italie, de matières précieuses.
L’avenir se dessine : inquiétant en Indonésie, puissant et maitrisé en Finlande, en Suède,  au Brésil, recyclant en Inde, créatif au Portugal.
Cet ouvrage de « gai savoir » qui nous mène également à l’Office central pour la répression du faux monnayage pour un hommage aux artistes, est l’occasion de belles histoires comme ces enfants qui ont continué la collection d’une petite fille morte des suites de la bombe d’Hiroshima qui pensait qu’elle serait guérie si elle arrivait à plier mille grues en origami.

vendredi 10 mai 2013

« Les coupables de la crise : les pauvres et les immigrés… les 35 h »



Il est là derrière la porte qu’il secoue!  Plus impatient que jamais, il ne se rase plus,  Le Figaro sous le bras, une opinion sans  mémoire dans son sillage, flattée dans ses égoïsmes les plus rudimentaires, sa brutalité la plus primitive.
Le Cynique Barjot, de quoi est-il le nom ?
Diderot est si loin : 
« il n’y a qu’un devoir : c’est d’être heureux, il n’y a qu’une vertu : c’est la justice. »
Que les riches se gavent, ce n’est pas un problème, parfois même dans l’idée de gens modestes, et que notre société permette à tous de bénéficier de soins de santé avec la CMU défrise même de très chrétiens citoyens.
Pourtant que des personnes puissent vivre plus dignement ne leur enlève rien comme les homosexuels pouvant accéder à de nouveaux droits ne le font au détriment de personne…
Devant la persistance de certaines affirmations désormais banales remettant en cause le troisième terme de notre triade républicaine, je suis allé chercher chez ATD quart monde quelques chiffres en évitant les arguments moraux guère audibles en cette  période où Cahuzac rejoint Guérini  comme un boulet de plus dans notre sac à dos.
Les pauvres:
La fraude aux prestations sociales est évaluée à environ 3 Milliards €
et concernerait 1 % des particuliers, 90 % de ces 3 milliards sont récupérés.
C’est à comparer avec la fraude aux prélèvements sociaux par les entreprises,
évaluée à 14 Milliards € et qui concernerait 10 % des entreprises
et avec la fraude fiscale, évaluée en France à 50 Milliards €
par la Commission Européenne.
En 2013, le RSA est à 483 € pour une personne seule.
La moitié des personnes éligibles au RSA n’en fait pas la demande.
Les étrangers :
L’immigration coûte chaque année 48 milliard d’euros à la France en prestations sociales, mais elle rapporte 60 milliards d’euros en impôts et cotisations sociales.
Quant au couplet sur les français fainéants, dans Alternatives Economiques :
« Il ne faut pas confondre durée légale du travail et durée effective. Les Français sont parmi ceux qui travaillent le plus en Europe, et notamment plus que les Allemands ! A cet égard, comme l’avait bien souligné le député PS Pierre-Alain Muet, les 35 H n’ont représenté qu’un rattrapage vis-à-vis de l’Allemagne qui travaillait alors moins que nous. Mais, depuis, la durée du travail n’a cessé de diminuer en Allemagne tandis qu’elle augmentait chez nous » Le travail à temps partiel est très répandu chez Angela.
Pourtant ce n’est pas sûr que des arguments qui viseraient à un peu de discernement soient entendus dans ces débats où tant jouent aux cons.
De surcroit, venant de notre camp, les rodomontades de ceux qui sont parmi les plus fervents défenseurs des exclus, telles que «  nous on sait faire ! » s’avèrent bien improductives.
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Les temps sont sauvages : un enfant de quatre ans tue sa petite sœur avec le fusil qu’il a reçu pour son anniversaire.
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Dans le Canard de cette semaine :
« Hollande condamné à deux ans avec sursaut »
à propos du sursis de Bruxelles pour réduire les déficits.