Un minibus collectif nous transporte ensuite à Pavlovsk, palais de Paul 1er, fils unique et mal aimé de Catherine II (la grande) et son royal époux. La forme du bâtiment est en arc de cercle jaune et blanc. Il est l’œuvre de Cameron, commandé par Catherine pour son fils à la naissance de son petit-fils Alexandre 1er. Ce palais est tout à fait différent de celui de Tsarkoïe, plus petit, plus intime, usant plus du trompe l’œil. Cameron joue sur un décor en plâtre finement amélioré peu coûteux mais raffiné. Irina nous commente en 1er lieu le vestibule égyptien.
Nous visitons d’abord les salles d’apparat du 1er étage. Elles contrastent avec le palais de Catherine par leurs dimensions plus réduites et dévoilent beaucoup des goûts du couple, de leurs découvertes et des objets amassés lors de leur voyages de noces en Italie et en France (Gobelins, vaisselle offerte par XVI et Marie-Antoinette, statues antiques romaines) A noter encore le trompe l’œil et l’acoustique dans la salle d’apparat à l’origine salle du trône mais où on a dressé une table garnie d’une fastueuse vaisselle ; l’originalité de meuble en acier, spécialité de Tula ; la chambre d’apparat qui n’a jamais servi, le salon de guerre et le salon de paix, les colonnes d’un péristyle en faux marbre ou fausse malachite… Le rez-de-chaussée propose des pièces à vivre plus intimes, avec des portraits de famille ; il constitue la partie occupée par Maria Feodorovna, même après l’assassinat de son mari. N’oublions pas la chapelle, rénovée par l’état et utilisée par l’église orthodoxe. Elle n’affiche aucune icône mais des tableaux religieux pour la simple raison que Paul était chevalier de malte, d’obédience catholique. D’ailleurs ce choix religieux est certainement l’un des prétextes à son assassinat. La croix de Malte apparaît peinte sur le plafond de la galerie des tableaux précédant la chapelle. Une fois encore, dans ce palais, nos n’éprouvons ni déception ni lassitude à errer dans ces lieux d’histoire. Irina se montre cultivée, en meubles notamment, vive, efficace. Dehors, les troïkas proposent des promenades dans le parc féerique mi domestiqué mi sauvage. Vous pouvez si vous le souhaitez prendre une photo en compagnie d’un couple en costume d’époque.
La neige continue à tomber, ajoutant une touche supplémentaire correspondant à nos représentations sur la Russie. Nous hélons un minibus presque immédiatement et regagnons le centre ville puis le métro jusqu’à Nevski où nous quittons Irina, très satisfaits de ses services et de son sourire. Nous savons grâce à elle que la rue aux dimensions classiques et symétriques s ‘appelle rue Rossi et se cache derrière le théâtre Alexandra. Bof. C’est un peu raide malgré ses édifices symétriques jaunes de 220 m espacés d’une rue de 22 m. S’ensuit un moment d ‘hésitations pour organiser la suite du programme. Que faire de notre temps ? Les avis sont partagés et sans cesse modifiés. Finalement, nous dirigeons nos pas vers la place des beaux-arts, jetant un œil et un pied enneigé dans le hall de l’hôtel Europa. Quel étonnement de voir des vendeurs de glaces dans les parcs ! Bien sûr, les boîtes n’attendent pas dans la voiturette réfrigérée mais sur le plateau extérieur.
Nous nous engageons, en entrant par la sortie, dans le Musée russe. L’un d’entre nous doit abandonner son laguiole au contrôle électronique. Ce musée russe montre la volonté de s’opposer aux collections royales de l’art occidental et propose d’exposer peintures et artisanat russes tout aussi dignes d’être exhibés. Nous choisissons les salles d’art moderne bien que la pièce consacrée au 20e le plus récent soit…closed ! Mais c’est intéressant, nous apprécions particulièrement l’artisanat (bois, ivoire, tissus, broderies, poteries, jouets, décors extérieurs de maisons en bois sans doute peints à l’origine).Certains tableaux attirent notre attention : images des soldats napoléoniens, réalisme socialiste, peintures proches de Braque ou de Picasso mais aussi Malevitch, peintures naïves… Nous ne disposons pas assez de temps, mais tant pis,
la curiosité s‘émoustille quand même devant des choses inattendues. A 5h45, les gardiennes nous indiquent gentiment mais impérativement la direction du cloak room, c’est l’exode vers la sortie, sans espoir de récupérer le laguiole. Nous partons en quête d’un restaurant dans le quartier, comme conseillé par Irina. Nous atterrissons dans un self de Nevski Prospekt où nous optons pour des plats russes toujours tièdes bien que réchauffés au micro-ondes. Nous ne sommes pas loin de l’hôtel, nous échangeons de l’argent au fond d’un magasin de musique (CD et K7) et rentrons piétinant dans une mélasse débordante surtout en bordure de trottoir. Soirée vodka au 429 pour faire les comptes et échanger quelques propos. Fin des chocolats
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