Du temps où j’étais instit, je mentionnais bien le commerce triangulaire à mes CM2 quand nous abordions l’époque de Louis XIV, et Tardy, encore un dessinateur de BD m’avait appris, et je le répétais, que les Sénégalais étaient au premier rang des premières lignes quand il fallait sortir des tranchées de la première guerre mondiale. Je répondais aux questions concernant la guerre d’Algérie. Mais j’en avais encore tant à apprendre concernant la colonisation.
Trois volumes abondamment illustrés en vente au rayon bandes dessinées, m’ont apporté des informations que j’ignorais et surtout montré la cohérence, la continuité d’une politique qui remonte à 1560 et Coligny en Floride jusqu’aux accords d’Evian en 1962.
Si ces BD figurent dans les boutiques du musée de l’histoire que projette not’ résident de la république, il n’y aura pas grand-chose à redire de l’entreprise.
Les dessins sans parole sont parfois un peu énigmatiques, mais le narrateur, un certain Charles De Gaulle, légionnaire barbu très rond, à l’humour noir, nous permet de traverser sans ennui les années et les océans. Mais il ne détourne pas de la consternation devant tant d’absurdité, de cynisme, d’horreurs sur fond de rivalité millénaire avec les Anglais.
« J’oubliais de mentionner les centaines de milliers d’indiens qui habitaient la Louisiane avant notre arrivée. Mais ils comptent pour du beurre, car ils considéraient qu’ils appartenaient à la terre plutôt qu’elle ne leur appartenait. Alors quand les français prirent possession de la Louisiane, ils prirent tout naturellement possession des indiens. »
Le récit des atrocités de la colonne infernale Chanoine / Voulet en route vers le Tchad s’ajoute aux conditions ahurissantes qui permirent à Léopold II de posséder le Congo a titre privé dans des conditions inimaginables…
« Le 8 mai 1945, tandis que nous célébrions la victoire, une grande manifestation se déclencha à Sétif, en Algérie, qui réclamait l’égalité des droits et l’indépendance du pays. Alors que nous avions à peine commencé les hors d’œuvre. Je leur avais pourtant dit « le moment venu ». Mais ils n’écoutent pas…. Tout cela me donne le cafard, si nous parlions d’un sujet plus gai ? La guerre d’Indochine ».
J’attends avec impatience le quatrième de la série : La Françafrique.
ce serait bien d'avoir ces BD à la bibliothèque Barnave.
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