jeudi 11 novembre 2010

Le calendrier des postes.

Aux murs de fermes obscures, je me souviens d’images uniques : celles du calendrier des postes.
Et je ne peux m’empêcher que se superposent à ce clou, les silhouettes voutées de l’Angélus de Millet.
Moi, fils de plouc, ne me défilant pas derrière les bannières à faucille, je trouvais pourtant bien niaises ces icônes. Aujourd’hui, que je me suis un peu frotté d’art contemporain - on est toujours le kitch de quelqu’un - ces paysans pionniers des produits dérivés, remuent ma boîte à étiquettes.
L’Angélus enraciné vaut, me semble-t-il, autant pour son ciel que pour sa terre.
Les chatons ou les paysages d’automne que distribuait le facteur sont enserrés désormais dans des cadres clignotants sur nos buffets sans poussière.
En ces temps impitoyables, les chatons se portaient à la rivière, mais présentement la tendresse et les lumières qui dégoulinent dans nos undisclosed adresses disparaissent sous la profusion.
Derrière la page cartonnée où se résumait une année, le vieux garçon marquait le jour où il avait emmené vache au taureau. Les bateaux de pêche carmin attendaient au port en des eaux émeraude, où le Guste n’irait jamais.
Le facteur sonne-t- il encore par chez vous, au moins une fois ?

2 commentaires:

  1. Nous ne partageons pas les mêmes goûts pour l'art contemporain que dans l'ensemble je qualifie de.. NON ART, avec quelques exceptions, bien entendu.
    Pour la tendresse... je suis toujours preneuse. Il y a peut-être des images de chatons qui défilent dans les calendriers, mais comme j'ai dit à une dame très docte qui me serinait un certain credo il y a deux ans à peu près... on n'est pas obligé de CHOISIR entre aimer l'animal et aimer son prochain. A la dernière nouvelle je pense qu'on peut même.. AIMER LES DEUX.
    Tous les matins je médite mon nouveau credo :
    le bien et le mal sont des jumelles siamoises qui ont un seul coeur.
    Des fois où ma hyper tentation à essayer de SEPARER LES DEUX prendrait le dessus.
    Sinon, j'aime bien ton texte. Il est beau.
    Je te laisse les musées du Big Apple...

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