Sur la scène, une idée d’arène pour un spectacle de flamenco. Le plancher vibre sous les pas énergique du danseur, dispositif élémentaire pour cette danse du corps tendu : claquement de doigts, frappe des mains, talons rageurs. Les chants envoûtants aux accents arabes s’ajoutent à l’évocation de la corrida dont le vocabulaire me demeure bien mystérieux avec des intermèdes présentant des vues de foule sur écran : pourquoi ces mouchoirs s’agitent? Mais la vitalité primale de la danse en dialogue avec la musique est là, intensément. Le mâle se cambre, en défi, en rupture, en attente, en explosion, même avec une pointe d’ironie. C’est l’occasion d’aller rechercher le poème de Llorca pour la mort d’Ignacio Sanchez Mejias.Il cogne au cœur et se marie à la danse,terriblement. A las cinco de la tarde:
« … Les plaies brûlaient comme des soleils
à cinq heures du soir,
et la foule brisait les fenêtres
à cinq heures du soir.
A cinq heures du soir.
Aïe, quelles terribles cinq heures du soir!
Il était cinq heures à toutes les horloges.
Il était cinq heures à l'ombre du soir! »
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