lundi 1 mai 2017

Après la tempête. Kore-eda

Avec ce que je sais de ses réalisateurs, pour filmer les familles, ce sont les plus fins. 
Et comme leur pays vieillit encore plus que le nôtre, leurs vieilles, bien présentes, sont séduisantes.
Celle qui jouait dans  « Les Délices de Tokyo » reçoit son fils, son petit fils, son ex belle fille, chez elle le temps que le 23° typhon de l’année s’éloigne.
Ce fils, écrivain raté, mauvais menteur, détective privé minable, dégingandé, toujours à se plier, a hérité de son père qui vient de disparaître, l’addiction aux jeux de hasard qu’il risque à son tour de transmettre à son propre fils. Et parce qu’il pourrait être dépressif, se montre fort, finalement.
Dans cette chronique qui nous tient en éveil par l’étrangeté de certaines réactions, nous sommes en même temps parfaitement concernés par la question de ces patrimoines familiaux constitués de faiblesses, de tendresse ignorée, de maladresse, de générosité. Comme le ragoût préparé par la chèfe de famille a besoin de temps pour exprimer tous ses parfums, le film aurait pu durer au-delà de ses deux heures.
La retenue des beaux acteurs ne masque ni la violence qui nous atteint plus intimement que bien des boum boum, ni l’intensité des sentiments, ni leur ambiguïté.
Limpide, élégant et familier, délicat avec des pointes d’amertume, subtil, « d’une tristesse nonchalante » comme je l’ai lu sur le site «  Bande à part ».
http://www.bande-a-part.fr/cinema/critique/magazine-de-cinema-apres-la-tempete-hirokazu-kore-eda/

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