mardi 18 octobre 2022

Retour à Killybegs. Pierre Alary.

La lutte des Irlandais contre les Anglais, d’après Sorj Chalandon avec la trahison comme thème central fait l‘objet d’une nouvelle bande dessinée.
Le rappel de ce conflit m’a paru lointain et je n’ai pas partagé le conflit personnel du traitre qui se confie à mots comptés, passant de la passion nationaliste à la solitude de l’incompris, secret.
J’ai appris que la violence présente sur ces terres pendant des décennies a amené les partisans de l’IRA à apprécier tout ce qui pouvait affaiblir l’ennemi british et donc se retrouver  à un moment du côté du III° Reich.
L’antagonisme religieux entre protestants et catholiques est aussi évoqué mais m’a semblé extérieur à une démarche intime douloureuse dont la profondeur reste mystérieuse.
Je n’ai pas vraiment compris la passion de la lutte pas plus que les motifs pour s’en éloigner malgré les traits acérés et les paroles fortes. 
La singularité de ces 160 pages tient peut être dans cette absence de jugement : ni héros, ni salaud. 
 « Maintenant que tout est découvert, ils vont parler à ma place. L’IRA, les Britanniques, ma famille, mes proches, des journalistes que je n’ai même jamais rencontrés. Certains oseront vous expliquer pourquoi et comment j’en suis venu à trahir. Des livres seront peut-être écrits sur moi, et j’enrage. N’écoutez rien de ce qu’ils prétendront. Ne vous fiez pas à mes ennemis, encore moins à mes amis. Détournez-vous de ceux qui diront m’avoir connu. Personne n’a jamais été dans mon ventre, personne. Si je parle aujourd’hui, c’est parce que je suis le seul à pouvoir dire la vérité. Parce qu’après moi, j’espère le silence. »

lundi 17 octobre 2022

Plan 75. Chie Hayakawa

Les faits divers les plus extraordinaires peuvent exprimer avec évidence des tendances sourdes des sociétés, exacerbant des traits immémoriaux comme ici au Japon où le vieillissement de la population est un problème aigu.
Emue par un massacre de 19 personnes dans un établissement pour personnes handicapées, la réalisatrice imagine une fiction très réaliste avec une loi qui encouragerait l’euthanasie ne figurant plus seulement en tant que droit mais - on vient de me le souffler - comme un devoir.
La condition des vieux contraints de travailler au-delà du temps réglementaire est décrite en évitant toute caricature. Nous suivons également la trajectoire d’un jeune travaillant à ce programme, d’une accompagnante et d’une employée immigrée, tous crédibles dans cette entreprise terrible. 
Je n’ai pas lu dans les critiques d’allusion au film bouleversant « La ballade de Nayarama » (1983) où un fils porte sa mère au sommet de la montagne après qu’elle eut réglé ses affaires.  Mais je n’ai cessé d’y penser comparant les récits à 40 ans de distance pour des modalités de fins de vie ayant quelques siècles d’écart : la rudesse est la même. 
La beauté de l’actrice amenée à choisir une issue fatale, les lumières de la photo magnifiant les gestes de la vie les plus anodins et le rythme lent permettent une réflexion face à la mort q échappant aux hystéries qui ne manqueront pas de se déchainer autour des réflexions engagées sur le sujet dans notre pays sage, pas tant que ça.  

dimanche 16 octobre 2022

Neighbours. Brigel Gjoka & Rauf « Rubberlegz »Yasit.

J
e suis le plus réservé du groupe d’amis retrouvés après cette heure de danse qui a bouleversé la plupart et ravi les autres.
J’ai attendu trop longtemps la musique dans le silence initial devenu habituel dans les spectacles chorégraphiques faits pour accorder en principe les gestes aux rythmes.
Sinon les contorsions ne sont que tortillements, les déhanchements de vaines agitations.
L’absence de repères musicaux me rend d’autant plus admiratif de leurs performances mnémotechniques dont résultent de beaux gestes fluides me paraissant parfois trop spasmodiques.  
J’ai bien lu qu’un des danseurs venait du hip hop et l’autre du folklore mais leur rencontre chaplinesque par moments a mis du temps à se mettre à dialoguer et le beau moment où ils dansent avec des étoffes rouges m’a semblé trop bref. 
Le musicien Ruşan Filiztek et son tanbûr, luth kurde, aux sonorités envoutantes intervient un peu tard à mon goût.
Les deux compères ont déjà joué dans les ballets de Forsythe.

samedi 15 octobre 2022

Ma forteresse. Antoine de Baecque.

La marche solitaire dans le Vercors de l’historien, commence  dans le Trièves, « cloître des montagnes » au pays de Giono. Après l’évocation habile de tant de lieux de résistance, le livre  se conclut à Sassenage au pont Charvet où Jean Prévost est tombé.
Sur une feuille plastifiée est écrit: 
« … Vous qui passez, ayez une pensée pour ces combattants de la liberté, et si vous le pouvez arrosez un peu les fleurs. » 
Ces 283 pages nourries de littérature et d’histoire adossées à une bibliographie importante sont vibrantes de souvenirs revivifiés, d’attentions aux autres et à la nature, qu’un humour à l’égard de lui-même rend légers.
Ce territoire est habité :  
«  Je me souviens du fils un peu coincé d’une famille catho que fréquentaient mes parents, qui avait lancé à son père, alors qu’on s’était arrêté là pour un casse-croûte : « père, est-ce bien convenable de pique-niquer sur une tombe ? »
Je ne saurai passer sereinement un séjour à Vassieux.
L’ancien journaliste de Libé parle intimement à l’ancien lecteur que je fus. 
« Plus j'avance dans ma vie, plus mes rêves se conjuguent au passé, peut-être pour me signifier que le passé est désormais mon vrai présent. L'évolution est profonde : tant de choses du présent ont si complètement cessé d'exister pour moi, et de m'intéresser, notamment les débats dits de société ou encore la plupart des recherches et des thèmes qui les mobilisent - le « postcolonial », I’« anthropocène», I'« histoire-monde », les « études de genre » - , et je tente d'échapper le plus possible aux intersections du jour, que je considère avec indifférence comme les réparations conformistes d'une grande plainte généralisée. »
 La présence du passé effleure chaque individu, mais les commémorations  que l’auteur appelle à multiplier concernent-elles intimement la jeunesse en particulier, et même notre société dans son ensemble, harcelée par l’immédiat médiatique ? 

vendredi 14 octobre 2022

Brouilles.

Une paire de contradictions de plus, ci-dessous décrites, ne va pas contribuer à me sortir de l’inventaire obsédant des paradoxes contemporains.  
- Première bizarrerie : l’urgence écologique n’a jamais été aussi évidente, les écologistes n’ont jamais été à ce point inaudibles.
Coquerel, le coquelet vient à peine de descendre du manège médiaclic que Bayou a gagné la queue du Mickey et Quatenens a perdu la main.
Nous jubilons quand les donneurs de leçons se doivent d’en subir, des leçons, bien qu’ils soient peu désireux d’aller à repentance, « en chemise, pieds nus et la corde au cou ».
Depuis le peignoir de DSK, la politique met les dessous, dessus.
Quand Sandrine Rousseau se fait siffler à la manifestation de soutien aux iraniennes qui n’en peuvent plus du voile, alors que la députée estime qu’il est fort seyant chez nous, je me gausse.
Pour chérir la diversité des opinions s’exprimant dans les journaux, je doute rarement de l’honnêteté des rédacteurs, même si quelques chartes signées récemment par des radios d’état scellent un certain conformisme bien pensant.
Des préconisations écologiques déversées à longueur de journée perdent de l'impact quand  les micros mis systématiquement sous le nez de la Savonarole transversale nous exaspèrent.
- Deuxième extravagance : la distance flagrante entre les mots et le réel saute aux yeux avec la remise en question du « travail » pendant que fleurissent les discours sur la valeur « travail ». 
Le phénomène post Covid des démissions révèle une maladie de la société où le mot investissement ne sait se compter qu’en €uros et non plus comme un engagement au service de tous. 
Celle qui sature les écrans affirmait la « valeur travail est clairement une valeur de droite » en réponse à Roussel qui disait :  
« la gauche doit défendre le travail et ne pas être la gauche des allocations et des minima sociaux ».
J’ose brandir de mes ancêtres, une présence au « travail » 365/365. Cette notion triplement répétée ci-dessus fait mal au dos et nourrit les moulins à paroles. Le chômage figurait en tête des questionnaires à sondages, il a disparu, burnouté, plus un chiffre, rien ; ne compte plus que la température du chauffe-eau. 
Je suis de ce côté des mots qui ne brassent même plus un air traversé de missiles tout en continuant à me renseigner par des journaux. « Le Monde » dans sa version papier m’impressionne par la place accordée à la guerre en Ukraine, de quoi se sentir relativement bien à l’abri dans notre bunker occidental.
Je prends chez Raphaël Enthoven dans le dernier « Franc Tireur » la citation d’un ancien prix Nobel qui n’avait pas besoin de mettre à la fenêtre ses petites culottes contrairement à la dernière lauréate. 
« Nous étouffons parmi les gens qui croient avoir absolument raison, que ce soit dans leurs machines ou dans leurs idées. Et pour tous ceux qui ne peuvent vivre que dans le dialogue et l'amitié des hommes, ce silence est la fin du monde » Camus.

jeudi 13 octobre 2022

Surréalisme et mythologie moderne. Didier Ottinger.

Le surréalisme est à l’ordre du jour à la biennale de Venise et au centre Pompidou pour le 100° anniversaire du manifeste rédigé par André Breton. Le directeur adjoint de Beaubourg devant les amis du musée de Grenoble dont le catalogue présente « Gradiva » d’André Masson pour illustrer la première conférence de la saison 22/23, souligne le dessein d’un mouvement fondé par des poètes, de produire un récit fédérateur.
Contrairement aux autres groupes d’avant-garde menés par des artistes, ils se voient emblématiques comme Homère avec les grecs, Virgile vis-à-vis de la civilisation romaine ou Dante pour la Renaissance, tous trois réunis dans
« Le Parnasse» de Raphaël.
« Oedipe explique l'énigme du sphinx »
Ingres. Assez aveugles au départ vis-à-vis des images, l’invention d’une nouvelle mythologie pourrait « refonder une culture ». Elle prendrait  comme base les théories de Freud lorsqu'il associe l’inconscient et des manifestations de la psyché humaine à des figures allégoriques.
« Le départ des Argonautes »
. Giorgio de Chirico, né à Vólos d’où partirent les chercheurs  de la toison d’or, avait trouvé refuge chez l’inévitable Apollinaire.  Le poète inventa le mot « Surréalisme » pour les adeptes de la beauté selon Lautréamont « rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie ».
Chirico
« L'après-midi d'Ariane »
. Le fil de la belle permit à Thésée de sortir du labyrinthe tracé par Dédale pour l’archaïque Minos. Sur une île où le promis l’abandonna, elle trouvera Dionysos qui s’engagea selon une version à être son « labyrinthe » risquant la complexité, loin de toute rationalité. La nuit romantique s’oppose aux « Lumières ».
« Paris la nuit »
Brassaï
Aragon
, dans « Le paysan de Paris », fait l’éloge des passages dont celui de l’Opéra où se situait
« Le café Certa » La lumière ne se comprend que par l'ombre, et la vérité suppose l'erreur. Ce sont ces contraires mêlés qui peuplent notre vie, qui lui donnent la saveur et l'enivrement »

L
es surréalistes vénèrent Fantômas, figure populaire de la ville mystérieuse 
ainsi Magritte pose à coté de son tableau « Le Barbare ».
« Le Minotaure »
 de Picasso a intégré
« Le Labyrinthe » d’André Masson et donné son nom à la revue que celui-ci fonda avec Georges Bataille.
Le titre « Acéphale » qui prit la succession signifiait clairement leur affranchissement des règles de la raison. Le corps social s’exprime, débarrassé de toute instance supérieure.
La mère du Minotaure, « Pasiphaé » par Masson
ou par Pollock , fait écho au marquis de Sade,
comme la « Femme égorgée » d'Alberto Giacometti.
L’indienne représentée dans « La femme-lune coupe le cercle » de Jackson Pollock marque l’indépendance des américains par rapport à la mythologie antique.
L'Âge d'or »  film de Luis
Buñuel et Salvador Dali , recherche un paradis perdu d’avant le cinéma réaliste.
« L’inspiration »
d’Yves Tanguy peut évoquer un monde originel embryonnaire,
comme les compositions de Jean Arp.
Jean Painlevé
aux films scientifiques remarquables eut des liens avec les littéraires, de même que des ethnologues publiant dans leurs diverses revues dont
« Documents » illustrée par Eli Lotar: « Les abattoirs de la Villette ».
Alfred Rosenberg
théoricien du fascisme dans son ouvrage « Le mythe du XX° siècle » soutenait qu’une société tient par ses mythes, revenant aux paganismes pimentés de lutte des races.
En 1938, Marcel Duchamp  a mis en scène sous des sacs de charbon, des œuvres de Chirico, Arp, Ernst, Klee, Man Ray, Masson, Miró, Picasso.
En 1942 à New York pour l’exposition « First papers of surrealism » il a utilisé des ficelles.
Loin d’Ariane ou Oedipe, dans les années 50, Roland Barthes cite le Tour de France, Minou Drouet, le plastique, le catch… comme les nouvelles « Mythologies » consommables.
Andy Warholl « 32 boîtes de soupe Campbell » 
« Si je parcours les campagnes, je ne vois que des oratoires déserts, des calvaires renversés.  […] Ô Texaco motor oil, Eco, Shell, grandes inscriptions du potentiel humain! Bientôt nous nous signerons devant vos fontaines, et les plus jeunes d'entre nous périront d'avoir considéré leurs nymphes dans le naphte » Aragon

mercredi 12 octobre 2022

Les Sables d’Olonne # 2

Nous reprenons le chemin des découvertes sous un soleil estival ; 
du coup, mon parapluie mon  pull et mon blouson emportés par précaution m’encombrent inutilement.
Nous nous orientons vers le bac (passeur A) qui  traverse le bras de mer entre les sables  d’Olonne et  la Chaume.
Nous payons à bord  2.20 € par personne pour le court  trajet en compagnie d’autres touristes, autochtones et cyclistes.
Puis une fois débarqués, nous flânons jusqu’au phare à tête rouge.
Nous avançons jusqu’au bout du ponton, 
parmi les flaques et les bites d’amarrage roussies par la rouille, travaillées par les vagues submersives.
Côté Sables d’O., un autre phare, vert,  moins enfoncé dans l’océan penche tout autant que la tour de Pise.
Un chemin bombé à travers des rochers et des conduites recouvertes de ciment, nous ramène vers le prieuré Saint Nicolas de style roman, désaffecté, désacralisé mais restauré. Reconverti en salle de concerts et d’expositions actuellement closes pour la saison,  il n’est pas ouvert à la visite.
La Chaume, quartier de marins-pêcheurs, s’organise en un dédale de petites rues.
Les maisons basses et soignées où les tags sont absents témoignent de la présence d'une population plutôt modeste.
Comme herbes folles au pied des murs, s’invitent de graciles roses trémières, à l’image des îles océaniques. 
La tranquillité plane dans ces rues résidentielles loin des voitures et des commerces, nous sommes seuls.
Après avoir repris le bac, nous poursuivons parmi les bars et restaurants, abrités et bien placés pour profiter de l’ambiance maritime.
Nous repiquons vers la rue du palais, et entre le MASC et le musée du Blockhaus Hôpital, nous optons pour le Blockhaus.
En introduction, cet intéressant musée  diffuse un petit film d’un quart d’heure, un peu redondant avec les nombreuses affiches exposées, mais bienvenu pour remettre en tête les faits historiques.
Puis nous pénétrons dans le blockhaus appartenant au mur de l'Atlantique, autrefois dissimulé sous une villa. Comme dans les bunkers souterrains de la ligne Maginot, tout est ingénieusement pensé pour optimiser un espace restreint : ventilation, chauffage, groupes électrogènes remplissent de petites pièces fermées par de lourdes portes blindées.
Nous accédons à une vingtaine de salles répondant à un plan géométrique, organisées en enfilade de trois en profondeur  et de 6 en largeur. Un périscope  et des antennes en parapluie maintenaient un lien avec l’extérieur, pour voir et entendre sous les 3 mètres de béton armé.
Nous traversons les blocs opératoires, passons dans  les cellules de repos des infirmiers et des médecins  rendus réels  par la présence  de mannequins en situation  et de matériel médical d’époque.
De vieilles  vitrines contiennent encore  des outils chirurgicaux, des pansements, des médicaments. Tout était prêt pour l’accueil des blessés allemands. Lorsqu’ ils débarquaient, un infirmier constatait leur état et les orientait en fonction de leur pathologie grâce à un système de couleurs. Enfin, des WC étroits garantissaient un minimum d’hygiène pour un lieu aussi clos.
Des objets appartenant à la vie quotidienne sous l’occupation replacent encore un peu plus  les visiteurs dans l’époque, comme les affiches proposées au départ.
Il n’est plus temps de s’engouffrer dans le MASC ( art contemporain) voisin. De toutes les façons, sortis d’un monde souterrain aveugle, nous aspirons plutôt  à profiter de la lumière vespérale. Nous récupérons la voiture  et prenons la promenade JF Kennedy.
Elle longe les plages de sable équipées de parkings payants, devient boulevard du Maréchal Delattre de Tassigny avant d’atteindre le puits d’enfer.
Cette curiosité géologique se présente comme une longue faille étroite entre deux rochers battus par la mer se terminant par une petite grotte rongée par l’eau.
Nous la surplombons, des restes de la marée stagnent  encore dans les pierres trouées que nous foulons alors que les vagues propulsées viennent se casser avec fracas en gerbes mousseuses sous nos pieds.
« Un fait divers des années 40 raconte que l’on a trouvé dans cette faille une malle sanglante contenant le corps d’un homme assassiné par son employée de maison ». 
Nous nous mettons en quête d’un restaurant en dehors des Sables d’O.
En effet, ce soir les Sablais fêtent les marins du Vendée Globe : récompenses parades et feux d’artifice ont été programmés attirant une foule de passionnés et de fêtards. Nos tentatives à Olonne sur mer échouent, entre fausses adresses du GPS et fermetures sans explication.
Nous finissons dans une zone industrielle pimpante, à l’étage du restaurant Angoni. Il s’intègre dans un complexe commercial regroupant un Leclerc, des boutiques de grandes enseignes, un escape game… organisé autour d’une petite cour avec jets d’eau telle celle du village des marques à Villefontaine. Au menu : spritz, raie et petits légumes, ou rizotto aux asperges et desserts. Il fait encore jour lors de notre retour au airB&B, et suffisamment tôt pour voir le match de foot Danemark/France à la télé.