mardi 26 novembre 2019

Le chalet bleu. Servais.

La petite fille s’appelle Alice, elle se réfugie dans la vallée des loups après avoir lu un livre caché par les parents. Les références ne manquent pas, à moins que ce soient des stéréotypes. C’est une maison bleue, sans empreinte carbone.
Les dessins sont agréables pour magnifier la nature, mais pourquoi user d’une mystique de pacotille comme dans le texte qui suit les 72 pages quand est invoqué le « Grand Tout »? La « walking therapie » ne s’appellerait-elle pas la marche ?
Les contes invoqués, l’atmosphère onirique et pourtant lumineuse suffisent pourtant à rendre la lecture plaisante. Et à travers les saisons de la vie ce récit d’initiation ne manque pas de profondeur.
Le dessinateur est devenu grand-père, et son intention de transmettre se heurte à mon sens à la profusion de son apport : utopie d’un monde où bêtes et gens vivent en harmonie, critique de notre civilisation ou la lenteur et le silence ont fui, les petits garçons sont des balourds et les légendes nécessaires livrées avec explication de leur sens profond. Licornes et lutins sont chez eux … l’amour est fort et pur, la mort inévitable.
« L’homme est la nature prenant conscience d’elle-même ». Elisée Reclus

lundi 25 novembre 2019

J’ai perdu mon corps. Jérémy Clapin.

Ne pas trop dire des péripéties du scénario, ne pas « divulgacher », tant un des charmes de ce film d’animation vient des surprises qu’il nous réserve.
Une main à la recherche de son corps : je craignais le « gore » pas du tout ! La poésie, la fantaisie sont au rendez-vous.
Si loin d’une fable intemporelle, le parcours périlleux de la main ouvre des perspectives originales. Les rapports entre un jeune homme et une jeune fille sont très contemporains, entre désinvolture et exigence.
Le propos qui tourne autour de l’accession à l’âge adulte passe par une douce recherche qui vise à échapper à son destin. Les rappeuses musiques additionnelles mettent un peu de peps à un tapis musical quelque peu sirupeux. Le graphisme est original proche des japonais avec de surcroit une patine du passé et de la buée, sans aller vers le tape à l’œil Pixar qui émerveille mais retient plus par l’éblouissement de la forme que par l’émotion naissant par exemple dans un hall d'immeuble impersonnel au seul son d’une voix à l’interphone, un soir de pluie, quand le livreur de pizza est en retard. 

dimanche 24 novembre 2019

Un instant. D’après Marcel Proust. Jean Bellorini.

J’ai le souvenir dans le Off d’Avignon de la mention « d’après… un auteur prestigieux » qui  avait le don d’attirer l’attention parmi des sollicitations nombreuses mais s’avérait parfois décevante.
Cette fois à la MC 2, dans la grande salle qui se prête plutôt aux mises en scènes spectaculaires, j’ai été ému et trouvé pleinement réussie cette approche d’un géant de la littérature dont la précision va au cœur de notre intimité.
Les souvenirs d’une grand-mère vietnamienne prennent une dimension universelle quand ils s’entrecroisent avec les mots attentifs de Marcel P. Le morceau qui aurait pu être de « bravoure » concernant la madeleine est habilement contourné : après avoir englouti « un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint- Jacques » l’acteur se sent des envies d’écrire.
Mais il sera plutôt question d’un porc au caramel  dont les saveurs permettent de se rappeler : 
« … quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir. »
Pendant une heure trois quarts nous pouvons déguster les mots qui expriment l’intensité de vivre, et une ardente « présence au monde » à travers le rappel de la vibration d’un instant passé. Nous prenons le droit d’aller faire un tour vers les territoires de nos mémoires et de cet amour absolu, tyrannique accompagnant souvent l’enfance, qui avec la mort omniprésente pourraient se mettre en triptyque pour composer un titre Lelouchien : la mémoire, l’amour, la mort.
Ce serait to mutch, mais ces absolus vont bien à l’essentiel de nos vies, non ?
Des chaises encombrent la scène, grenier de la mémoire, surplombée par une pièce silencieuse d’où les mots proviennent. A défaut de faire revivre la grand-mère et la mère tant aimées, la subtilité des longues phrases nous aide cent ans après à mieux vivre avec nos fantômes, avec nous mêmes.
« … depuis peu de temps, je recommence à très bien percevoir si je prête l’oreille, les sanglots que j’eus la force de contenir devant mon père et qui n’éclatèrent que quand je me retrouvai seul avec maman. En réalité ils n’ont jamais cessé ; et c’est seulement parce que la vie se tait maintenant davantage autour de moi que je les entends de nouveau, comme ces cloches de couvents que couvrent si bien les bruits de la ville pendant le jour qu’on les croirait arrêtées mais qui se remettent à sonner dans le silence du soir. »

samedi 23 novembre 2019

Dispersez-vous, ralliez-vous ! Philippe Djian.

Seigneur, quand froide est la prairie,
Quand dans les hameaux abattus,
Les longs angelus se sont tus...
Sur la nature défleurie
Faites s'abattre des grands cieux
Les chers corbeaux délicieux.
Armée étrange aux cris sévères,
Les vents froids attaquent vos nids !
Vous, le long des fleuves jaunis,
Sur les routes aux vieux calvaires,
Sur les fossés et sur les trous
Dispersez-vous, ralliez-vous !
Le titre est tiré du poème « Les corbeaux » de Rimbaud et ne trompe pas sur les contrastes décrits tout au long du livre paru en 2016 avec la façade lumineuse à la Hopper en couverture pour annoncer les solitudes.
La narratrice est une fille qui devient femme, elle est tout à fait comme dit la quatrième de couverture : « une introvertie » chez les indifférents.
Avec son frère : « Nous n’avions jamais pu établir de vrais rapports, lui et moi, si ce n’était à travers la violence, le ressentiment, l’incompréhension, de sorte que nous n’avions rien de particulier à nous dire, pas de nouvelles à prendre, pas de plaisir particulier à nous voir »
Nous sommes dans le siècle: réchauffement climatique et pizzas à commander et dans le milieu habituel de la littérature française : cinéma, Martini-Gin, coke et petites culottes qui volent.
On a tellement dit que l’écriture de Djian était « rock », maintenant que les porteurs de santiags sont en EHPAD, la distinction n’épate plus guère, mais elle me convient :
«  Souvent, lorsque j‘avais quelque chose d’important à dire, les mots ne venaient pas, ils restaient bloqués dans ma gorge comme des cotons-tiges enchevêtrés dans un siphon. »
Et me surprend :
« J’ai traversé quelques pièces jonchées de cartons avant de tomber sur lui. Les cartons étaient vides et lui-même ne semblait pas en très grande forme - disons vide, lui aussi. »
A la page 216, une dernière phrase sèche qui dit bien une société d’individus desséchés quoiqu’imbibés.  
«  Tu es toujours là, j’ai demandé.
Il avait raccroché. » 

vendredi 22 novembre 2019

Progressisme et conservatisme : moteurs de notre vie collective ?

Le débat animé par Raphaël Bourgois (France Culture) organisé par La Villa Gillet à Lyon dans le cadre de ces journées « (re)faire société mode d’emploi » était tentant, puisque dans l’intitulé, la société est envisagée comme un lieu de contradictions fécondes.
Mais malgré une table séduisante avec Pascal Ory historien,
Agathe Cagé une ancienne du cabinet de Najat Valaud-Belkacem,
et Alexandre Delvecchio du Figarovox,
la salle n’était pas comble, bien que les lycéens de l’établissement des Chartreux qui recevaient ces intellectuels, aient pu faire diminuer la moyenne d’âge des spectateurs présents.
Pas de quoi être très optimistes pour l’avenir quand pourraient se prévoir des systèmes de plus en plus contraignants appelés par l’urgence climatique absolue.
Les mouvements écologistes qui ne se confondent plus forcément avec une nouvelle gauche permettraient de dépasser le clivage, progressistes/ conservateurs, droite/gauche ou gens de quelque part/gens de nulle part mais n’ont que de  bien improbables chances de remporter la mère des batailles et devenir père de la nation, dans l’efficace système institutionnel français.
L’historien replace la confrontation droite / gauche dans la spécificité de la révolution française, atypique, puisqu’elle ne s’adossait pas à la religion, en l’occurrence : la réformée.
Le terme « populisme » pointe inévitablement son groin aussi bien par son emprise mondiale que dans la profondeur historique : le boulangisme fut une invention française où sous un vocabulaire gauchiste, la droite radicale visait le pouvoir.
Si pour Agathe Cagé, l’opposition progressiste /conservateur semble n’être qu’une proposition électorale,  le progrès est-il le « Bien » quand  l’intelligence artificielle rendra les profs inutiles ? Cependant cette division simpliste issue d’un marketing politique n’a pas joué seulement lors de la dernière élection présidentielle. A mon sens, le manichéisme a fait plus de tort que l’analyse de Terra Nova qu’elle voit comme déterminante dans l’abandon de la classe ouvrière par la gauche. J’ai divorcé d’avec Libération quand la moindre critique envers la ministre de l’Education de Hollande vous renvoyait du côté de l’extrême droite.
C’est le rédacteur du Figaro qui parle des gilets jaunes, décrit la dépossession économique, culturelle et démocratique, la démocratie représentative paralysée, et cite Gramsci:
«Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres».
Celle qui fut aussi directrice de campagne de Benoît Hamon reconnaît le calme plat dans les productions intellectuelles à l’exception du  think tank libéral, l'Institut Montaigne.
Est-ce que le discrédit de la gauche se repère après la défaite de 2008 ou remonte à la rigueur de 83 et au double langage en vigueur alors ? Au-delà des interprétations des pourcentages concernant la faible progression des écologistes aux européennes malgré la mobilisation médiatique ou bien savoir s'il faut additionner les abstentions au vote RN pour estimer l’importance d’un bloc populaire à 60%, personne ne remet en cause la légitimité des votes. Ce réconfort momentané n’atténue pas mon désarroi persistant lorsque sur les réseaux sociaux s’excitent les putschistes en herbe.
Certes les gouvernements ne font que courir derrière les conséquences du réchauffement climatique, mais les mouvements écologiques  pencheront-ils vers un libéralisme green washé ou loin du libre échange s’ancreront-ils dans l’égologie ?
.... 
Le dessin en tête d'article vient du "Soleil" journal québécois via "Courrier International". 

jeudi 21 novembre 2019

Picasso sous la botte : mythes, réalités, hypothèses. Stéphane Guégan.

L’historien, conservateur au musée d'Orsay a débuté sa conférence devant les amis du musée de Grenoble par une citation de l’historien Pierre Laborie :
« Il n’y a plus d’histoire quand on ne cherche plus à comprendre, mais seulement à juger ou stigmatiser » sous une photographie datant de 1941 où Vlaminck, Derain, Van Dongen  s’apprêtent à partir en « voyage à Berlin ».
Sartre qui avait occupé le poste d’un professeur juif révoqué savait que tout acte sous l’occupation était frappé d’ambigüité. Comme Clémenceau disait que « la Révolution Française  est un bloc », notre regard sur ces années sombres peut s’accommoder de variations de perspectives, de nuances dans les clivages et les croyances.   
Picasso a choisi de rester en France pendant cette guerre qui a marqué son œuvre comme le montre l’exposition « Picasso au cœur des ténèbres » (jusqu’au 5 janvier 2020).
Entre 1939 et 1944, le public lit, va  beaucoup au cinéma, les musées sont fréquentés et le marché de l’art est florissant, alimenté par des biens spoliés. Picasso qui a créé durant toute sa vie 50 000 œuvres, « se montre, se vend, se reproduit. »
Manessier pouvait peindre « Saint Jérôme » comme une allégorie de la tragédie française
et André Fougeron montrer une « Rue de Paris » pas vraiment à la gloire de l’occupant. Les qualifiés de l’art « dégénéré » n’étaient plus ceux de 1937.
« L’hostilité qu’il suscite chez les uns est  largement compensée par le soutien qu’il trouve partout. Jusque dans les journaux dont l’idéologie est contraire à la sienne»
« Le Charnier » en 1945 fait écho à la découverte des camps, et entre dans le cadre de la peinture d’histoire à la suite du « Guernica » de 1937 qui a « fait » Picasso.
Cette œuvre avait déçu les républicains, elle voyagea pour lever des fonds au bénéfice de leur cause.
En 1942, sa demande de naturalisation n’est pas acceptée, la fréquentation des milieux anarchistes ne l’a pas servi et il n’avait pas combattu comme Apollinaire ou Cendrars, également étrangers, engagés pendant la guerre de 14 du côté de la France.
« Le jeune homme à la langouste » inquiète les convictions avec ce rire dans un visage clivé, déstabilisant. Ce retour vers l’enfance signifie-t- il que Paulo le fils qu’il a eu avec Olga qui vit en Suisse lui manque, alors qu’il revoyait régulièrement Maya la fille de Marie Thérèse quand il séjournait à Royan ? Le faune toujours vif, à 60 ans, entre dans l’âge mûr. Quand il revient à Paris, il renoue avec la peinture.
Dans son musée imaginaire, l’espagnol côtoie toujours Goya qui s’opposa à l’occupation française du temps des guerres napoléoniennes. 
Sa « Tête de taureau » de 1942 ne figure pas dans l’exposition de Grenoble, elle était au frontispice du recueil surréaliste « La Conquête du monde par l’image ».
Aussi terrible, que le guidon et la selle sont humoristiques, la « Nature morte au crâne de taureau » apparaît devant une fenêtre qu’on appelait une croisée. La foi catholique de Pablo est à l’horizon de bien de ses œuvres. La religion est un lieu privilégié de transmutations, d’interprétations, quand les objets du quotidien se hissent vers le symbolique, la croix est celle du sacrifice. Il se peint dans la confrontation avec l’époque. Et pourtant ses tableaux les plus noirs datent de 1944 bien que l’avenir, pour le PC auquel il adhère au moment de la Libération, soit radieux.
Si Pierre Daix l’ami  trouve que « L’aubade » résume bien la tristesse du temps, on peut remarquer que la joueuse de mandoline, sourit. Ce tableau, qui s’inscrit dans la lignée d’Ingres souvent cité par Picasso, peut aussi paraître comme une mise en musique des plaisirs de la vie.

L’occupant de l’atelier des Grands Augustins fut plus généreux qu’on le dit : il distribua  de ses œuvres à des amis. 10 ans après leur rencontre en 43, Françoise Gilot, en majesté sur la photo de Robert Capa, a écrit un livre. Mais cela n’a pas plu au maître et il ne voudra plus voir les deux enfants qu’il a eus avec celle qui avait 19 ans quand elle l'a rencontré ; c’était elle qui était partie
Le journal antisémite « Le Pilori » prend, contrairement à Drieu la Rochelle, le parti de Vlaminck qui voyait en Picasso « le responsable de la destruction de l’art », en titrant contre le « représentant de l’art judéo communiste ». Pourtant celui-ci comme Sartre avait apposé sa célèbre signature à un document certifiant ne pas être juif.
Si « Le Rocking-chair » imprime le mouvement avec humour,
« L’homme au mouton » devenu une œuvre totémique, évite d’enfermer Picasso dans une iconographie comme s’il revenait à une période rose. La sculpture fondue alors que le métal était rare, lance un défi vers l’avenir. Plutôt moins touché que d’autres par les privations il s’était adapté au contexte. Il restera adhérent au PC jusqu’à la fin de sa vie, même si en 1953 il se fait rappeler à l’ordre dans l’Humanité : « Le Secrétariat du Parti communiste français désapprouve catégoriquement la publication dans Les Lettres françaises du 12 mars du portrait du grand Staline par le camarade Picasso. »

mercredi 20 novembre 2019

Lacs italiens 2019. # 1. Installation.

Départ de Saint-Egrève vers 8h30 pour un trajet estimé à 5h jusqu’à Bergame, après un léger retard pour cause d’oubli de carte d’identité. Par contre nous avons prévu notre carte européenne de santé qui nous avait bien servie l'an dernier.
Pause-café de l’autre côté de la frontière sur une aire d’autoroute  que nous avions déjà fréquentée. L’autostrada est calme et agréable.
 Nous sortons, pour une pause méridienne, à Balocco, petit village autour d’un joli château de briques et de l’église assortie de l’autre côté de la rue. 
Nous pique-niquons avec nos pan bagnats sur le pont qui accède au château face à un domaine agricole bien délabré, mais plein de charme et pas tout à fait abandonné. 
Café stretto au bar situé à la sortie du village avant de reprendre la route.
Durant tout le trajet, j’ai surveillé la vitesse de la machina, joué le rôle du frein à main du mieux que j’ai pu jusqu’à l’arrivée à Bergame à 16h.
Difficile de trouver comment rentrer dans le logement loué comprenant 3 entrées sur 3 rues différentes,  dont  deux pour le garage et une pour l’habitation. Nous posons la voiture pour régler le problème en demandant conseil à des gens du coin : l’emplacement jaune est réservé aux résidents, l’emplacement bleu concerne tout le monde et il est payant.
Contacté par téléphone,  Marzio, notre logeur, nous récupère et nous présente les lieux. Pas de doute nous sommes en Italie ! Hall d’immeuble  grandiose  et recouvert de marbre ou travertin. Nous empruntons le petit ascenseur  en 2 groupes pour accéder au 4ème étage. Nous découvrons un vaste appartement haut de plafond, dans un style des années 60, comme en attestent une coiffeuse à froufrou dans la chambre matrimoniale, les meubles en faux ancien,  les dorures, la console portée par un ange et le marbre au sol. L’entrée est un salon sans fenêtre donnant  sur la salle à manger meublée de fauteuils aux coussins bleus, d’une table ronde et de bahuts de rangement.  Puis à côté se trouvent la cuisine, séparée de l’entrée par une grille en fer forgé,  et enfin un couloir menant aux 3 chambres et la salle de bain.
Nous nous installons. Marzio  nous a fourni un plan de Bergame en mentionnant les restos susceptibles de nous intéresser, les supermarchés à proximité, les bus …..Il parle bien le français,  a un contact agréable, se montre serviable et naturellement sympathique, débonnaire.
Nous allons à pied faire les courses dans le « Il gigante » près des gares ; c’est un magasin moderne derrière sa façade en métal rouillée tendance, très réfrigéré et très propre ; nous sommes quasiment seuls pour choisir nos produits dans les rayons et commander des spécialités locales : aubergines en lamelles façon pickles, oignons itou, charcuteries appétissantes 
Retour à la casa lourdement chargés. Préparation du repas par nos deux cuistots habituels  et Spritz. Après un bon repas, nous n’avons pas le courage d’aller baguenauder en ville dont le centre « moderne » est pourtant tout proche