vendredi 16 novembre 2018

Rire jaune.

Les assassinats de Wolinski et du Grand Duduche ont éteint l’insouciance et les sourires :
le second degré est mort.
Ça rigole plus, malgré tout ça râle, ça raille sans cesse.
Certes la férocité était de mise à Charlie et les caricaturistes s’en donnaient à cœur joie, mais depuis, la prise de distance permise par l’humour a été abolie.
Le pas de côté, le recul, passent pour un surplomb insupportable.
« Les lois de l'humour sont très sévères : on ne peut pas se moquer des victimes, des noirs, des homos, des musulmans, des juifs, des handicapés...
moi je dis : de qui se moque-t-on ? » Philippe Geluck
C’est désormais au pied de la lettre que  s’expriment les opinions, de préférence sans nuances.
Une des variantes du « c’était mieux avant » regrette qu’aujourd’hui Guy Bedos ne pourrait dire : «  saaaalope ! », pendant que la violence des opinions empilées sur les réseaux haineux se déchaîne sur fond de ricanements à chacun de nos réveils radiophoniques.
La mauvaise foi appelle le pléonasme dans les débats charpentés à la langue de bois.
Il en est jusqu’aux aléas climatiques qui sont portés au discrédit du président de la République face à des Gaulois  appelant sans cesse au changement et bloquant tout changement, ils n’entendent que ce qu’ils veulent entendre.
Parlant des causes de la guerre de 14 (1914), Danièle Obono (LFI) :
«  Emmanuel Macron ne comprend pas que les politiques qu’il mène aujourd’hui ont mené à ce grand massacre. » C’était dans le Canard enchaîné dans la rubrique « Le mur du çon ».  
« # pas de vague » vint clapoter un court instant au bord des éditos, mettant en évidence l’indifférence de l’administration, son manque de courage. Cela vient de si loin, depuis que le politiquement correct a enrobé d’euphémismes toute mise au jour de violences qui s’expriment dans l’école.  
Dans les stades du développement de l’individu, l’étape de la symbolisation semble avoir été grillée, lorsqu’un « étudiant » bénéficie d’un succès viral ahurissant en appelant à une « purge » sanglante à l’occasion d’Halloween. L’individu confondant virtuel et réel n’était vraiment pas seul : «  c’était pour rigoler ! ».
Les bras vous en tombent et la commissure des lèvres s’affaisse un peu plus.
La mobilisation revêtue de gilets jaunes aux accents complotistes siphonne des réservoirs malodorants. Le vécu réellement difficile des automobilistes, entre temps perdu dans les embouteillages et coût des transports, s’hystérise grâce aux communications dématérialisées.
Ils vont créer des bouchons. 
Des politiques qui sont allés aux écoles courent après toutes les colères. Ils ne pourraient être que pathétiques si toute cohérence n’était abolie quand certains prétendaient consentir à l’impôt et souhaiter une planète moins étouffante. Ségolène, puisque l’écologie ne doit pas être punitive : ne nous inflige pas ta candidature ! 
Les inlassables donneurs de leçons devraient s’interroger sur ce qui les amène à être en gênante compagnie, plutôt que de jouer les gazelles effarouchées.
Mais comme le gréviste qui ronchonne contre les grévistes d’une autre corporation, j’en arrive en regrettant la perte de l’humour chez mes pairs à perdre le mien, d’humour.
« S'il est vrai que l'humour est la politesse du désespoir, s'il est vrai que le rire, sacrilège blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, s'il est vrai que ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors oui, on peut rire de tout, et l'on doit rire de tout : de la guerre, de la misère et de la mort. »
Pierre Desproges
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L'image ci dessous également prise dans l'hebdomadaire "Le Point" était légendée: 
" Regarde, c'est lui là-bas, en noir et blanc."



jeudi 15 novembre 2018

Expositions de novembre.

Jusqu’au 18 novembre à Rives de 14h à 18h tous les jours, est installée la 7° biennale de l’art partagé . La diversité permise par la présence de 64 artistes est revigorante même si beaucoup de figures humaines représentées ici sont en guerre, dans des recherches souvent douloureuses.
La virtuosité, le soin apporté aux travaux nous consolent de bien des propositions vaines de l’art contemporain. Il s’agit plutôt d’art brut : dessins, sculptures, gravures, céramiques, tissus ont de la place pour être présentés dans le bâtiment François Mitterrand au parc de l’Orgère.
C’est toujours contrariant  de ne pas être autorisé à prendre des photos, mais vous pourrez vous faire une idée sur le site d’Oeil Art  https://oeilart.com/art-partage-2018-rives.
Ce petit détour au-delà de la Porte de France nécessitera la combustion de quelques litres de Diesel, mais surprendra davantage que le mois de la photo qui se tient  à l’ancien Musée de peinture  Place Verdun à Grenoble.
Les portraits de famille de Viktoria Sorochinski sont vivants et les regards échangés par ceux qui ont pris la pose sont expressifs. Les prisonniers italiens dont la série évite le misérabilisme sont dignes. La vidéo d’une foule où se mêlent images fixes et mouvantes est troublante. Mais il n’y a guère de surprises
« Cette installation cherche à introduire la dimension temporelle dans l’image photographique » le temps n’est-il pas l’essence même de la photographie ?
« Elle suggère une forme d’écriture … comme si une nouvelle langue voulait raconter les milles façons d’habiter le monde ». Les mots d’accompagnement peuvent parfois paraître démesurés.
A la galerie « L’art et la raison » rue Bayard, jusqu’au 10 novembre, Claude Blanc-Brude,  renouvelle complètement sa façon de travailler. 
Je préférais ses rondeurs et sur le thème des rapaces, il introduit une géométrie qui peut laisser penser parfois aux tableaux à fils qui envahirent les écoles dans les années 70.
Il gratte et multiplie les lignes explorant les  mystères du vol.
Ces faisceaux de traits suspendent-ils celui du temps qu’il affronte en jouvenceau ?
La créativité se moque de l’ennui et des pontifiants, elle donne des airs d’éternels printemps à nos temps incertains.

mercredi 14 novembre 2018

Metz # 2.

Quand nous sommes en voyage, il ne se passe pas un jour sans visite d’au moins une chapelle.
A Metz, nous ne pouvions manquer la cathédrale Saint Etienne du nom du premier des martyrs chrétiens dont une quinzaine de cathédrales rien qu’en France portent le nom, sans compter les églises.
Celle-ci a une nef aussi haute que celle de Beauvais ou Amiens (40 m) et la plus grande superficie de vitraux d’Europe (6500 m 2 ).
Demandant à un passant à quelle heure était prévue l’illumination du bâtiment, celui-ci regrette que ce soir, justement il n’y en a pas ; c’était le maire de la ville. Très chaleureux, Dominique Gros, nous entraîne à la fête de la mirabelle toute proche, nous proposant d’autres attractions dans sa ville, qui n’en manque pas.
Mais il n’y a pas besoin de dispositifs particuliers pour qu’à son couchant le soleil illumine l’édifice en pierres dorées de Jaumont.
Le bâtiment gothique s’est construit au XIII° sur la structure romane du X°.
A l’intérieur les pierres se sont encrassées, cependant le surnom de « Lanterne du bon Dieu » est justifié.
Des vitraux se sont ajoutés à la Renaissance à ceux du Moyen-âge et les cubistes ont apporté à leur tour leur dynamique, alors que la poésie de Chagall se reconnaît facilement.
La cuve baptismale était une baignoire romaine taillée dans le porphyre.
La serveuse du bar où nous prenons un café à proximité ne sait nous indiquer quelle statue représente le prophète Daniel, dont les traits sont ceux de Guillaume II, mais Internet le peut.
Les places sont magnifiques, celle de l’Arsenal qui avait vocation militaire est grandiose. Le petit Verlaine jouait là.
La ville de garnison abritait le plus grand nombre de soldats en Europe au moment des tensions avec le voisin germain.  
A côté la chapelle Saint Pierre-aux-Nonnains construite au V° siècle à l’emplacement de thermes romains, reconstruite au X° est l'une des plus anciennes de France.
Dans l’agréable quartier Sainte Croix situé en hauteur, nous passons deux heures et demie dans le riche Musée de la Cour D’or.
Les objets de la période romaine sont présentés in situ puisque les salles d’exposition ont été construites à partir des vestiges des thermes du II° siècle.
Les thèmes religieux, mortuaires, l’artisanat, la toilette… sont bien illustrés, les mosaïques sont superbes, les bijoux charmants.
Le vase dit de Gutrtrolf, en verre soufflé, de l’époque mérovingienne est étrange et délicat.  Les statues religieuses sont bien entendues nombreuses pour la période moyenâgeuse.

Et nous avons surtout apprécié le grenier de Chevremont avec dans les étages des plafonds peints de têtes de monstres toujours intéressantes.
Les peintures plus classiques nous emballent moins et celles du XX° siècle sont rares.
Pas loin de là, nous ne sommes pas surpris, mais consternés par le FRAC (Fonds régional d'art contemporain de Lorraine) dont le superbe Hôtel particulier abrite le vide.
« Ici, seule la lumière naturelle éclaire les différentes salles : la perception des créations change selon les heures de la journée. La temporalité fait partie intégrante du travail artistique de Martin Beck, d’où le titre de son exposition « Dans un second temps. » »
Martin Beck propose de regarder une tête de microsillon au dessus d'un disque qui tourne pendant 13 heures.
Nous faisons un tour par la porte des Allemands, l’enceinte mesurait 7 km, en passant par l’église Saint Eucaire et essayons de distinguer avenue Foch les styles architecturaux qui se concurrençaient.
Le néo Louis XV résistant au néo roman teuton, art nouveau jouxtant la  renaissance ressuscitée.
Le restaurant de campagne que nous avions envisagé était fermé, nous en trouvons un, restauré, avec le patron qui tient tout un discours sur les circuits courts tout en proposant des viandes japonaises et du cochon espagnol. Le saumon n’est pas forcément pêché dans la Moselle : c’était bien bon quand même, mais quand les baratins genre FRAC vrombissent autour des cartes des menus, j’aurais tendance à me badigeonner d’anti-moustiques.
Puisqu'il est question de Metz # 2 c'est qu'il y eut un chapitre précédent : Metz #1 http://blog-de-guy.blogspot.com/2018/10/metz-1.html
 

mardi 13 novembre 2018

Duel. Renaud Farace.

Les récits de cape et d’épée ne s’arrêtent pas à l’époque de Louis XIII et en 2017, la plume aiguisée aux vives aspérités d’un dessinateur à son premier album, convient parfaitement pour traduire une nouvelle de Joseph Conrad se déroulant sous le Premier Empire.
Malgré l’interdiction des duels qui risquaient de priver Napoléon de quelques hommes lors de batailles incessantes, deux de ses officiers vont se retrouver variant les armes.
Leur différence de  classe, comme on ne disait pas à l’époque, l’un aristo l’autre populo, est peut être le motif  premier de leurs affrontements souvent remis sur le pré. Ces rendez-vous assouvissent l’impulsivité de l’un, la vanité des deux. Leur haine se déguise sous les couleurs de l’honneur, et ces duels qui composent leur légende les mènent au dessus de leurs vies maladroites.
« - Pressons, j’ai rendez-vous avec mon épouse !
- Permettez Armand que j’aille lui annoncer en personne son veuvage prématuré.
- Allons Gabriel, seuls les anges annoncent… pas les vieux démons ! »
En ces temps chochottes et précautionneux, une telle constance, efficacement contée sur 190 pages, est tout à fait romanesque. 
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A la maison de la nature et de l'environnement (MNEI) 5 place Bir Hakeim à Grenoble l'association "Grain de sable graine de sagesse" commence un mandala à 14h ce mardi 13 novembre et le dispersera samedi à 17h. Vous pouvez y participer: contact@femmesdhimalaya.fr au 06 71 72 62 47  

lundi 12 novembre 2018

Deux films pour enfants

Yéti & Compagnie. Karey Kirkpatrick Jason A. Reisig.
Quand s’affiche : «  film sur la tolérance », autant de spectateurs risquent de fuir que d’autres s’y précipiter, voire plus, et pourtant la subtilité est au rendez-vous et les enfants ne sont pas pris pour des demeurés.
Les Yétis vivent au dessus des nuages et lorsque l’un d’eux découvre «  un petit pied », un humain, quelques croyances qui protégeaient la tribu sont bousculées.
Chacun a peur de l’autre,  aussi bien les animaux poilus depuis leurs montagnes inaccessibles que les lisses humains dans leur sac de couchage.
La vérité peut être dérangeante, mais finit pas triompher en empruntant des chemins escarpés. Le rythme légèrement moins endiablé que d’ordinaire dans les films d’animation permet de réfléchir et d’apprécier les caractères variés des personnages.
L’écologie, l’animalité, les nouveaux moyens de communication, la tradition, l’histoire, sont traités avec humour et les chansons sont sympathiques.
Encore une bonne proposition en cinéma d’animation, bientôt ma principale occasion de rencontre avec le cinéma américain. 
Dilili à Paris. Michel Ocelot.
Venant de Nouvelle Calédonie, une petite fille métisse, après avoir été exhibée à l’exposition  universelle de Paris, va mettre une jolie robe blanche et connaître toutes les femmes qui comptaient à la Belle Epoque : elle retrouve Louise Michel son institutrice et se montre enchantée de faire la connaissance forcément furtive de Sarah Bernhard, Marie Curie, Emma Calvé une cantatrice, Colette, Camille Claudel mais aussi Pasteur et Proust, Picasso et Satie, Chocolat et Zeppelin…
La promenade en triporteur volant au-dessus des marches de Montmartre ou en jolie barque dans les égouts de Paris est didactique, le langage des dialogues est soutenu et les mots bien articulés : parfait pour une sortie scolaire avec de belles images pour faire valoir le combat civique des femmes soumises aux "Mâles-Maîtres" mais finalement libérées, délivrées, grâce à qui ?
Paris d’alors était bien la capitale des arts, des sciences et de la justice.
Malgré tant de correctes intentions, la figure systématiquement encensée de l’exception culturelle française et ses animations à l’ancienne, n’a pas connu l’unanimité critique habituelle.
A l’heure où il ne fait pas bon se montrer trop éducatif, le propos chargé de références, demanderait un complément wikipédiesque forcément - attention gros mot- instructif. Les "desseins" manquent de fluidité à l’image de ces icônes animées convenant davantage à une  lanterne magique qu'à des lunettes 3D.

dimanche 21 octobre 2018

J’aime pas la chanson. Juliette.

« J'aime pas la chanson !
On peut pas s'y fier
C'est par effraction
Qu'elle préfère rentrer
La v'la qui s'radine
Et dès le réveil
Elle vient en chafouine
Te ronger l'oreille
Et dans ton cerveau
V'la que tournent en rond
A coups de marteau
Trois notes à la con »
Si seulement… Enfin nous est livré le cadeau d’un nouveau CD, plein d’humour et de tendresse.
Il n’y a qu’elle pour mettre la « Procrastination » en chanson !
Pour l’éloge rigolo des femmes à lunettes on se tient « A carreaux »:
La « ronde du cul frisée du tif »[…] « a vu le loup dans le brouillard de l’amour flou » éloignant toute rime bébête.
Son évocation des « éternelles pas féminines » dans « Madame » est plus sérieuse :
« Je veux chanter les tartes
Les exclues du mystère
Les rayées de la carte
Qu'elle lisent à l'envers
Je veux chanter ces filles
Oubliées des fantasmes
Et des talons aiguilles
Mais jamais des sarcasmes »
Les « Bijoux de famille » célébrés sont bien ceux auxquels pensent les coquins mal-pensants, dans la même veine que l’enjoué auquel il ne faut pas se fier : « C’est ça l’rugby »:
« Quand l’équipe de Perpignan s’en va jouer à Montauban », les ballons ne sont pas seulement ceux qui s’aplatissent derrière la ligne.
Les sourires pas dupes alternent avec des douleurs pudiques :
« Aller sans retour », la kabyle de Toulouse http://blog-de-guy.blogspot.com/2013/11/juliette-nour.html  sait :
« J'oublierai que je ne sais pas mentir
Au bout du couloir
J'oublierai de croire
Que je vais revenir »
« Midi à ma porte » sonne familièrement :
« Si peu qu'on se place
A la place d'en face
On n'peut s'empêcher
De redécorer
"Ça s'rait mieux comme ça !"
Je dis ça pour toi
Je vais arranger
Ta façon d'penser »
Les remerciements qui n’en finissent pas des cérémonies des Césars valent une parodie délicieuse avec « Je remercie ». Quand de « Mon piano Droit », qui en a vu d’autres, renaît une « Météo marine » qui fait aimer les brumes.
« Et j'attends la houle et le grain
En allant pécher du chagrin
Viking, Utsire et Cromarty
Dans le flot des rues de Paris ».
....................
Les petits sont là, l'ordi s'en va: je reprends mes publications, dans 3 semaines, lundi 12 novembre. 

samedi 20 octobre 2018

Le peintre d’aquarelles. Michel Tremblay.

Quel plaisir de retrouver le québécois qui a écrit, Wikipédia a compté, « 28 pièces de théâtre, 32 romans, 4 recueils de récits autobiographiques, 1 recueil de contes fantastiques, 7 scénarios pour le cinéma ou la télévision, 39 adaptations traduites, 1 livret d'opéra, 2 comédies musicales et les paroles d'une douzaine de chansons » !
Je me rappelais de mon plaisir dans « Un ange cornu avec des ailes de tôle » où il est question de l’amour des livres et de l’effervescence de « La Nuit des princes charmants » dans les années 90, ou plus récemment : http://blog-de-guy.blogspot.com/2012/01/le-passage-oblige-michel-tremblay.html
Cette fois ce sont ses propres aquarelles qui illustrent les 154 pages où s’exprime un vieux monsieur ayant connu l’enfermement psychiatrique et qui se met à écrire tandis que la peinture  de la nature et de ses nuages lui apporte un certain apaisement.
Je ne sais si après tant d’années de souffrance monsieur Marcel peut s’exprimer avec cette lucidité :
« Je me souviens qu’on l’appelait Spéghatti parce qu’il  était maigre et très grand - s’emparait du micro pour annoncer le spectacle comme s’il s’agissait de la huitième merveille du monde alors que ce à quoi nous allions assister était sans doute navrant » 
Pourtant si ce journal peut paraître comme un habile exercice de style, jouant du rêve, des hallucinations et du réel, de fortes pages, des situations puissantes saisissent le lecteur.
Il ne cesse de voir sa mère aux cheveux qui brûlent, elle lui avait dit :
« T’avais pas l’air d’un bébé, t’avais l’air… je sais pas … d’un petit animal pas fini. On t’a sauvé surtout ta tante pis ta grand-mère, parce que ça aurait pas été chrétien de pas le faire, mais si ça avait été juste de moi … un petit paquet de troubles, mais un paquet de troubles pareil, c’est ça que t’étais. Pis t’es resté. »