#2. Le tableau.
Julliard qui fut un des phares de la deuxième gauche (les
Rocardiens, la CFDT
de Maire) est d’une lucidité décapante, il sait que ce courant décentralisateur
« est condamné à se réfugier dans la
sphère idéologique et se voit détroussé par sa rivale, en général beaucoup plus
pragmatique. » Il apporte une documentation historique qui ne peut se
contenter d'images pieuses bradées au pied du génie de la Bastille, il rend hommage
à Régis Debray qui a opposé :
« la laïcité
républicaine à la religiosité démocrate ; le monde de la politique à celui
des affaires ; l’universalisme au localisme ; le civisme au
moralisme ; l’école fermée à la communication ; la mémoire à
l’amnésie ; l’idéal d’égalité sociale à l’acceptation des inégalités
utiles ; le citoyen à l’individu ; le masculin au féminin ; la
caserne au bordel ; et de conclure avec équité un parallèle tout imprégné
d’esprit républicain, c'est-à-dire jacobin : « une République
Française qui ne serait pas d’abord une démocratie serait intolérable. Une
République française qui ne serait plus qu’une démocratie comme les autres
serait insignifiante. »
Ouvrant sa réflexion sur la notion de nature, l’historien
engagé conclut par là :
« la
confrontation entre les hommes se complique d’une confrontation entre les
hommes et la nature ».
Au commencement advint la démocratie, les derniers mots qui
prennent du relief au bout d’une telle somme sonnent l’alarme:
«Une course de vitesse
est en effet engagée aujourd’hui dans la plupart des sociétés entre
l’indifférence des citoyens et leur besoin de participer. Pour la gauche, ne
pas donner suite à cette aspiration, ce serait avouer qu’elle n’aurait été
qu’une étape, en voie d’être dépassée, dans l’histoire de la liberté.
Désormais, pour être à la hauteur de son passé, elle a besoin d’hommes
nouveaux, qui n’aient pas peur du peuple ni des idées qui lui ont permis,
pendant deux siècles, de faire l’Histoire. »
Pour ne pas à être condamnés à « vivre du
parfum d’un vase vide », comme Renan le disait joliment de la société
post chrétienne, il est de plus en plus nécessaire de revenir au cœur de cette
épaisseur historique.
« L’instruction
est ce qui unit et, parfois nivelle. La culture est ce qui distingue. »
Etudions, sachons ce que nous devons à Antigone face à Créon,
même si dans notre société sans sommeil, les mémoires se cachent de préférence
dans les machines.
Nous pourrons constater la
péremption de certains mots : ainsi « bobo » signifia
bolchevique-bonapartiste par opposition aux lili (libéraux libertaires), il n’y
a pas si longtemps.
Qui est héritier des jansénistes ou des jésuites ?
Sommes-nous du côté de l’initiative divine ou de la liberté humaine, avec les
bourgeois parlementaires contre l’arbitraire royal ?
Nous aurons besoin de toute notre raison pour faire carburer
nos sentiments.
……………………………….Copinages…………………………………………………
A la bibliothèque Barnave de St Egrève rencontre avec Marie-Thérèse Jacquet
( dont des
nouvelles sont en ligne sur ce blog à la rubrique écrits de lecteurs) où son
dernier roman « Le radeau de Victoire »
sera présenté mercredi 19 juin 2013 à 18h30.
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Du lundi 10 juin 14h au vendredi 14 juin17h : Mandala de sable à la résidence du Bois
d’Artas 1 rue Augereau à Grenoble par le groupe « Grain de sable graine de
sagesse ».
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