Notre logeuse nous conseille de passer par le parc du château qui après escaliers et
chemin pentu évoque une ambiance de forêt profonde plutôt que celle d’un parc
urbain : une bonne surprise.
Dominant la préfecture des Vosges et la Moselle, l’ancienne
forteresse s’établissant au XIII° siècle à l’emplacement d’une tour datant de
l’an mil, a connu bien des assauts.
Face à Louis XIV, la place forte a été réduite de surcroit la ville a
dû démolir, à ses frais, dix-huit tours et 1 700 mètres
de muraille. A la demande de Philippe Seguin qui fut maire dans les années 80,
le donjon redressé en partie se distingue parmi un ensemble ruiniforme où les spinaliens
peuvent profiter à proximité d’un agréable lieu de jogging et de pique-nique.
Le musée d’art ancien
et contemporain est très intéressant, avec des présentations claires et
efficaces. Une exposition temporaire sur « le couple » s’insère
parfaitement dans les collections permanentes.
Des bains romains sont
reconstitués, mettant en scène
des objets de l’époque, de belles stèles mortuaires.
Les statues du Moyen-Âge à
hauteur d’homme sont bien mises en valeur.
Nous étions venus pour le Georges De La Tour :
« Job raillé par sa femme »
mais « L’embarquement de Sainte Paule à Ostie » de Le Lorrain
avec des explications projetées de façon très pédagogique en ciblant d’un coup
de torche la partie détaillée nous arrête.
La section ethnographique est passionnante avec ses crèches
et scènes bibliques dans des boîtes, ses enseignes de magasin, coqs de clocher,
coffres de mariage, pipes à tête de mort ou en forme de crabe, ciseaux pour
éteindre les chandelles, « des mouchettes »…
Un gardien passionné
nous retient un moment, si bien que c’est au pas de charge que nous abordons
l’art contemporain au dernier étage où
nous remarquons surtout la cocasserie de Plonk et Replonk.
Musée de l’image
évidemment où des gravures anciennes sont confrontées dans des vitrines à des
photos, des peintures, des bandes dessinées, des caricatures plus
contemporaines.
Les très jolis abat-jour de l’accueil ne sont pas à vendre.
Nous comprenons mieux l’engouement populaire qui a perduré autour de
Napoléon en observant les légendes des images alors rares qui accompagnent le
récit des campagnes de l’empereur.
Des images
religieuses côtoient des jeux devant récompenser les enfants sages, pantins,
théâtre en papier fort, des fantaisies mettant en scène des inversions :
la femme qui bat son homme, un cochon qui dépèce le charcutier.
Une expo
temporaire développe le thème de la fuite en Egypte autour d’un tableau d’après
Zurbaran.
Ces deux musées ont travaillé « le couple », à
deux :
L’un : « L’homme était à l’origine un être
unique, avec une tête à deux visages, avant que Zeus ne décide de le punir en
le séparant en deux, condamnant ainsi l’homme et la femme à la recherche de
l’âme sœur ».
L’autre : « La
cigale ne peut aller sans la fourmi, tout comme Paul appelle Virginie »
A proximité «
L’imagerie d’Epinal » ou l’atelier Pellerin, du nom du fondateur « maître
cartier », encore en activité depuis la fin du XVIII° siècle, possède des
centaines de milliers d’images qui furent colportés dans le monde entier.
Le
bâtiment est classé monument historique comme certaines machines remarquables. Des tablettes numériques
interactives donnent une dimension très intéressante à la visite, permettant de
comprendre le passage de la xylographie (gravure sur bois) à la lithographie
(gravure sur pierre), de la presse à bras aux pochoirs. Nous jouons avec les poupées et leurs vêtements
amovibles, tirons sur les tirettes, et trouvons où se cache la vieille dame
dans les traits de la jeune fille. Les selfies s’inscrivent parmi les images
centenaires. La boutique où sont présentés aussi des dessinateurs contemporains
est riche.