J’avais tellement aimé le CD précédent
que je n’ai pas hésité quand celui là s’est présenté.
Moins centré sur son central massif aux échos qui portent pourtant
loin, il est question de Tarn et Garonne et de Haute Savoie cette fois, mais
peu importe. Ces onze titres nous parlent.
Je n’avais pas entendu les allusions aux attentats parisiens
que ces textes avaient précédés mais nous pouvons saisir des
pressentiments funestes à moins que ce
ne soient des impressions élémentaires tant nous sommes désormais entre deux
bains de sang.
« Aux Dardanelles
A Mayerling
Attends le
Prochain Sarajevo
Pour chialer dans la
cuisine »
Quand on entend le mot terrasse :
« Sur la terrasse
Sous les cimes
Après la bidoche
Et le sublime
Sur la terrasse
Sous les cimes
Satan est heureux
Il a une nouvelle
famille »
Depuis sa « haute
tour » il délivre quelques mots de jadis où vont « tétin » et « fard » :
« Il
s’afflige », « sont ce bien là raisons ma mie ? »
Il connait son « french » et a le chic pour
choper les mots de tous les jours:
« Mais qu’est ce
qui nous a fait ça ? »
« Ça fait des
semaines que la chose traîne »,
« Que
n’aurai-je pas fait ? »
à relever dans les déserts présents où sonnent dans le vide
ses bougonneries excessives.
« Comment va la
lyre
Et le tambourin
Farder le langage
Oui l’épervier
vient »
Les mots sont rares et précieux, griffés dans la pierre ;
il est une seule question qui vaille :
« Le garde chasse
s’est pendu
Vers Chambourguet
On l’a retrouvé nu
Bien amoché
Ça va pas là-dessus
Mais quel temps de
malade
V’là que le garde
chasse
Est mouru »
L’élégance désespérée de ceux qui saluent avant de mourir.