Et le film pêchu n’est pas triste, car sans être d’un comique fabriqué, on rit
beaucoup. Une fille portée vers les stages de préparation militaire est suivie
par un jeune garçon aux manières plus douces. Il est attiré par la personnalité
de l’énergique qui boit le maquereau cru à peine sorti du mixer. Sa vision de
l’avenir se maquille de noir. Des acteurs rayonnants pour une histoire
classique complètement renouvelée par de bons dialogues qui ne perd rien de sa
vraisemblance avec un fond politique conséquent où il est question du chômage
et de la destruction de la planète.
lundi 8 septembre 2014
Les combattants. Thomas Caillet.
" Bon si les
meufs sont comme ça cette année, ça va pas être triste ! "
dimanche 7 septembre 2014
Au bonheur des mômes. Le Grand Bornand.
C’était la 23° édition du plus grand festival d’Europe, pour les spectacles jeune public, dans cette commune de Haute
Savoie à l’ouest du massif des Aravis, comptant 2200 habitants et pouvant en
recevoir dix fois plus.
Fin août, la bourgade était vouée aux enfants venus
en grand nombre. Ils ont pu assister à une multitude spectacles présentés par
plus de 80 compagnies, s’amuser à une
tripotée de jeux, participer à énormément d’animations dans les
rues et places avec parkings pour poussettes, munis de bracelets pour éviter
les pertes d’enfants.
Ici, les mômes ne sont pas pris pour « des porte -
monnaie sur pattes » comme le titrait le Dauphiné Libéré. Et ce que j’ai entendu du Québec, associé cette
année au festival, m’a confirmé dans l’idée que je me faisais des chanteurs de « La belle province » convenant
parfaitement pour entrainer en deux coups de cuillère, les gônes dans la gigue.
Parents, grands parents et leurs petits croisent acrobates,
musiciens, marionnettes et dragons catalans, près des manèges, des ateliers de
maquillage, de poésie, mais aussi de traite des chèvres. Des tentes pleines de
livres, ou le jardin musical, des initiations au trampoline, au bricolage
scientifique, du jonglage… varient les plaisirs.
Les spectacles sont souvent gratuits ou alors à 3 €,
atteignant 12 € exceptionnellement.
Avec ma Mia de trois ans d’âge, j’ai assisté à « Plouf et replouf » une
jolie présentation de jeux musicaux avec l’eau.
Dans « Les îles
sonores » les enfants sont actifs ayant à leur disposition des
instruments de musique à gogo : cloches, ballons, appeaux, percussions,
tuyaux… bien embarqués par Etienne Favre.
« Brum »
qui signifie « j’ai soif »,
par la compagnie italienne « Drammatico vegetale » était le plus
poétique, le plus inventif, avec ses dessins à partir de petites flaques d’eau,
ses naissances de papier, sa marionnette élémentaire très proche de
l’imaginaire des tout petits.
Manquant de rythme, «
Graines de malice » m’a moins convaincu, mais « Monsieur
jardinote » était on ne peut mieux dans son élément à proximité d’un
jardin potager beau comme dans les livres et pas loin de l’écurie où sont
soignés les chevaux qui tirent la calèche.
Il parait que 100 000
personnes passent dans la semaine.
Nous reviendrons certainement dans ce magnifique village aux
toits recouverts de tavaillons ( planchettes), car tout est fait pour que le
slogan de l’évènement « lâche tes écrans, viens voir du vivant »
soit suivi d’effets, d’autant plus que nous avons trouvé l’hôtel l’Alpage au
hameau du Chinaillon à 5km du bourg particulièrement dans le ton, attentif à
ses clients, grands et petits.
samedi 6 septembre 2014
XXI. Eté 2014.
J’ai à chaque parution envie de prêter ce trimestriel de 200
pages : à l’un partant pour le Cambodge qui à travers la passion d’une vie
d’un journaliste irlandais verra ce pays d’un œil averti ou à l’autre enfant en
Algérie pouvant revenir vers son passé tranquillement avec une BD pleine d’une humanité
exempte de mièvrerie.
La thématique
principale porte cette fois sur les Etats-Unis, « L’empire du
couchant » avec trois reportages: l’un concernant un professeur qui se bat
contre la corruption constitutive d’un système où les congressistes sont soumis
aux demandes des donateurs, puisque certains passent jusqu’à 70% de leur temps à
lever des fonds pour leur parti. Un autre qui offre sa ville aux industriels
chinois et celui qui tente de sauver des loyalistes irakiens menacés de mort
parce qu’ils ont travaillé pour les américains
« Etre un ennemi
de l’Amérique peut se révéler dangereux, mais être son ami est fatal »
Des citations de Michelle Bachelet, présidente du Chili, la rencontre avec une
religieuse de l’église catholique souterraine de Chine, d’un vétérinaire en
Colombie avec son camion plein de reptiles, un portrait de l’écartelé Pascal
Lamy, un entretien avec l’auteur de « L’aventure ambigüe » récit d’un
désarroi identitaire étudié dans tous les collèges d’Afrique :
« Nos Etats
africains sont aujourd’hui des semblants d’Etat, avec des semblants de Parlement,
des semblants d’Armée… ce n’est plus la faute de la colonisation, c’est la
nôtre »
Une histoire d’amour et de curiosité place Maïdan, un
reportage photo à Baïkonour où l’on voit des gens et pas que des fusées, le
travail d’une association « Les petits bonheurs » qui offre à des
malades du SIDA ces petites choses qui font l’essentiel pour se tenir
debout : un collier, un rouge à lèvre, une réparation, une visite à la maison
de Claude François …
vendredi 5 septembre 2014
L’âge de classe.
Ma dernière rentrée datant de dix ans, ceci dit pour
relativiser mes imprécations sur le charme de la reprise du travail, je ne peux
pourtant réfréner mon effarement vis-à-vis de la perte de prestige de l’école,
à l’heure où je deviens grand parent d’élève.
Que l’inversion du sens de la transmission soit inversée
pour les apprentissages autour des écrans : ce sont nos mômes qui nous
enseignent, ne m’empêche pas d’émettre quelques objections depuis mon coin de
clavier. Le stade adulte est devenu tellement peu porteur en terme publicitaire
que parents et éducateurs s’écrasent, ou s’énervent : il leur faut des
kits pour penser. Une mallette pour apprendre qu’une fille est l’égale d’un
garçon : masters, vous n’aviez pas ça dans l’armoire à valeurs quand vous
postuliez au « plus beau métier du monde » ?
Ma petite lyonnaise sera dans un dispositif des plus extravagant
avec les activités péri scolaires regroupées le vendredi après midi, suggéré pour les communes
rurales et adopté par la troisième ville de France.
Mais les professeurs eux mêmes dont les syndicats ont été
particulièrement absents du débat sur les rythmes scolaires, reprennent des
lieux communs courant les médias et voient
leur travail comme source de fatigue pour les enfants. Ne sont-ils pas
en mesure de proposer des activités qui conviennent à ceux qui leur sont
confiés ? Et que l’on cesse de causer d’un enfant de 3 ans comme s’il
avait 11ans.
Le départ à la veille de la rentrée, du dernier ministre de
l’éducation dans la foulée du ministre de l’économie faisant péter les
bouchons, trouvant que la politique économique n’est pas la bonne, ne donnant
guère un exemple de sérieux, ni de responsabilité.
On a tellement moqué les politiques qui auraient voulu
laisser une trace pour l’histoire que le ballet des incompétents, remplacés par
des arrivistes occupe une scène à laquelle il vaut mieux tourner le dos si l’on
veut croire aux promesses des cahiers neufs, des cartables à remplir, pardon
des sacs Vuitton ou leur copie pour une pose, le temps d’un selfie.
…….
Les illustrations proviennent du "Canard" en vacances, que les bêtises
quotidiennes accumulées par mon gouvernement, depuis la rentrée, rendent un peu plus dérisoires (Rebsamen, le
ministre du commerce extérieur, Valérie T. …) quant à Poutine, Netanyahou, les
mots tellement répétés manquent.
jeudi 4 septembre 2014
Rencontres photographiques. Arles 2014.
Fidèle au rituel qui nous amène chaque année dans cette
ville à la personnalité forte, http://blog-de-guy.blogspot.fr/2013/09/rencontres-photographiques-arles-2013.html,
nous avons multiplié les visites sans tout épuiser ; le prix de la journée
ayant augmenté (29€). Mais nous avons accumulé matière à nous réjouir ou à être
perplexes.
Au parc des ateliers, dont les surfaces d’exposition sont
diminuées car vouées à la transformation, nous avons commencé très fort avec
l’espagnol Chema Madoz poète d’un
quotidien enchanteur : élémentaire et essentiel. Une cuillère avec son
ombre en forme de fourchette, un collier de gouttes d’eau, un nuage en cage
très Magritte, nous ont ravis.
Quelques hollandais nous ont nettement moins convaincus avec
une qui se photographie chaque fois qu’elle pleure, où une autre qui saisit des
femmes en train de pisser, ou celui qui se débrouille pour être sur les photos
d’un journal régional.
Ce sera l’année des séries : celle des reflets d’arbres
sur le capot de voitures ou divers landaus, voitures sous housses, vélos,
motos, bouches d’égouts, voire crottes
de chien.
La collection Hunt de foules prises dans la première moitié
du siècle précédent est impressionnante de précision. Celle d’Artur Walther avec
le portraitiste des citoyens de la république de Weimar, August Sander, met en
évidence aussi quelques artistes africains et chinois et donne une idée de
recensement du monde.
Je ne suis pas allé voir les propositions de Christian
Lacroix ni celles de Martin Parr et parmi les noms que je connaissais :
David Bailey, Lucien Clergue ou Richard Avedon m’ont paru fades vis-à-vis du
Chinois Kechun Zhang dont le fleuve jaune aux couleurs pastels nous emmène loin,
ou lorsque des initiées pygmées nous transportent au pays des rêves. Des photos
découpées pour des pièces d’identité récupérées chez un photographe ougandais
sont plus puissantes que le sempiternel poseur Andy Warhol.
Mon chouchou Depardon ne m’a pas accroché. Il était pourtant
là avec des monuments aux morts de la « Grande guerre » que je
croyais plus stéréotypés et dont le défilement donne une idée de la France. Une salle voisine
présentait « La guerre des gosses »,
un point de vue original ne méritant pourtant pas les faveurs éditoriales qui
ont ignoré tant d’autres comme ce chinois mettant son corps en jeu ou le Camerounais
Samuel Fosso dans la peau de Mohamed Ali ou d’Angela Davis.
Par contre la mise en évidence de Vik Muniz est tout à fait justifiée : son travail considérable
à partir de photographies et de cartes postales déchirées recomposant des
scènes classiques d’anniversaire, de salle de classe, de mariage, de première
voiture, de plage… nous parlent.
Il pose de bonnes questions : « Avec le numérique et ses manipulations, la photo ne prouve plus
que l'événement s'est produit. Qu'il s'agisse de notre intimité ou de notre
expérience collective, où allons-nous préserver notre histoire ? »
Peu de traces des déchirements du monde à part la mise en
scène de violences africaines ( Kudzanai Chiurai) ou de paysages irradiés d’Azerbaïdjan. Mais
l’insipide, le désertique, à travers le kitch qui m’a paru bien ringard à Saint Trophime : des Sopalin agrandis
de Mazaccio
& Drowilal, voisinent
avec leurs photographies de tee shirt ou de tapisserie représentant des
animaux pour une exposition intitulée évidemment : « Wild
style » avec les commentaires
ajoutant une pelletée dans le vide :
« l’occasion
d’explorer de nouvelles modalités de monstration de nos images en essayant de
tirer l’accrochage traditionnel de photographies vers un dispositif
intertextuel plus vaste »
mercredi 3 septembre 2014
Turin en trois jours. # J3.
Sur le chemin du retour nous faisons halte à Reggia di Venaria Reale, partie de la « corona di delizie »,
qui comporte quelques résidences royales autour de la capitale Turin. Cette
demeure grandiose (1675) dont on peut visiter une cinquantaine de pièces,
appartenait à la maison de Savoie. Elle s’adonnait ici à la chasse à courre (vénerie)
comme à Versailles sous Louis XIII.
Ce palais comporte une galerie telle un
couloir de lumière entre jardins immenses et cour d’honneur où des jets d’eau
jouent en musique à midi.
On peut penser à la « galerie des glaces », les dorures en moins, la
surprise et une relative simplicité en plus. La réfection récente (2007) avec
des installations de Peter
Greenaway font
revivre ducs et duchesses d’alors. Pourtant le passé ne fut pas toujours
fastueux quand les troupes napoléoniennes s’entrainaient dans les jardins. Sont
mis en valeur, là
une exposition de carrosses, ici la généalogie de ceux qui occupèrent les
lieux, le salon de Diane et la chapelle Saint Hubert.
A Rivoli, qui fut
aussi sur le chemin de la campagne
d’Italie de Bonaparte, le château datant à la base du IXème siècle
puis remanié jusqu’à une quasi ruine au XIXème accueille depuis 1984
un musée d’art contemporain dont les œuvres présentées dialoguent
magnifiquement avec les plafonds et les espaces majestueux. L’arte povera s’y
trouve en majesté.
Au moment où nous sommes passés, le célèbre cheval empaillé de Cattelan n’était pas là, mais une
autre de ses œuvres, un écolier aux mains transpercées y figurait, ainsi que
des installations de Penone, Pistoletto, Horn pour ceux que je connaissais avec
des découvertes sympathiques ou émouvantes. Ainsi le tricotage de fils
électrique bordé d’ampoules de Mona Hatoum, ou les sensations inédites avec le
« paradise institute » de Janet Cardiff et George Bures Miller.
« Nous
étions trente mille va-nu-pieds contre quatre-vingt mille fendants d'Allemands,
tous beaux hommes, bien garnis, que je vois encore. Alors Napoléon, qui n'était
encore que Bonaparte, nous souffle je ne sais quoi dans le ventre. Et l'on
marche la nuit, et l'on marche le jour, l'on te les tape à Montenotte, on court les rosser à Rivoli, Lodi, Arcole, Millesimo, et on ne te les lâche pas. Le soldat
prend goût à être vainqueur. » Balzac
Le récit de notre journée précédente est ici :
http://blog-de-guy.blogspot.fr/2014/06/turin-en-trois-jours-j-2.html
mardi 2 septembre 2014
La revue dessinée # 4. Eté 14.
Rien qu’à lire le sommaire du trimestriel en BD, prix coup
de cœur de la presse magazine 2014, on sait que c’est du sérieux :
bruit de bottes en Grèce avec les nazis d’Aube dorée,
les dégâts humains suite aux mutations de la Poste,
les démarches d’un psychiatre qui suit des ados qui ont fait
des tentatives de suicide,
un reportage chez les évangéliques à Saint Denis…
Et les rubriques habituelles concernant l’économie :
la Banque Centrale
Européenne,
l’histoire de l’informatique de 75 à 81,
le langage, cette fois celui des cruciverbistes,
la musique avec l’excentrique Captain Beefheart,
la culture générale où sont évoqués les romantiques…
Si l’ensemble pratique une pédagogie de bon aloi sur 225
pages avec des dessins plaisants, des angles d’approche originaux, le reportage
concernant l’espionnage numérique n’apporte pas d’éléments vraiment neufs sous
le titre « Big brother : souriez vous êtes fichés ».
Par contre le reportage chez les Inuits est classique mais
sans tapage : une église des évangéliques vient d’être édifiée dans ce
village de 200 âmes.
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