Le gang des méditerranéens des auteurs de polars: Manuel
Vázquez Montalbán a écrit des livres policiers où son inspecteur désabusé Pepe
Carvalho amateur de cuisine est fortement enraciné dans l’histoire de sa
région. Jean Claude Izzo reprit la recette, le héros fatigué de Camilleri
s’appelle Montalbano, il travaille et se restaure en Sicile.
« Il changea de
chaîne. Un cardinal parlait du caractère sacré de la famille. Pour l'écouter,
il y avait au premier rang quelques hommes politiques dont deux divorcés, un
qui vivait avec une mineure après avoir abandonné sa femme et ses trois
enfants, un quatrième qui entretenait une famille officielle et deux familles
officieuses, un cinquième qui ne s'était jamais marié passque tout le monde
savait qu'il n'aimait pas les femmes. Tous acquiesçaient gravement aux paroles
du cardinal. »
La traduction en français mêlé d’une sorte de provençal
ajoute une touche originale à une intrigue policière nonchalante teintée d’humour.
« Dottori,
j’étais en train de pinser que peut-être bien qu’il m’aconvient de frapper avec
le pied, vu qu’avec la main je ne contrôle jamais. »
Nous voyageons dans un pays de culture.
« La vieille
Mafia était maître en sémiologie, à savoir les signes qui servent à
communiquer. Tué avec une boule épineuse de figuier de barbarie jetée sur le
corps ?
Nous l’avons fait parce qu’il nous a piqué
trop d’épines, trop de déplaisirs.
Tué avec une pierre dans la bouche ?
Nous l’avons fait
parce qu’il parlait trop. »
La mer désormais
rejette des détritus sur les plages, et quelques femmes sublimes ont beau
traverser le récit, le temps pèse sur les corps et les âmes.
Et il peut être nécessaire de connaître l’évangile selon
Saint Matthieu
« Judas, celui
qui l’avait trahi, apprit que Jésus avait été condamné. Il fut alors pris de
remords et rapporta les trente pièces d’argent aux chefs des prêtres et aux
anciens. Il leur dit : Je suis coupable, j’ai livré un innocent à la mort !
Mais ils lui répondirent : Cela nous est égal ! C’est ton affaire ! Judas jeta
l’argent dans le temple et partit ; puis il alla se pendre. Les chefs des
prêtres ramassèrent l’argent et dirent : Notre loi ne permet pas de verser cet
argent dans le trésor du temple, car c’est le prix du sang. Après s’être mis
d’accord, ils achetèrent avec cette somme le champ du potier pour y établir un
cimetière d’étrangers. C’est pourquoi ce champ s’est appelé champ du sang
jusqu’à ce jour. »
Le cadavre a été découpé en trente morceaux.