La maquette de Grenoble en 1840 du temps où elle était ville
de garnison, est exposée au Magasin, musée d’art contemporain. Elle est
monumentale: 60m2.
La maquette de fort Barraux est installée au musée
Dauphinois également jusqu’au 6 janvier.
Ces deux représentations minutieuses figurent parmi les 260
plans reliefs constitués pour des raisons militaires depuis le règne de Louis
XV jusqu'à Napoléon III. Pierre Mauroy les avait extirpées des réserves où
elles prenaient la poussière.
Les fortifications servirent bien peu.
Des jumelles sont à la disposition des visiteurs mais un bon
zoom d’appareil photo est plus efficace pour apprécier la finesse des détails,
la beauté de l’ensemble.
Au-delà des courbes de l’Isère et des pentes de la Bastille,
la cathédrale Saint André, le couvent de Sainte Marie d’en haut sont des repères
immuables et le public se régale de voir les évolutions qui se sont opérées.
Pas de trace de la gare qui sera édifiée 12 ans après la maquette.
Au moment où des transformations spectaculaires s’apprêtent,
il est bien agréable de poser un regard surplombant, en retrouvant des
sensations qui remontent à l’enfance.
« Je craignais
trouver à Grenoble ce vilain petit pavé pointu qui à Lyon m’empêchait de
marcher. Mais les grenoblois sont des gens d’esprit ; sept de leur rues
sont déjà pavées de pierres plates que l’on tire de Fontaine, et dans six ans
il n’y aura plus de pavé pointu » Stendhal n’a pas été toujours aussi indulgent
avec sa ville ; d’autres citations enrichissent la visite :
« Ce que j’aime dans Grenoble c’est
qu’elle a la physionomie d’une ville et non d’un grand village comme Reims, Poitiers
ou Dijon. Toutes les maisons ont quatre ou cinq étages, quelquefois plus. Cela
est incommode et moins salubre, sans
doute mais la première condition de l’architecture est de montrer la
puissance. »