« Les vieux oublient, s'étouffent, font répéter,
voient trouble, tombent, n'en veulent plus, en veulent encore, ne dorment plus
la nuit, dorment trop le jour, font des miettes, oublient de prendre leurs
médicaments, nous engueulent tant qu'on serait tenté de les engueuler à notre
tour, pètent sans le savoir, répondent quand on n'a rien demandé, demandent
sans attendre de réponse, échappent puis répandent, ont mal, rient de moins en
moins, gênent le passage, s'emmerdent, souhaitent mourir et n'y parviennent pas »
Livre court, léger, original.
Le narrateur adopte un vieux monsieur de 99 ans.
En 78 pages il nous raconte un an de leur vie commune.
L’ancien fonctionnaire désormais à la retraite est
disponible pour Léo, un vieillard dont la raison décolle parfois. Cette
expérience éclaire ses jours mais aussi sa vie antérieure sans grandiloquence
mais avec de la franchise et un sens du
concret qui me semblent bien québécois.
Pas de leçon, ni de sentimentalité mais de la délicatesse, au
cours d’un quotidien où la réalité s’examine en face, où la poésie dépose dans
une grande malle des petits mots :
« Qu’est ce qui
me prend d’aimer les vieux ? »