Une amie, repentante de ses mauvaises pensées concernant les footballeurs m’a offert le livre de l’ancien arrière droit de l’équipe de France, Lilian Thuram, le buteur dubitatif contre la Croatie. Je craignais qu’il « se la joue » eh bien : pas du tout ! Il nous fait part de ses sources et dans les portraits qu’il trace où ne figurent ni Pelé ni Karl Lewis, il précise ce que chaque destin, dont certains sont incroyables, a fait bouger chez lui. En plus de 300 pages, des bonheurs d’expression sont bienvenus: « la société antillaise, née sous X » ; il y a matière à apprendre, à être indigné, et aussi être une fois de plus enchanté du chemin parcouru avec l’élection d’Obama.
Esope était un esclave nubien et Alexandre Pouchkine le poète, arrière petit fils du camerounais Abraham Petrovitch Hanibal, général en chef de l’armée impériale russe. Pour connaître un peu la « Suisse Africaine », j’ai apprécié de retrouver Mongo Betti dans ce choix de grandes figures où certaines étaient attendues, mais des surprises sont souvent au rendez-vous. Ainsi le premier homme au pôle nord: Henson compagnon de Peary. Des histoires collectives comme celle des tirailleurs sénégalais sont terribles, ou édifiantes comme la réussite du boycott des transports à Memphis après l’acte de refus de Rosa Park : « aux heures de pointe, les trottoirs étaient envahis par une foule de travailleurs et de personnel domestiques qui rentraient patiemment de leur lieu de travail, situé parfois à plus de quinze kilomètres de leur domicile. Ils savaient pourquoi ils marchaient, et cela se voyait à leur manière de se tenir… le boycott se prolongea 381 jours ».
Lettre de Rochambeau pour mater la révolte à Haïti, il envoie des troupes avec vingt-huit chiens bouledogues… « je ne dois pas vous laisser ignorer qu’il vous sera passé en compte aucune ration, ni dépense pour la nourriture de ces chiens. Vous devez leur donner des Nègres à manger. »
Le premier candidat noir à la présidentielle américaine, Frédéric Douglass, a appris à lire, en cachette, sur un chantier naval grâce aux charpentiers qui écrivent B pour bâbord, T pour tribord…
Un livre salutaire qui rappelle les injustices et amène les victimes à se redresser.
vendredi 26 février 2010
jeudi 25 février 2010
L’histoire mise à nu par ses artistes mêmes : David et d’autres…
En 1789, il y a eu une révolution en France.
Le maître des cérémonies de ces années fertiles, David, était prêt à boire la ciguë quand il a été emprisonné comme Socrate dont il a peint le sacrifice. Il reliait ici, une fois encore, l’art et l’histoire. Il en a réchappé, et c’est à partir essentiellement de ses œuvres que l’historien d’art, Gilles Genty a illustré son propos aux amis du musée. Depuis « le serment des Horaces » jusqu’à celui du jeu de paume. Les thèmes de l’antiquité et l’iconographie chrétienne réinvestis lors des riches heures de la naissance de la république. Exaltation des vertus et des martyrs. « Le vrai patriote doit saisir avec avidité tous les moyens d’éclairer ses concitoyens et de présenter sans cesse à leurs yeux ses traits sublimes d’héroïsme et de vertus » a dit l’auteur du « dernier souffle de Marat », et d’autres toiles sous l’empire. Marat avant d’aller provisoirement au Panthéon eut droit à douze stations où furent récitées des neuvaines républicaines.
Nicolas Ledoux, architecte des salines d’Arc et Senans, un des acteurs majeurs du néo classicisme, commença son œuvre sous Louis XV et rêva d’une cité d’équilibre, idéale, utopique après que 1789 eut ruiné ses commanditaires.
François Gérard, commença lui, sous l’aile de David et finit par peindre le sacre de Charles X.
Le maître des cérémonies de ces années fertiles, David, était prêt à boire la ciguë quand il a été emprisonné comme Socrate dont il a peint le sacrifice. Il reliait ici, une fois encore, l’art et l’histoire. Il en a réchappé, et c’est à partir essentiellement de ses œuvres que l’historien d’art, Gilles Genty a illustré son propos aux amis du musée. Depuis « le serment des Horaces » jusqu’à celui du jeu de paume. Les thèmes de l’antiquité et l’iconographie chrétienne réinvestis lors des riches heures de la naissance de la république. Exaltation des vertus et des martyrs. « Le vrai patriote doit saisir avec avidité tous les moyens d’éclairer ses concitoyens et de présenter sans cesse à leurs yeux ses traits sublimes d’héroïsme et de vertus » a dit l’auteur du « dernier souffle de Marat », et d’autres toiles sous l’empire. Marat avant d’aller provisoirement au Panthéon eut droit à douze stations où furent récitées des neuvaines républicaines.
Nicolas Ledoux, architecte des salines d’Arc et Senans, un des acteurs majeurs du néo classicisme, commença son œuvre sous Louis XV et rêva d’une cité d’équilibre, idéale, utopique après que 1789 eut ruiné ses commanditaires.
François Gérard, commença lui, sous l’aile de David et finit par peindre le sacre de Charles X.
mercredi 24 février 2010
J 24: Can Tho
Nous nous sommes couchés tôt, tandis que nos voisins de chambre à côté trapusent et attirent les moustiques. Tranquillement sous nos moustiquaires nous nous amusons à regarder les lumières et les formes à travers la gaze, avant de sombrer dans le sommeil. Nous avons le même plaisir à nous éveiller en cet emballage.
Nous allons à vélo jusqu’au marché, le sable rend la conduite difficile, l’une de mes compagnes de voyage percute un jeune bananier et l’autre disparaît dans un fossé, sans mal.
Nous reprenons le bateau pour immédiatement monter dans l’auto qui nous attend. Les moyens de transport s’enchainent parfaitement en se trouvant au bon endroit au bon moment ! Merci Phénix Agency !
Quand nous arrivons à Caï Be un autre bateau à moteur nous attend et nous embarquons tout de suite. Nous nous arrêtons assez vite dans une fabrique de riz soufflé. Le riz est jeté dans du sable noir chauffé dans un grand wok, éclate comme du pop corn, tamisé, séparé de la balle qui servira de combustible, il est ensuite mélangé à un caramel parfumé au gingembre. Les ouvriers l’étalent ensuite au rouleau à pâtisserie en métal. Les femmes se consacrent à l’emballage. Nous dégustons ce riz et différentes confiseries arrosé de thé au jasmin tandis qu’une averse se déchaîne à l’extérieur. Elle finit juste quand nous remontons sur le bateau, encore une synchronisation parfaite. Nous circulons au milieu des bateaux à l’arrêt faisant commerce et nous nous dirigeons vers une maison de « style colonial » (et pas coloniale) la maison Ba Dué. Construite par un mandarin Pan Van Duc en 1938. Le style « occidental » de l’extérieur se retrouve dans la décoration murale art déco et les neuf médaillons peints représentant des paysages des neuf bras du Mékong. Le style Vietnamien concerne plutôt le mobilier en bois incrusté de nacre de la salle principale, et l’autel des ancêtres et à Bouddha. Le bateau nous conduit à une deuxième maison superbe aussi uniquement Vietnamienne : Tran Tuan Kiet. Elle ressemble en plus vaste à la première maison. Dans un coin une vieille se repose dans son hamac.Cette maison abrite un restaurant à l’arrière près d’un bassin de nénuphars. Pas de murs mais un toit, tables avec nappes blanches brodées et lavabos trônant au centre. C’est là que nous prenons l’un des meilleurs repas de notre séjour : soupe aux graines (lotus, haricots, petits pois, maïs…), poisson oreille d’éléphant en rouleau avec ananas, carambole, concombre, crevettes, nems et beignets de fleurs de courgettes, porc au caramel riz et fruits ! Le bateau nous promène dans l’arroyo entre les entrepôts et les briqueteries en forme de cases obus africaines. Nous coupons le Mékong large et toujours aussi boueux jusqu’à Vinh Long où nous attend notre voiture.
Nous roulons jusqu’à Sa Dec, la ville de Marguerite Duras. L’école bien entretenue où sa mère enseigna, est toujours en service. Nous apercevons de loin, la maison où logeaient les fonctionnaires au temps de français comme la famille Duras, dont on ne sait quelle partie elle occupait. Quant à la maison de l’amant, Thien nous apprend qu’elle ne se visite plus suite à des gestes insultants de la part de touristes qui consistaient à montrer du doigt le portrait de l’amant sur l’autel des ancêtres pour le comparer au visage de l’acteur du film.
Nous prenons le chemin de la ville la plus importante du delta du Mékong Can Tho (prononcer Can Theu) Il faut passer par un ferry car le pont n’est pas terminé, on l’aperçoit avec son centre encore béant. La pluie tombe par intermittence. La ville est moderne et ne représente pas de grand intérêt touristique. Les magasins ferment beaucoup plus tôt que partout ailleurs. Nous atteignons le Saigon Can Tho hôtel avant 18h, découvrons avec plaisir les grandes chambres qui nous sont destinées. Avec la clef on nous remet un ticket nous donnant droit à un sauna et à une boisson de bienvenue. Nous laissons le sauna et nous nous rendons au bar où pendant qu’on nous prépare un cocktail qu’on boira sur la terrasse, je conserve mon honneur de justesse en gagnant d’un point au baby foot. Nous ne cherchons pas de restau ce soir ; d’ailleurs la balance disponible dans la chambre indique deux kilos supplémentaires pour deux d’entre nous. Nous dinons de fruits et de gâteaux dans la chambre d’hôtel.
Nous allons à vélo jusqu’au marché, le sable rend la conduite difficile, l’une de mes compagnes de voyage percute un jeune bananier et l’autre disparaît dans un fossé, sans mal.
Nous reprenons le bateau pour immédiatement monter dans l’auto qui nous attend. Les moyens de transport s’enchainent parfaitement en se trouvant au bon endroit au bon moment ! Merci Phénix Agency !
Quand nous arrivons à Caï Be un autre bateau à moteur nous attend et nous embarquons tout de suite. Nous nous arrêtons assez vite dans une fabrique de riz soufflé. Le riz est jeté dans du sable noir chauffé dans un grand wok, éclate comme du pop corn, tamisé, séparé de la balle qui servira de combustible, il est ensuite mélangé à un caramel parfumé au gingembre. Les ouvriers l’étalent ensuite au rouleau à pâtisserie en métal. Les femmes se consacrent à l’emballage. Nous dégustons ce riz et différentes confiseries arrosé de thé au jasmin tandis qu’une averse se déchaîne à l’extérieur. Elle finit juste quand nous remontons sur le bateau, encore une synchronisation parfaite. Nous circulons au milieu des bateaux à l’arrêt faisant commerce et nous nous dirigeons vers une maison de « style colonial » (et pas coloniale) la maison Ba Dué. Construite par un mandarin Pan Van Duc en 1938. Le style « occidental » de l’extérieur se retrouve dans la décoration murale art déco et les neuf médaillons peints représentant des paysages des neuf bras du Mékong. Le style Vietnamien concerne plutôt le mobilier en bois incrusté de nacre de la salle principale, et l’autel des ancêtres et à Bouddha. Le bateau nous conduit à une deuxième maison superbe aussi uniquement Vietnamienne : Tran Tuan Kiet. Elle ressemble en plus vaste à la première maison. Dans un coin une vieille se repose dans son hamac.Cette maison abrite un restaurant à l’arrière près d’un bassin de nénuphars. Pas de murs mais un toit, tables avec nappes blanches brodées et lavabos trônant au centre. C’est là que nous prenons l’un des meilleurs repas de notre séjour : soupe aux graines (lotus, haricots, petits pois, maïs…), poisson oreille d’éléphant en rouleau avec ananas, carambole, concombre, crevettes, nems et beignets de fleurs de courgettes, porc au caramel riz et fruits ! Le bateau nous promène dans l’arroyo entre les entrepôts et les briqueteries en forme de cases obus africaines. Nous coupons le Mékong large et toujours aussi boueux jusqu’à Vinh Long où nous attend notre voiture.
Nous roulons jusqu’à Sa Dec, la ville de Marguerite Duras. L’école bien entretenue où sa mère enseigna, est toujours en service. Nous apercevons de loin, la maison où logeaient les fonctionnaires au temps de français comme la famille Duras, dont on ne sait quelle partie elle occupait. Quant à la maison de l’amant, Thien nous apprend qu’elle ne se visite plus suite à des gestes insultants de la part de touristes qui consistaient à montrer du doigt le portrait de l’amant sur l’autel des ancêtres pour le comparer au visage de l’acteur du film.
Nous prenons le chemin de la ville la plus importante du delta du Mékong Can Tho (prononcer Can Theu) Il faut passer par un ferry car le pont n’est pas terminé, on l’aperçoit avec son centre encore béant. La pluie tombe par intermittence. La ville est moderne et ne représente pas de grand intérêt touristique. Les magasins ferment beaucoup plus tôt que partout ailleurs. Nous atteignons le Saigon Can Tho hôtel avant 18h, découvrons avec plaisir les grandes chambres qui nous sont destinées. Avec la clef on nous remet un ticket nous donnant droit à un sauna et à une boisson de bienvenue. Nous laissons le sauna et nous nous rendons au bar où pendant qu’on nous prépare un cocktail qu’on boira sur la terrasse, je conserve mon honneur de justesse en gagnant d’un point au baby foot. Nous ne cherchons pas de restau ce soir ; d’ailleurs la balance disponible dans la chambre indique deux kilos supplémentaires pour deux d’entre nous. Nous dinons de fruits et de gâteaux dans la chambre d’hôtel.
mardi 23 février 2010
Marie Treize
Les familiers de ce blog qui attendaient le mardi pour lire les histoires de Marie Thérèse Jacquet, pourront désormais choisir leur jour pour se régaler dans leur fauteuil et en découvrir des inédites. La prof de français a réuni 24 nouvelles en 120 pages papier. Pour 13 €, montant de la souscription, vous pourrez obtenir son livre « Allumez le four et autres récits » à l’adresse électronique suivante : admin@editions-alzieu.com ou aux Editions Alzieu La Maison du livre, 1 bis rue du Moulin 38120 Le Fontanil. Pour les impatients, vous pouvez retrouver certains de ses textes, en allant sur le petit moteur de recherche en haut de la colonne de droite de ce blog en tapant « Marie treize » ou en cherchant « écrits de lecteurs ».
Si elle sait peindre dans les couleurs subtiles de l’aquarelle, son écriture emprunte à toutes les ressources des palettes de la mémoire. Du fantastique vient enchanter une réalité âpre qui recèle aussi bien des tendresses. Sous le sourire et les mots choisis qui pétillent, elle exprime la fidélité à ses origines, quand le four s’ouvrait pour offrir le pain essentiel chaud et parfumé. Elle nous fait voyager aussi de la Grèce - attendez une semaine pour un aperçu - au marais poitevin, en passant par l’Afrique orientale… Une documentation précise permet de tracer prestement des univers variés avec une nature très présente où les herbes révèlent leurs mystères et les oiseaux leurs rêves. Humour, sensualité, plaisirs de l’écriture. Et quand elle reçoit un certain monsieur Dieu, elle hésite à mettre une musique liturgique qui serait trop marquée. Aucune faute de goût.
Si elle sait peindre dans les couleurs subtiles de l’aquarelle, son écriture emprunte à toutes les ressources des palettes de la mémoire. Du fantastique vient enchanter une réalité âpre qui recèle aussi bien des tendresses. Sous le sourire et les mots choisis qui pétillent, elle exprime la fidélité à ses origines, quand le four s’ouvrait pour offrir le pain essentiel chaud et parfumé. Elle nous fait voyager aussi de la Grèce - attendez une semaine pour un aperçu - au marais poitevin, en passant par l’Afrique orientale… Une documentation précise permet de tracer prestement des univers variés avec une nature très présente où les herbes révèlent leurs mystères et les oiseaux leurs rêves. Humour, sensualité, plaisirs de l’écriture. Et quand elle reçoit un certain monsieur Dieu, elle hésite à mettre une musique liturgique qui serait trop marquée. Aucune faute de goût.
lundi 22 février 2010
Mother
Révéler la fin, tuerait le film du coréen Bong Joon- Ho qui monte en puissance d’une façon implacable autour de la recherche par une mère de l’innocence d’un fils accusé de meurtre.
A Cannes, cette année les rapports parents-enfants étaient souvent traités, ici pour reprendre un terme à la mode également : un film tendu, qui traite avec finesse de la relation, mais le plan social n’est pas trop à l’arrière et le suspens est bien mené. Habile, beau, le sachant peut être un peu trop d’ailleurs, surprenant.
A Cannes, cette année les rapports parents-enfants étaient souvent traités, ici pour reprendre un terme à la mode également : un film tendu, qui traite avec finesse de la relation, mais le plan social n’est pas trop à l’arrière et le suspens est bien mené. Habile, beau, le sachant peut être un peu trop d’ailleurs, surprenant.
dimanche 21 février 2010
Turba
Je suis allé à un spectacle de danse de Maguy Marin et je n’en vis point, de danse. Au bout d’un moment, un déplacement légèrement balancé m’a fait croire que la danse advenait : mais non !
Parfois la musique, rare, monte mais s’interrompt très vite, ainsi quand s’installerait un rythme, il est cassé, alors que d’autres procédés sont étirés sans fin. « Turba » signifie tumulte, foule, et là des individus souvent penauds se déplacent seuls ou avec leur double. Leur seule performance est de synchroniser leur voix et leur seule rencontre est un morceau de musique à la fin. Des tas de costumes sont amenés en vrac sur le devant de la scène occupé par de grandes tables. Le budget perruque est sûrement important, mais on se barbe. Heureusement que les textes sont en latin, italien, allemand, espagnol…lorsqu’ils étaient en français : je ne les ai pas compris, tant tout est haché, en suspens. J’essaye et j’apprécie souvent les expérimentations, les surprises mais cette fois le seul avantage que j’ai retiré de cette heure et dix minutes, c’est un désir de voir de la danse, une autre fois, et avec d’autres chorégraphes. Et aussi l’occasion de lire tranquillement Lucrèce sur le livret d’accompagnement :
« Les bienfaits de la vie tu les as tous connus, et tu es décrépit. Mais comme à chaque instant tu brûles du désir pour ce qui n’est pas là, et que tu as mépris de ce qui est présent, eh bien ! pour toi la vie a passé incomplète et sans donner de joie, et la mort tout à coup sans que tu t’y attendes, est là, à ton chevet, avant que tu aies pu, rassasié repus, prendre congé des choses.
-Tant pis! L’heure est venue d’abandonner tout ça qui n’est plus de ton âge! allons, laisse la place à d’autres, maintenant, et serein : il le faut. »
Il n’y avait pas besoin de hallebarde en carton pour aller là.
Parfois la musique, rare, monte mais s’interrompt très vite, ainsi quand s’installerait un rythme, il est cassé, alors que d’autres procédés sont étirés sans fin. « Turba » signifie tumulte, foule, et là des individus souvent penauds se déplacent seuls ou avec leur double. Leur seule performance est de synchroniser leur voix et leur seule rencontre est un morceau de musique à la fin. Des tas de costumes sont amenés en vrac sur le devant de la scène occupé par de grandes tables. Le budget perruque est sûrement important, mais on se barbe. Heureusement que les textes sont en latin, italien, allemand, espagnol…lorsqu’ils étaient en français : je ne les ai pas compris, tant tout est haché, en suspens. J’essaye et j’apprécie souvent les expérimentations, les surprises mais cette fois le seul avantage que j’ai retiré de cette heure et dix minutes, c’est un désir de voir de la danse, une autre fois, et avec d’autres chorégraphes. Et aussi l’occasion de lire tranquillement Lucrèce sur le livret d’accompagnement :
« Les bienfaits de la vie tu les as tous connus, et tu es décrépit. Mais comme à chaque instant tu brûles du désir pour ce qui n’est pas là, et que tu as mépris de ce qui est présent, eh bien ! pour toi la vie a passé incomplète et sans donner de joie, et la mort tout à coup sans que tu t’y attendes, est là, à ton chevet, avant que tu aies pu, rassasié repus, prendre congé des choses.
-Tant pis! L’heure est venue d’abandonner tout ça qui n’est plus de ton âge! allons, laisse la place à d’autres, maintenant, et serein : il le faut. »
Il n’y avait pas besoin de hallebarde en carton pour aller là.
samedi 20 février 2010
Parachutes dorés
Dans le dernier livre de Florence Aubenas, « Le Quai de Ouistreham » :
Une formatrice du Pôle emploi explique aux candidats que
« - Les employeurs exigent des compétences.
Puis elle demande :
- Qu’est ce que c’est des compétences?
Elle attend un peu, finit par répondre elle même :
- Un ensemble de savoirs, de savoir être, de savoir faire.
Ma voisine se penche vers moi :
- J’ai bien fait de rien dire. »
Un chômeur au stage CV de Pôle Emploi :
« La crise, la crise, on entend répéter ça depuis tellement longtemps. Les usines ont déjà fermé. Ils pourraient au moins faire l’effort d’inventer un nouveau mot. »
Victoria s’adresse à Fanfan :
- Comme tu as maigri ! ça te va drôlement bien.
Fanfan émet un rire coquet :
- Je sais, c’est grâce à mon cancer »
Laetitia :
« On est bien obligé d’avoir une télé chez soi. Sinon qu’est ce qu’on ferait quand on a des invités »
Mélissa :
« Plus on nous fait travailler, plus on se sent de la merde. Plus on se sent de la merde, plus on se laisse écraser »
Allocation surprise.
- 150€, ça fait un paquet de pognon qui tombe du ciel.
- Oui, c’est notre parachute doré. Nous aussi on y a droit »
En réponse à Elisabeth Badinter qui a fait pas mal causer ces jours, trois femmes dans Libé :
« Faire de la maternité le cœur de l’identité féminine est tout aussi stérile que de gommer l’impact que les enfants ont sur nos vies, qu’on soit une femme ou un homme »
Une formatrice du Pôle emploi explique aux candidats que
« - Les employeurs exigent des compétences.
Puis elle demande :
- Qu’est ce que c’est des compétences?
Elle attend un peu, finit par répondre elle même :
- Un ensemble de savoirs, de savoir être, de savoir faire.
Ma voisine se penche vers moi :
- J’ai bien fait de rien dire. »
Un chômeur au stage CV de Pôle Emploi :
« La crise, la crise, on entend répéter ça depuis tellement longtemps. Les usines ont déjà fermé. Ils pourraient au moins faire l’effort d’inventer un nouveau mot. »
Victoria s’adresse à Fanfan :
- Comme tu as maigri ! ça te va drôlement bien.
Fanfan émet un rire coquet :
- Je sais, c’est grâce à mon cancer »
Laetitia :
« On est bien obligé d’avoir une télé chez soi. Sinon qu’est ce qu’on ferait quand on a des invités »
Mélissa :
« Plus on nous fait travailler, plus on se sent de la merde. Plus on se sent de la merde, plus on se laisse écraser »
Allocation surprise.
- 150€, ça fait un paquet de pognon qui tombe du ciel.
- Oui, c’est notre parachute doré. Nous aussi on y a droit »
En réponse à Elisabeth Badinter qui a fait pas mal causer ces jours, trois femmes dans Libé :
« Faire de la maternité le cœur de l’identité féminine est tout aussi stérile que de gommer l’impact que les enfants ont sur nos vies, qu’on soit une femme ou un homme »
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