J’ai fait une pause (courte) dans mes interventions sur
Facebook où il est plus facile de récolter des insultes que de semer une
pointe de doute.
« Mettre un signe
égal entre Macron et La Pen c’est la banaliser »,
Je vais comme chaque semaine essayer de poser ici quelques
mots en évitant de faire le perroquet à la suite de quelques chroniqueurs comme
Le Bras dans Télérama parlant de « ceux
qui jouent Le Pen comme on joue au Loto ».
Et les joueurs de Loto sont plus nombreux que les lecteurs
de journaux !
Dans un autre papier, j’ai préfère la formule qui prête à
riches discussions de Dominique Reynié parlant
de Macron : « Survivant d’un
monde assiégé », que la formule sommaire très reprise :
« Ni patrie ni patron,
ni Le Pen ni Macron».
J’ai transmis à mes camarades, l’article de Benoît
Hopquin dans le Monde :
« Que de bravades,
de glorioles, de foire aux superlatifs, criées à pleins poumons. Que de fausses
excuses, d’accusations puériles, bramées dans les oreilles. Que de gros mots, à
défaut d’être grands… »
Si des militants résiduels du PS, mettent leurs
déboires sur le dos de Vals, ils se fixent dans cette immédiateté qui nous
aveugle ; un Cahuzac avait déjà fait autrement plus de mal.
Les encartés ont été
dépossédés de leurs pouvoirs par les primaires qui ont désigné un candidat à
l’identité incertaine, porté par des supporters de dernière minute.
Cette défaite des partis traditionnels ne s’est pas
opérée en un jour, et pas seulement chez nous.
La professionnalisation des politiques pour faire
face à la complexité des problèmes s’est installée alors qu’en parallèle, montaient
les populismes aux solutions sommaires.
Les usagers attendent de plus en plus des
élites, par ailleurs de plus en plus méprisées. Nous sommes dans cette ambiance, où un gamin dit "aimer le foot à la télé parce qu'il aime se moquer des joueurs".
Les engagements de jadis se
monnayent désormais et le mot « revalorisation » ne s’entend plus qu’en
€uros.
La distance entre les élus et le peuple se maquille
sous la démagogie et le clientélisme.
Entre parenthèses, le terme « les gens »
n’a pas perdu pour moi sa teneur un peu distanciée, voire méprisante et je ne
comprends pas s’il y a un degré particulier de lecture chez JL Mélenchon qui
abuse de cette expression.
Ces primaires avaient le goût de la démocratie, « son nom sonne comme un nom d’alcool, mais ce
n’est pas de l’alcool », un produit qui vient du nouveau monde. Et les supporters, de tous les candidats de secouer des drapeaux fournis
par les organisateurs et de scander : « Brigitte !
Brigitte » ou « Résistance ! Résistance ! » pour ceux
qui ont quelques fantasmes héroïques.
Les enfants gâtés qui n’ont pas eu ce qu’ils
espéraient, montent d’un cran dans une colère bien entretenue sous le label juvénile :
« Insoumis ». Le peuple, désormais jugé bien ingrat, n’a pas été
assez fin pour apprécier en nombre suffisant tout ce qu’on lui octroyait. Il
est devenu méprisable. Et ce ne sont pas seulement les fondamentaux d’une certaine urbanité,
base du « vivre ensemble », qui sont jetés aux orties, mais ceux de
la démocratie; pourtant le peuple a parlé. A ce moment, le déni a effleuré les plus
aguerris.
Le vote, c’est le passage à l’âge adulte et l’ajout
du terme « utile » devenait inutile.
Mon bulletin ne vaut pas plus
que celui du voisin, ni moins, c’est l’égalité, et le capricieux a beau taper
des pieds ou casser les abris bus ; la réalité est là.
Ceux qui avaient apprécié le « sang dans la bouche » qui
leur viendrait au cas où leur adversaire serait élu, ont des « pudeurs de
gazelle », des vapeurs, quand sont ressorties les paroles de leur discret leader :
« Quelle
conscience de gauche peut accepter de compter sur le voisin pour sauvegarder
l’essentiel parce que l’effort lui paraît indigne de soi ? Ne pas
faire son devoir républicain en raison de la nausée que nous donne le moyen
d’action, c’est prendre un risque collectif sans commune mesure avec
l’inconvénient individuel. » 2002
Il n’empêche que l’hystérisation des enjeux, les
voix en colère qui se trompent de voies, ont refroidi un certain nombre
d’électeurs qui ont été rassurés par une vision plus positive de l’avenir de
notre pays avec EM. Son amabilité énerve les cagoulés, ennemis déclarés de la
démocratie.
Mais à l’instar d’Aimée Jacquet conseillant Pirès :
« Muscle ton
jeu, Robert ! » le jeune homme a posé le masque de Oui Oui.
L’expression souvent retenue : « En même
temps » qui ponctue ses réponses, me plait bien car elle empoigne
la complexité des problèmes.
En ayant pris des personnalités des deux
côtés ; il s’en prend des deux côtés, des flèches.
Dans tous ces chamboulements, j’ose m’avouer que
Bayrou est tout à fait respectable, et trouvé Poutou qui prône par ailleurs la
tolérance, stupide et bas, à ne pas vouloir s’asseoir à côté d’Estrosi. Le
maire de Nice m’a paru le plus clair vis-à-vis du Front National.
Je voterai Macron pour la deuxième fois et n’hésiterai
pas pour les législatives : « En Marche ! »
…………………
Dessins du « Monde » au dessus et du « Canard »
dessous :