jeudi 26 mai 2016

L'Homme irrationnel. Woody Allen.

En abrégé l’avant dernier film du prolixe cinéaste qui était resté dans un coin d’ordi avant que je me régale à celui de cette année qui promet sa dose de nostalgie :
cette fois là un prof de philo retrouvait la joie de vivre par le meurtre.
Le réalisateur qui passe depuis si longtemps de la comédie à la noirceur et inversement, pouvait-il nous sortir du noir d’un week-end de novembre avec un tel sujet ?
Joaquin Phoenix en prof désabusé, et Emma Stone la fraîche élève.
La musique jazzy, bien sûr, donne une légèreté qui nous fait avaler des artifices de scénario qui rapprochent certaines scènes du théâtre de boulevard.
L’enjeu concernant l’aptitude à se laisser aller à nos intuitions premières est posé légèrement dans cette agréable promenade en milieu universitaire cosy. Si ce n’était la réputation de Woody, qui n’a pourtant pas atteint semble-t-il certains étudiants en cours d’anglais à l’université, nous n’aurions pas prêté attention à cette histoire qui s’avère inoffensive. Pas vraiment essentiel.

1 commentaire:

  1. Pour une fois, je ne suis pas d'accord avec toi.
    Je suis Woody depuis mes années de fac, et ça fait un bail.
    Il y a une grande cohérence, et unité dans son cinéma qui est un cinéma d'auteur. Woody s'intéresse à l'art comme fiction, et à l'imaginaire. C'est ce qui me le rend très cher.
    Le prof désabusé est un prof de philo. Woody déchiquète en mille morceaux nos prétentions rationalistes dans ce film caustique, et il le fait comme Aristote le préconisait, de manière si subtile qu'on ne réalise même pas qu'il est en train de traiter des sujets... épiques.
    La petite élève fraîche est une incarnation des enjeux de la perversion... féminine dans sa sempiternelle prétention à sauver un homme en le maternant.
    La petite fac est la bulle universitaire américaine, pour le meilleur et le pire. Là où on voit derrière la belle académie des adultes torturés par leurs désirs inassouvis, et la réduction de la vie à l'exécution d'un programme informatique.
    On traverse la vie sur la lame d'un rasoir, l'abîme étant à un poil de chaque côté...

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