dimanche 8 février 2015

Consumation.

Au moment où le civisme est à nouveau invoqué à grands cris, Roland Dumas qui fut dans l’instance suprême (le conseil constitutionnel), avoue qu’il a validé les comptes de Balladur et Chirac alors qu’il savait qu’ils étaient faux. Et je retrouve un vieux  titre du Canard, décidément décourageant, sur la faveur fiscale  de Cazeneuve à la belle-mère de Larcher dont personne n’a parlé par ailleurs… Chaque jour… 
Est-ce que cette chronique habituelle des-copains- et-des-coquins nous fige dans le ressentiment, ou faut il faire malgré eux ?
Ils campent dans la tête pourrissante du poisson, ils sont le poison instillé dans nos croyances envers une démocratie équitable.
Et l‘on va demander aux atlantes (teneurs de murs grecs) des halls d’immeubles d’être prévenants et gentils !
Ressasser la médiocrité d’un personnel politique, dont les éléments de langage constituent une enveloppe qui ne cache guère leurs incompétences multipliées par les mandats, ne mènerait qu’au clash ou à la kalach ?
Nous avons cru au collège unique, en confondant inégalités et injustices pour employer des termes d’un autre siècle quand il conviendrait de dire diversité. Les mots sont  décidément trompeurs, car c’est justement  jadis que se dessinaient avec une égale dignité des carrières variées de paysans, d’instituteurs, de gareurs… Alors qu’aujourd’hui il n’y a plus de vocation pour devenir infirmière ni prof, les bacs plus tant rechignent aux postes de soudure et les potaches les plus verts ne ramassent guère leurs épluchures si on ne leur fournit pas des pincettes et des gants.
Dans une société vieille qui flatte l’adolescence, au collège l’élève s’efface devant l’ado ; là où jeunesse se fait, le lieu des apprentissages se défait.
Au cours d’un entretien à France Inter où François Dubet pertinent dans le constat manquait de propositions comme tous ceux qui causent de l’école, une institutrice de maternelle est venue exprimer son émotion parce qu’Hollande, la veille, avait dit  qu’il s’agissait de maîtriser le français, dès le plus jeune âge. Si l’énoncé de telles évidences fait pleurer les maîtresses on n’est pas sorti de l’auberge. C’est qu’à chaque fois les commentateurs et les politiques après  l’hommage mécanique aux profs, font comme si rien ne se fait, ne s’était fait, alors les nerfs sont à vifs et  il est bien difficile de passer aux solutions.
Pour aller au-delà de réactions de surface, je reprends un morceau d’un texte qui m’avait semblé riche d’Anne Frémaux http://iphilo.fr/2015/02/02/je-suis-la-crise-de-lecole-republicaine-anne-fremaux/ et qui fit réagir diversement quelques collègues à qui je l‘avais transmis, qui ne contestèrent point ce point :
« Assurer la continuité entre le passé et le présent, transmettre les éléments de la tradition qui résistent encore à l’esprit de « consumation » présent, mettre en dialogue tradition et modernité en gardant le meilleur de chacune, telles sont les missions fondamentales de l’école. »
En Irak, des hommes brûlent et des enfants, sont« vendus, crucifiés, utilisés comme "kamikazes" ou "boucliers humains", enterrés vivants, victimes d'actes de torture ».
…………..
J’interromps mes publications pendant deux semaines. A lundi en quinze : cinéma.

1 commentaire:

  1. Chaque année qui passe, je me dis que nous.. NOUS mentons lamentablement. Nous exigeons de nos hommes et femmes politiques qu'ils soient... nos rois/reines, et qu'ils portent le poids de notre idéal.
    Ce faisant, nous continuons à montrer, par notre.. INFANTILISME, combien nous ne sommes pas des citoyens en démocratie, en dépit de notre satisfaction d'avoir fait la révolution dans un passé très lointain, maintenant.
    Un citoyen est, par définition, responsable et adulte...
    Celui qui n'est pas responsable et adulte, est-il un citoyen ?
    Sinon, il serait.. quoi, au juste ?
    Pour la reconnaissance... encore une fois, s'il nous faut nous voir glorifiés dans les yeux d'autrui (et sur notre compte en banque, qui plus est...) afin d'avoir le sens de la valeur de ce que nous faisons, et bien... toutes les dérives sont possibles, là...
    Impossible.. démocratie, je dis.
    Et la corruption de la démocratie engendre des choses pas du tout ragoûtantes...

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