« Toutes les cinq secondes un enfant de moins de 10 ans meurt de faim » : tout est dit.
Et pourtant le sujet n’est plus très à la mode bien que dans les révolutions arabes la flambée des prix des céréales ait été la base des mouvements dont facebook n’a été que l’amplificateur.
Au forum de Libé à Lyon deux pointures pour aller chercher les causes du mal :
Jean Ziegler et Jean Christophe Ruffin.
Le sociologue suisse remue la fourchette dans la plaie : « La production agricole actuelle peut alimenter 12 milliards d’humains » mais la spéculation sur les produits agricoles venant après la crise financière empêche les pays de constituer des réserves. Le riz a augmenté de 115% dans les 18 derniers mois :
« les spéculateurs sont coupables de crimes contre l’humanité ».
A cela s’ajoute le dumping qui rend, sur les marchés de Dakar, les fruits et légumes d’Europe deux fois moins chers que les produits africains équivalents.
Et ces tonnes de blé et de maïs destinés aux agrocarburants qui partent en fumée au détriment de l’alimentation.
L’écrivain ex-ambassadeur précise que les famines ne sont pas que des phénomènes climatiques mais aussi humains avec des politiques agricoles inadaptées. Il ne désigne pas l’occident et ses institutions internationales comme uniques coupables mais pointe la responsabilité des gouvernements locaux concernant aussi les phénomènes de sous alimentation chronique.
Des marques de l’héritage colonial perdurent : le riz brisé tellement prisé au Sénégal est une survivance des premiers envois vers l’Afrique des débris des productions du Tonkin.
Les campagnes sont négligées, l’Afrique a perdu de ses ressources agricoles en devenant à moitié urbaine et la vente des terres arables à la Chine menace les populations locales.
Le bon sens qu’on prêtait aux paysans a bien disparu puis qu’il est utile de repréciser qu’il conviendrait de
« donner la priorité à l’alimentation dans l’agriculture »
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Un dessin du Canard de cette semaine:
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