dimanche 5 février 2012

Ithaque. Botho Stauss. Jean Louis Martinelli.

Homère : huit siècles avant JC.
Strauss : auteur de théâtre contemporain le plus joué en Europe.
Martinelli, directeur des Amandiers, joue habilement avec les codes antiques et ceux d’aujourd’hui, pourtant en ce moment on ne dit plus « homérique », mais « péplum » comme tant de critiques l’inscrivent, alors qu’il s’agit de la fin d’une épopée mythique.
Ulysse touche terre.
Il revient dans son île, vingt ans après son départ, avec sous des oripeaux de vieux mendiant, des muscles d’acier.
Pénélope mettra bien du temps à le reconnaître.
Il est vrai que Charles Berling se travestit, joue de ses contradictions : un peu pleurnichard, crâneur ressassant sa gloire passée, tout en ayant aboli le temps qui fut quand même celui d’une absence qui dura.
Nos dieux sont désormais lointains, alors que le rusé guerrier et bon conteur doit sa toute puissance à une Athéna un peu ninja qui l’aide à surmonter tous les obstacles, allant jusqu’à permettre l’oubli des crimes.
Il fallait ça, parce qu’Ulysse est avant tout un humain et il a tenu ses 29 siècles.
Tous les prétendants à la succession, « morfals » qui se goinfrent, me rappelaient les bruits de la ville où se joue le bal des Woerth, Lefebvre, Bertrand, Copé autour de sa Dispendieuse Majesté. Ils finissent mal.
Plus intimement se rejoue le thème du temps, de la reconnaissance, de la fidélité.
Je craignais ne pas tenir les 3h20 de la représentation, mais idéalement placé, j’ai apprécié les nuances qui font partager par exemple les difficultés de Télémaque à succéder à un père aussi prestigieux, grâce à une mise en scène dynamique sans être tapageuse, respectueuse sans être ennuyeuse.

1 commentaire:

  1. bon, ben moi.... je me suis un petit peu ennuyé! il faut dire que je n'étais pas très bien placé!

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