mercredi 2 juin 2010

Indochine

En 1992, au moment de sa sortie, ce film de Régis Wargnier ne m’avait pas semblé majeur ; en le revoyant après notre voyage au Viet Nam, je me suis aperçu qu’il avait accroché à notre mémoire quelques images : la baie d’Along terrestre et maritime, le palais impérial de Hué, les hévéas au « sang blanc », plus quelques archétypes qui participent au charme des voyages jusque dans leurs ambigüités. Confort de la colonisation auquel sied bien une lucidité désabusée lors des bals à l’ambassade, dans les fumeries d’opium, à la terrasse du café de Paris, sous les paumes des masseurs, chaleur et lents ventilateurs. Catherine Deneuve est au sommet de son art avec ce qu’il faut de ride naissante sous les yeux pour nous émouvoir et Jean Yanne est vraiment taillé pour la coloniale, Dominique Blanc en « môme caoutchouc », inattendue. Ce genre de film avec destins individuels sur fond de fresque politique, est finalement assez rare en France. En allant revoir sur Internet ce que fut le bagne de Paulo Condor évoqué dans ce film, on révise aussi les horreurs de ces années et la formidable énergie qu’il fallut à ce pays pour se libérer

1 commentaire:

  1. Marrant.
    Allergie peut-être à Vincent Pérez?
    J'ai trouvé en son temps ce film nul et ridicule, bourré de stéréotypes et totalement invraisemblable. Deneuve m'y a semblé à son désavantage. Son succès m'a sidéré!...et puis j'en ai tout oublié.

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