mardi 22 septembre 2009

Université populaire et participative de la connaissance près de chez nous

Les temps sont difficiles pour la gazelle du Poitou, et je suis loin d’être toujours d’accord avec notre ancienne candidate à la présidentielle, mais quand elle cite Rancière« Pour aller de l'avant, il faut parfois en revenir aux sources ». Il est temps de rendre au mot démocratie « sa puissance de scandale »et de se souvenir qu'elle signifie d'abord le droit égal de « ceux qui n'ont pas de titre à gouverner »à s'occuper des affaires communes. Il est temps de réaffirmer la compétence légitime des citoyens ordinaires, ce pouvoir des « n'importe qui » toujours dénié par les élites autoproclamées », j’ai foncé au sein de l’association « Désirs d’avenir » d’autant plus que le sujet de cette journée était « crise de l’action collective, désenchantement démocratique. Retrouver la capacité à agir pour reconquérir l’avenir ». Vaste programme qui fut abordé ce samedi en huit dans notre ville.
C’est émouvant pour les têtes chenues de voir évoquer les GAM (Groupe d’Action Municipal) par une jeunette énergique : Laure Masson, même si un représentant venant de Savoie vient modérer l’hommage à ce qui constitue une référence en matière de démocratie participative. Chez Louis Besson qui est un des historiques de la mouvance, à Chambéry, la démocratie dans les quartiers est plutôt informative, en retrait par rapport à la démarche dans la ville de Brème en Allemagne où les habitants ont droit de véto sur des investissements de la commune, où les projets viennent des usagers. Bien des points abordés conviaient pour beaucoup les problématiques autour de la Villeneuve de Grenoble : les espoirs, les nouvelles questions qui seront d’ailleurs évoquées au cours de cette journée.
Une vidéo nous avait informés d’une façon précise sur cette ambition démocratique ancrée dans le quotidien des plus modestes. Le témoignage du regain de vitalité d’une paroisse où le charisme d’un prêtre rencontre une plus grande implication des paroissiens est vraiment dans le sujet, de même que les précisions apportées sur la démarche exigeante d’une association d’Eybens qui se substitue à une épicerie en faillite pour promouvoir une consommation plus équitable pour les producteurs et plus responsable pour les consommateurs. Les développements théoriques d’un ami du Monde Diplomatique se croisent avec les impatiences d’une travailleuse sociale qui partage la souffrance des plus démunis comme la verve d’un conseiller municipal d’un village du Nord Isère par ailleurs chercheur en biologie moléculaire qui développe son concept d’ « anarchie féconde » en s’appuyant sur son vécu professionnel et ses propositions d’élu. Un organisme vivant n’est jamais fini, il est constamment en train de se modifier pour agir. Le consensus est relatif, il s’éclaire par le débat où les « professionnels » ne sont pas coupés des « amateurs » concernés. La confiance est de mise, chacun se respecte.
Des rapprochements entre la période qui vit l’émergence des GAM au moment où la SFIO se délitait sur fond de guerre d’Algérie et l’actualité chahutée est inévitable pour les membres de cette assemblée encore membres du PS. Cependant il ne me semble pas que le NPA soit le nouveau PSU qui eut le mérite de poser les bases d’un débat sur une nouvelle façon d’exercer la politique. En 2009, les tactiques prennent le pas sur l’éthique. Le débat aujourd’hui ne porte plus sur la façon d’accéder au pouvoir comme le pose encore Besancenot mais sur la façon d’exercer ce pouvoir.
Après l’examen, le matin de quelques outils politiques au service de l’action citoyenne, et ayant bien à l’idée que nous sommes dans un contexte instable où le temps s’accélère, l’après midi était consacré à la citoyenneté dans l’économie, les SCOP, le livre de Cohen : « la prospérité du vice » fut conseillé, mais les débats vifs ne coïncidaient pas forcément avec la diversité des appréciations de syndicalistes parce que l’un cotisait à la CGT et l’autre à la CFDT. Il fut question des abus dans l’emploi des stagiaires aussi bien que du sens donné au travail ou de la relégitimation des services publics. Cet aller retour entre des considérations très concrètes et des perspectives qui nous sortent des tourments de l’heure me va bien et les raisins du pique-nique étaient excellents.

1 commentaire:

  1. Il y a de l'espoir là où les gens doivent se battre pour leur survie
    c'est là qu'est le sens de la fraternité, la vraie, celle de l'entr'aide concrête.
    Merci pour ce compte rendu très personnel et c'est de cela dont nous avons tous besoin pas les tirades en langue de bois
    Dans un des "Monde" paru dernièrement, il y avait un erticle sur une petite ville de l'Orégon Boulder je crois où depuis 1967 les gens s'occupent de leur environnement et pratiquent une démocratie participative grosses taxes pour les emmerdeurs

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