Establet met en avant Guingamp.
C’est bien de voir les gens. Au forum de « la République des idées », Baudelot avec sa carrure et son accent m’a semblé plus accessible et j’ai tout compris à Establet quand il a évoqué la petite équipe de Guingamp qui avait battu, la veille, une équipe de l’élite du foot français, Rennes.
Il utilisait cette métaphore pour faire valoir que les progrès de la masse profitent à tous, l’efficacité et l’égalité vont de pair dans le domaine de l’école.
La perspective pour des lycées en Zep de pouvoir faire accéder des élèves à Sciences Po, au-delà du destin individuel de ceux qui ont réussi, a transformé positivement la vie de ces établissements.
Dans les groupes de niveaux : les forts avec les forts progressent, les faibles régressent ; en classe hétérogènes, les forts progressent, les faibles progressent.
Establet un des chercheurs majeurs à faire valoir le « niveau qui monte » a reconnu que ce n’était plus d’actualité depuis plusieurs années en France.
D’après les enquêtes PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) menées tous les trois ans auprès de jeunes de 15 ans dans le monde, la France est championne pour la reproduction des inégalités liées au milieu social et de surcroit l’écart entre l’élite et les plus faibles s’aggrave.
Le Japon, qui est à un bon rang, considère que ce sont les résultats du groupe qui importent : eh bien chacun est tiré vers le haut !
« La France, hypocritement, le temps d’une messe croit à l’égalité de chacun devant Dieu, mais au dehors, l’idéal aristocratique triomphe ».
L’école devrait réduire les écarts de performances et en même temps sélectionner les plus aptes à commander. Ce désir d’égalité côtoie la reconnaissance du pouvoir. Et pourtant, les contradictions entre justice sociale et efficacité peuvent être fécondes, l’élite peut s’élargir. Celle ci pourrait se spécialiser, et s’obliger à la coopération alors que la France produit de bons polyvalents mais en milieu endogame, ghetto du haut.
Dans la même période qui a vu le nombre des étudiants multiplié par 70, celui des élèves des grandes écoles a été doublé seulement.
La logique économique a gagné tous les terrains et pas seulement celui du vocabulaire, toutefois l’état pourrait opérer un retour sur investissement en obligeant les « winner » à s’engager plusieurs années pour l’état qui a dépensé pour eux.
A l’autre extrémité, 130 000 « décrocheurs ».
Le CLEPT( Collège Lycée Elitaire Pour Tous) essaye d’amener ceux qui avaient des incompatibilités réciproques avec l’institution, à être leur propre recours. Alliant l’action et la recherche, cette équipe de profs entraîne les jeunes à se situer en surplomb par rapport à leur parcours.
Nous avons bien souvent peur pour nos jeunes, mais s’ils n’ont pas plus de perspectives serions nous amenés à grossir les rangs de ceux qui ont peur de nos jeunes ?
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