J’adore éprouver quelques poussées régressives quand par exemple une musique assourdissante épate le bourgeois.
Les acteurs de cette pièce d’après Dostoïevski n’ont pas lésiné sur les porte-voix, les musiques poussées à fond, pour crier l’intensité de leurs convictions quand ils en sont au désespoir de se faire aimer. A fendre l’âme.
J’étais assis au second rang et j’ai reçu cette performance de trois heures en plein dans la gueule, avec quelques gouttelettes de peinture, des paillettes.
Un des acteurs a ajouté un « s » à idiot peint sur le fond de la scène.
Oui chacun dans son genre est un idiot : à crier son amour, sa nostalgie, son impuissance à changer ce monde corrompu, abandonner son bébé dans un berceau et rabâcher son amour encore, mettre en scène un suicide et le rater régulièrement, rêver d’un ailleurs, d’absolu et se noyer dans l’alcool, la mousse, les pétarades. La rédemption est impossible.
A la MC2, c’était l’année Dostoïevski, j’ai préféré l’autre pièce de six heures : « Les possédés » qui était tout aussi porteuse de sens pour saisir notre époque décadente, sans avoir besoin de passer Sarko sur un écran. La violence était tout aussi authentique bien que moins spectaculaire. Les effets moins distrayants, m’ont davantage marqué, même si j’ai été touché par la sincérité des acteurs de Vincent Macaigne, leur engagement intense dans cette épique soirée où sous des litres de peinture passe la poésie, la rage. Cette beauté là, est compulsive.
la pièce pas rigolote sans doute mais ton commentaire m'a pliée en deux. Avais-tu un mouchoir ?
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