Dans les livres de photographies, quand il y a du texte, en général, celui-ci a moins de poids ; dans ces 120 pages les mots importent.
Ces images de Kaboul prises avec un appareil archaïque sont imbibées par le noir qui les encadre. Souvent le noir offre un écrin raffiné aux images, là il embrume tous les clichés et leur donne une patine qui les emporte loin des calendriers.
Atik Rahimi, le prix Goncourt, avait passé la frontière en 83, il nous parle de l’exil et des mots en allés avec les larmes. Il revient en Afghanistan où tout est ruine : le cimetière est défoncé, le marchand d’oiseaux n’a plus que des cages et la jeune femme assise sur les gradins est revenue au stade où son amoureux a été tué parce que sur sa poitrine était tatoué : « l’amour n’est pas un péché ».
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