Les chaises retournées sur les tables indiquent bien qu’il est temps de quitter la scène d’une vie tragique. J’aurai pu m’identifier au vieil acteur attendant dans un hall d’hôtel, un directeur de théâtre qui ne viendra pas. Mais une fois la situation en place, je suis resté indifférent.
Le nom de Thomas Bernhard pour le texte, d’André Engel pour la mise en scène au service de Piccoli laissaient prévoir une émouvante rencontre mais je suis resté détaché. L’acteur qui tient la scène plus d’une heure veut jouer une dernière fois le roi Lear, mais enfermé dans sa solitude, il radote et ses sentences ne passent pas auprès d’une femme se noyant dans l’alcool en cette soirée de la Saint Sylvestre, à peine plus indifférente qu’une jeune fille attendant son amoureux, qui lui laissera son transistor. Il ne semble pas les voir, il rabâche, et Piccoli ne m’emballe pas, j’ai trouvé sa voix fausse alors que les interrogations sur la vie, les masques, le désamour auraient pu sonner moins dans le vide.
je n'aime pas Bernhard en général
RépondreSupprimerj'ai vu cette pièce à Avignon
la clim était au froid polaire exactement comme cette pièce
l'esthétisme glacé !
c'est bien assez polaire comme ça sur la planète
bien entendu ce n'était pas Piccoli mais un autre très célèbre cette voix qui frotte joliment sur les graviers d'un fleuve vide.
Michel Bouquet