vendredi 17 avril 2009

Paris Brest

« C’était disons, la nouvelle maison que mes parents avaient enfin achetée avec une partie de l’héritage de ma grand-mère, et en ce sens on peut dire que cette maison était chargée d’histoire, que l’argent qui avait servi à l’acheter était lui-même chargé d’histoire… »
Tanguy Veil a sûrement lu Marguerite Duras avec sa façon de chercher les mots, la familiarité, la légèreté et l’intensité, un rythme, mais pour moi, son style à lui est une révélation dans la production actuelle du roman français. Cette chronique familiale commence sur un air ingénu, puis la tension s’accroit, l’angoisse d’abord ténue devient pesante. Les révélations sont distillées par un montage subtil où il est question de pages en train de s’écrire qu’on est impatient d’achever comme dans un polar. Mais tout cela est-il bien vrai ? « Il paraît que tu écris des choses sur nous » A travers une atmosphère gris bleu, où les êtres se croisent, murés dans leur destin, ou bien s’égratignent, c’est un exploit aujourd’hui de rejouer le pouvoir de l’écriture avec cette virtuosité.

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