jeudi 26 janvier 2012

Les sources de l’art nouveau en Europe : le temps des précurseurs. 1865-1890.

Emile Gallé, après des études littéraires remplace son père, maître de l’émail et des faïences.  Au début du XX° siècle, il est  encore reconnaissant  envers le duc de Lorraine Stanislas sous le règne duquel, en plein XVIII°, le développement économique, fut aussi artistique et urbain. Sur ces terres, les ouvriers qualifiés ne manquaient pas. La défaite de 1870 va amener le Dreyfusard de la première heure à insister sur les racines locales de son art floral influencé par les rocailles, dans un répertoire assez rococo et historiciste.
L’art nouveau est associé aux revendications nationalistes du côté de la Catalogne, de la Finlande ou chez les magyars. Il utilise des matériaux rares et ses 14 meubles pour l’exposition de Paris sont des productions de luxe avec lesquelles il espère édifier les acheteurs. Ce style s’enracine dans l’histoire, et les expositions universelles raccourcissent les espaces : le Japon est à la mode jusqu’au « japonisme » dont on trouve des marques sur des pendules, des chandeliers.
Auguste Majorelle, inspiré par l’Orient, sera avant tout un créateur de meubles et améliorera les performances du Vernis Martin qui remplaçait les laques chinoises. Son fils Louis travailla plutôt la faïence qu’il mêle aux bois. Un piano spectaculaire témoigne d’un travail original. C’est le temps de Loti et des arabesques mauresques qui vont si bien aux arrondis de l’art nouveau.
Les anglais regardent, eux, surtout du côté du moyen âge.
Augustus Pugin réactualise le style néo gothique lors de la reconstruction du parlement de Londres achevé en 1860. Et le critique John Ruskin défend les préraphaélites (re)renaissants et le travail artisanal : la main contre la machine. En architecture il est pour exhiber les structures en fonte ou en fer, ne pas cacher les matériaux.
Eugène Viollet Le Duc qui a réhabilité notre patrimoine médiéval n’était pas une sorte de promoteur d’un Disneyland XIX°, suivant le mot de Gilles Genty aux amis du musée : par ses écrits théoriques, il a inspiré par exemple Hector Guimard. Il est question de libellules, très présentes sur les vases de Gallé, leurs ailes se retrouvent dans le dessin des verrières qui surplombent les volutes en fonte de stations de métro parisiennes. Certains ont trouvé quelque peu « nouille » ce style moderne

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