mardi 20 novembre 2012

Trois Allumettes. Chauvel Boivin.



BD policière, deux femmes en cavale, un inspecteur spectateur.
Le procédé narratif qui nous amène à reconstituer l’histoire convient bien à la description d’existences qui essayent d’échapper à de mornes trajectoires.
Le graphisme noir  et nerveux sans ostentation, genre Baudouin, ajoute à l’efficacité de la chronique à forte teneur sociale.
On a envie d’avancer rapidement et il convient de revenir apprécier le travail bien rythmé qui saisit  une certaine poésie dans des zones où elle n’est pas évidente.

lundi 19 novembre 2012

Broken. Rufus Norris.



Dans ce lotissement anglais, l’accumulation des malheurs, des fatalités, des méchancetés, des solitudes, arrive à faire perdre de la force à une exposition pessimiste des rapports dans une société qui esquinte ses enfants. Le présent est déprimant, le futur s’annonce encore plus difficile.
Pourtant certains portraits sont réussis et les relations entre un père et sa fille diabétique qui entre dans l’adolescence sont émouvants et justes.

dimanche 18 novembre 2012

Racheter la mort des gestes. Gallotta.



Le titre un peu énigmatique pour un spectacle limpide est extrait d’un article d’Hervé Guibert « Qui est le chorégraphe, sinon ce grand fada sacré que la société semble payer pour le rachat de la mort des gestes ? ».
Je  sais que je suis vieux : « mes copains s’appellent Jean-Claude ».
Notre plus grand grenoblois vibrant nous livre  en 25 tableaux la chronique du temps qui  a passé.
Et comme il a « de bons rapports avec les souvenirs » comme avec la fragilité ou les textes des autres, il nous livre un spectacle réjouissant, salutaire, poétique, politique, drôle, émouvant, inventif et reconnaissable.
En entendant un extrait plus complet du discours de Sarkozy sur l’africain sans histoire, avec la danse en premier plan, j’ai vraiment ressenti l’obscénité de ce discours de Dakar écrit par Guaino.
Les mots de Deleuze stimulent, ceux de Baschung remuent.
Un enfant danse avec un vieux monsieur, un homme et une femme en fauteuil, des anciens danseurs, des novices, des professionnels magnifiques.
J’ai tout aimé : Laurence d’Arabie, Les travaux d’Hercule, Calmat qui monte interminablement l’escalier qui mène à la vasque olympique en 68, le tramway qui passe en fond de scène, celle qui crie : « maman », les danses.

samedi 17 novembre 2012

Nous autres. Stéphane Audeguy.



« Il se répète qu’il est en Afrique, il sait bien qu’il n’existe rien qui soit vraiment l’Afrique, il sait bien que l’Afrique n’existe pas ... ».
Hé bien, ce roman vient contredire la réflexion du fils au sortir de la morgue où il vient de voir son père : l’écriture intense rend compte des contradictions du continent noir. Ses richesses, sa pauvreté, ses rapports intimes avec la nature et ses servilités.
Le fil narratif est documenté : nous assistons à la construction d’une ligne de chemin de fer avec tous les porteurs anonymes disparus, à l’installation de cultures horticoles.
Il y a des paléontologues,  un planteur d’acacias, une championne de marathon, des touristes, des prostituées ; le fils est photographe, le père était écrivain public.
Un fatalisme bien de là bas s’est emparé du récit qui se construit sur le choix de donner une sépulture conforme à l’empathie du père à l’égard des kenyans. Ce pays dont nous assistons , par des chapitres nerveux, à la construction, à l’indépendance, nous apparaît dans toute sa vigueur avec une présence des ancêtres qui donne une profondeur palpitante aux 250 pages. 
L’écriture est sèche et poétique, tragique mais se dispensant de toute psychologie.
Ce père sacrifiant son confort de blanc pour aider les plus déshérités s’est bien peu préoccupé de son fils durant sa vie.
« L'animal enroué ne peut plus braire. Il essaie cependant, la respiration qui soulève imperceptiblement ses côtes lui arrache chaque fois un braiment avorté, grotesque, et nous qui connaissons la mort autant qu'il est possible de la connaître, nous savons qu'il n'est pire chose au monde que cette mort sans langage, l'âne s'enfonce dans une nuit plus sombre que la plus sombre nuit …»

vendredi 16 novembre 2012

J’accuse… ! et autres grands articles. Patrick Eveno.



En visitant la maison de Mauriac à Malagar, j’ai découvert des engagements de l’écrivain journaliste du Figaro et de l’Express que j’ignorais. J’ai acheté là bas ce recueil où l’article retenu de l’auteur des blocs-notes n’est pas le plus fort, bien que ciselé, abordant la distinction journalisme/littérature.
Le générique rassemble écrivains, reporters, politiques : Condorcet, Sand, Sue, Vallès, Hugo, Leroux, Londres, Kessel, Cendrars, Saint Exupéry, Giroud, Beuve Mery, Pleynel…
Zola et son « j’accuse », dont le titre a été trouvé par Clémenceau, sert d’accroche aux 330 pages réunissant  58 articles de Théophraste Renaudot à Annick Cojean. 
Dans  le célèbre plaidoyer très précis en faveur de Dreyfus, les détails concernant les protagonistes s’étirent un peu, alors que le portrait de l’Iran en jeune femme de Marc Kravetz est vraiment original  et puissant.
Des thèmes datant des origines sont toujours d’actualité : indépendance de la presse, censure, les people, le peuple, les faits divers, « le manifeste des 121 », l’engagement, la pudeur... Monsieur Bertin dont on voit l’œil acéré dans un portrait d’Ingres écrivit « Les nouveaux barbares » qui ressemblent aux nôtres.
Hébert parle de l’exécution de Marie Antoinette comme la plus grande de toutes les joies.
Clémenceau  dans le Paris  du petit matin « au ciel ardoisé, moutonnant, d’une transparence blême » raconte la guillotine pour l’anarchiste Emile Henry : l’horreur blanche.
« L’un des valets du bourreau est son fils. On a soupé en famille, et puis on est parti bravement pour le travail, jetant un coup d’œil plein de caresses aux petits qui dorment, embrassant un la mère, l’autre sa femme ou sa fille, qui lui font des recommandations affectueuses, en crainte du froid de la nuit. »
…………..

Dans Politis.

jeudi 15 novembre 2012

Sophie Calle. « Pour la première et pour la dernière fois. »



Comme je connaissais un peu l’artiste, je pensais que c’était « sa » dernière exposition tant elle nous a habitué à se mettre en scène bousculant toujours plus loin les frontières de l’intime, la délimitation entre l’art et la vie.
Dans la chapelle Saint Martin du Méjan (le milieu),  à Arles, à côté des éditions Actes Sud, la chercheuse inventive nous livre une exposition poignante à partir de deux idées élémentaires.
A Istanbul, elle a filmé d’abord de dos, puis se retournant, des habitants de la ville qui voient la mer pour la première fois.
Toujours dans la même ville, elle recueille les témoignages de personnes aveugles qui décrivent leur dernière vue.  
Au terme d’une journée consacrée à une orgie d’images lors  des rencontres photographiques, nous en prenons plein la face.
Le dispositif est sans chichi : une photographie de la personne, ses paroles brèves mais incandescentes, et la représentation de la chose vue : un arrière d’autobus flou, le médecin qui a opéré sans succès, l’ampoule d’une chambre, pour l’aveugle de naissance, son rêve : une voiture décapotable…noire.
Simple et puissant.

mercredi 14 novembre 2012

Narbonne.



La ville au pied des Corbières a beau avoir donné son nom à la partie romaine de la Gaule, ne subsiste de cette époque qu’un lambeau de la voie domitienne passant devant l’hôtel de ville.
Pas plus de trace de l’occupation arabe dont la ville fut  le «  point extrême conquis par les musulmans sur le pays des Francs ».
Des lieux de culte catholiques se sont succédés depuis le IV°siècle, mais des incendies, des épidémies, l' opposition entre les consuls et le chapitre ont compromis l'achèvement de la cathédrale Saint Just et Violet le Duc ne persistera pas dans la restauration.
L’ambition  de cette architecture venue du Nord se retrouve dans les dimensions impressionnantes sous des voûtes à 40 m, son caractère inaccompli en fait tout le charme. 
En 1907 la révolte des vignerons a des accents occitans et la répression commandée par Clémenceau va tuer 6 manifestants, malgré les foules immenses et l’appui de tous les élus de la région en particulier du maire « médecin des pauvres » Albert Ferroul.
« … les barons de l'industrie du Nord nous ont envahis et ruinés. Nous ne voulons pas les supporter davantage. En avant ! Debout pour les repousser, eux et leurs complices. Parlez plus fort, unissez vos voix, votre prière prendra le ton d'un commandement ».
La ville de tradition SFIO, avait  offert ses suffrages à la droite ses dernières années ; aux présidentielles Hollande est arrivé en tête.
Charles Trenet y est né et les mémoires ont retenu les maillots orange que revêtirent les frères Spanghero  l’homme de fer du rugby des années 60 et aussi Didier Codorniou, le petit Prince.


mardi 13 novembre 2012

Qui a mangé Zidane ? Sylvain Ricard. Didier Maheva.



Quelle idée d’appeler son lapin Zidane, du nom d'un publiciste, en 2012 ? Zlatan alors?
Je croyais revisiter la fin des années 90 avec une BD sociale, eh non ! 
Ce numéro 1 d’une trilogie de l’éditeur « 6 pieds sous terre » est sorti récemment, mais pour moi cet opuscule alignant les clichés sonne faux.
Le manager  du fast food où travaille Vincent s’appelle Jean Eude et  comme il ne veut pas se rappeler du prénom de celui qui s’occupe des poubelles, il le nomme Mouloud.
Le père est gras et  picole devant la télé, il ne veut pas de « pédé » à la maison,
la mère qui pourrait être belle, distribue des torgnoles à ses enfants.
Le lapin consolateur finira mal fatalement, tout était si mal parti.
Je n’apprécie guère l’eau de rose, mais on ne peut croire à tant de noir complaisamment répandu. 
Mince album inactuel où ne perce aucun enjeu qui taraude nos grands ensembles où l’on se retrouve d'ailleurs si peu ensemble.

lundi 12 novembre 2012

Amour. Haneke.



Comme j’ai écrit concernant le dernier James Bond, « ça, c’est du cinéma ! »
pour ce film, je vais éviter  de paraphraser les commentaires déjà fournis,
ou tartiner sur ce qui est soulevé fatalement dans nos destins perso :
« ça, c’est la vie ! » violente.
Le film est  juste, pudique et obscène.
L’amour en tant que soin palliatif est étouffant.

dimanche 11 novembre 2012

Camille à la MC 2. Ilo Veyou.



J’avais apprécié « Prendre ta douleur »
« Je vais prendre ta douleur
Mais c'est qui cette incrustée,
cet orage avant l'été,
sale chipie de petite sœur ?
Je vais tout lui confisquer:
Ses fléchettes et son sifflet,
je vais lui donner la fessée,
(prendre ta douleur,
je vais prendre ta douleur)
la virer de la récré.»
Mais je craignais de l’artificialité dans les échos d’une voix trop travaillée, trop sophistiquée.
Et en spectacle, avec l’humour, la variété, le tempérament de l’artiste, son univers original, j’ai été convaincu que son succès était mérité.
En entrée des accents d’Anne Sylvestre pour son enfant qui vient de naître, mais avant tout de l’inventivité qui  surprend à chaque séquence le spectateur, même celui qui aurait tendance à devenir blasé.
Une reprise du « Que je t’aime » de Johnny au rappel avec des arrangements subtils valait le détour, ainsi qu’un « Grre !...noble » dans une sarabande terminale pleine de légèreté qui clôturait une  excellente soirée.
Des chansons dynamiques,
« allez allez allons
à chaque coup de crosse
prends l'écorce du colosse
et du canasson »
des balades,
« Sale décembre
comme il est lourd le ciel
sais-tu que les statues de sel
ont cessé de t'attendre ? »
Bien sûr des inventions avec la voix : du murmure au cri, à cappella souvent
« J'ai tout dit
J'ai rompu le charme
J'ai tout dit
Maintenant je vous regarde »
et des pizzicati.

samedi 10 novembre 2012

Les lisières. Olivier Adam.



La quatrième de couverture « Roman qui embrasse dans un même souffle le destin d’un homme et le portrait d’une certaine France, à la périphérie d’elle-même ». J’achète.
Le « roman de la rentrée » a proclamé la critique. Je vais nager dans le « main stream ».
Et ses oiseaux « qui gueulaient comme s’ils craignaient que la nuit les emporte » m’avaient attrapé au début, mais arrivé au bout des 450 pages, je suis ressorti déçu.
L’écrivain de gauche au dessus de ses contemporains n’est qu’un fantôme. 
Ne suis-je pas sorti  encore des épreuves de la fracture sociale, culturelle ? 
Je l’ai trouvé surplombant, sans estime pour ses personnages. La divulgation d’un secret de famille fait flop.
Personne n’est sympathique dans ce pavé sans surprise, surtout pas le narrateur qui dresse un portrait  conventionnel de la banlieue et de ses habitants. Il ne trouve pas sa place à Paris non plus, ni en Finistère où le seul remède à son spleen est de se plonger dans l’eau froide.
Ses parents froids  et taiseux sont responsables de sa maladie, mais lui qui vient de se faire jeter par sa femme est bien insuffisant avec ses propres enfants qu’il étouffe d’étreintes et oublie évidemment de leur faire faire leurs devoirs.
Il ne cesse de geindre et de le regretter et de se vautrer dans l’échec.
« … petits fonctionnaires de l'écriture comme j’en étais un moi-même n'est-ce pas, me levant le matin pour me mettre sagement à mon bureau, vivant la même vie que les autres avec la maison le garage, les courses, des enfants, les factures, tous ces petits fonctionnaires le cul sur leur chaise dans leurs maisons, leurs appartements qui se prenaient pour Hemingway ou London mais ne sortaient jamais de chez eux que pour boire des cocktails entre gens de la même espèce. . .
Je l'ai laissé dérouler son fil. Je n'avais rien à lui opposer.
Il martelait que mes livres lui avaient fait du mal, beaucoup de mal. Non pas parce que j'en étais l'auteur mais du fait de leur contenu. Mes livres et ceux de mes confrères n’aidaient nullement les gens, au contraire, ils enfonçaient les plus fragiles, les plus inaptes, ils les confortaient dans leurs humeurs les plus noires, leur maintenaient la tête sous l'eau, dans l'étang poisseux de la dépression, la vase verdâtre de la mélancolie. lls glorifiaient la tristesse et les éclopés, la défaite la désillusion, la fuite et la désertion, comme s'il était plus noble d'être de ce côté-là que de celui de la vie et de la lumière. »
C’est cela, oui.
Et dire que pendant ce temps je ne suis  toujours pas venu à  bout de « L’homme sans qualité » de Musil.

vendredi 9 novembre 2012

Jours tranquilles à Gaza. Karim Lebhour.



J’ai connu l’auteur tout petit et c’est pour cela que son livre m’est parvenu. 
Karim a gardé ses grands yeux d’enfant, ouverts aujourd’hui sur la situation que l’on sait dramatique à Gaza.
Il met en lumière une absurdité ébouriffante quand le blocus interdit l’importation de ballons de football, un sens pathétique et magnifique de la survie des habitants quand au zoo en guise de zèbre on peint des rayures à un âne.
Le titre est excellent et la chronique palpitante sur un sujet dont on a pourtant entendu parler.
Est-ce parce que je me trouvais au bord de la Méditerranée, au moment de la lecture que j’ai ressenti encore plus vivement le scandale de ces souffrances et l’indécence de la politique de l’état hébreu ?
J’avais toujours gardé une admiration pour ceux qui firent fleurir le désert mais la spirale diabolique qu’ils persistent à tracer est désespérante. Ils vident la mer.
Le correspondant de La Croix  et de RFI montre la montée du Hamas favorisée par les politiques israéliennes et la chape de plomb qui s’est installée dans cette bande de huit kilomètres de large sur quarante kilomètres de long, peuplée d’un million et demi d’habitants.
De 2007 à 2010, il s’en est creusé de tunnels à la frontière égyptienne, de la haine s’est encore vivifiée après les morts de l’opération «  plomb fondu » de 2008, du désespoir s’est amplifié.
Si le sanglant aveuglement israélien est présent à chaque page, l’incurie des pouvoirs palestiniens est patente quand les querelles de clans reflètent des pratiques politiques insensées.
Dans ce contexte désespérant le reporter préfacé - s’il vous plait - par Stéphane Hessel nous livre une série de récits  vifs où il se met en scène sans ostentation, précisant utilement les conditions de fabrication de l’information avec le rôle des « fixeurs », une correspondante qui met son foulard au moment de passer à l’antenne, ses propres excès d’optimisme.
Une telle description du quotidien quand les angles se multiplient donne de l’épaisseur à l’information trop souvent obscurcie dans les médias par des mots dévalués, des  postures péremptoires.
Les pêcheurs  gazaouis ont vu leur zone de pêche se réduire sans cesse, alors un restaurateur importe du poisson par les  tunnels creusés dans le sable.
Nous sommes au bord de la Méditerranée.
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jeudi 8 novembre 2012

L’art et le sacré en France au XVII° siècle dans les collections du musée de Grenoble.



Les saisies révolutionnaires vont alimenter les cimaises du musée de Grenoble et son premier conservateur Louis-Joseph Jay va se montrer particulièrement avisé en choisissant nombre de toiles remarquables.
Valérie Lagier lui a rendu hommage lors de sa deuxième conférence aux amis du musée consacrée aux œuvres françaises du XVII°.
Oui, il est question de peinture française, même si la notion de nationalité est incertaine avec des frontières mouvantes.
Le Lorrain est né en Lorraine qui n’avait alors point Paris pour capitale, Philippe de Champaigne est né à Bruxelles, Poussin passa sa vie en Italie, école de tous ceux qui font profession de peindre. Quand il n’y a plus d’ateliers en France, c’est Rubens, le flamand, qui vient pour la déco.
Ce XVII°  siècle connaît trois rois : Henri IV, Louis XIII, Louis XIV et deux régences de Marie de Médicis et Anne d’Autriche.  La période est troublée avec huit guerres de religion, alors les commandes des églises sont plus rares. Les cardinaux Richelieu et Mazarin mécènes et grands conservateurs ont le pouvoir : la noblesse et les protestants se soumettent.
La contre réforme est plus lente à se mettre en place chez nous qu’en Italie.
Les formes picturales seront moins exaltées, plus cérébrales, plus mesurées, les martyrs moins sanglants.
Un petit livret  intitulé joliment «  les couleurs du ciel », disponible au Musée, situe quelques tableaux de la collection grenobloise dans leur établissement  religieux d’origine en complément d’une exposition qui aura lieu au musée Carnavalet jusqu’au 23 février.  
Plus amateur des impressionnistes que de ces impressionnants, je regarderai  désormais avec plus d’attention ces tableaux
Claude Vignon et son Jésus parmi les docteurs a le réalisme du Caravage, avec une touche vénitienne dans les étoffes.
Jacques Blanchard, Le Titien français, a peint un Saint Jérôme émouvant.
Provenant de l'abbaye de Saint-Antoine, l’anachorète, patron des traducteurs est également remarquable avec ses jambes démesurées, peint par Georges De La Tour.
Le maître du clair obscur, réputé à son époque puis oublié, fut réhabilité grâce à un historien de l’art allemand en 1915.
Devant un majestueux paysage, un personnage se bouche le nez parmi la foule compacte lors de la résurrection de Lazare par Philippe de Champaigne dont l’Assomption de la vierge est plus retenue que celle de Rubens.
Son christ  cloué par quatre clous, et non pas trois, venant du monastère de la Grande Chartreuse témoigne de l’influence des jansénistes de Port Royal et de ses scrupules à respecter les écritures à la lettre. Saint Jean Baptiste désignant le christ « l’agneau de dieu qui ôte les péchés du monde » accompagne le courant qui prône un retour à des règles monastiques plus strictes.
Simon Vouet est le chef de la colonie française de Rome, il introduit une dimension flamboyante dans ses peintures. Les belles couleurs  du repos de la Sainte Famille se retrouvent avec Le christ apparaissant à Saint Antoine abbé tout en arrondis et drapés gracieux.
Eustache Le Sueur met en scène Marie Madeleine, souvent choisie par les peintres d’alors, au moment où elle reconnaît le christ qui lui demande de ne pas la toucher : Noli me tangere.
C’est sa reproduction qui figure en tête de compte-rendu.
Laurent de la Hyre  est fidèle au texte  lui aussi avec Les pèlerins d’Emmaüs
"... Or une fois à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, puis le rompit et Ie leur donna. Leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent... mais il avait disparu de devant eux. Et ils se dirent l'un à l'autre: « Notre cœur n’était-il pas brûlant au-dedans de nous, quand il nous parlait en chemin et qu’ 'il nous expliquait les Écritures ? »
Il est considéré comme un représentant éminent de l’atticisme (venant de l’Attique en Grèce), tout en élégance et simplicité.
Charles Le Brun,  anobli par Louis XIV, fut l’œil du roi soleil, sa Marie Madeleine à la grotte de la Sainte Baume est installée dans un magnifique paysage et les chardons ne sont pas là par hasard, ils sont le symbole de l’immortalité.
Louis Testelin est protestant, il répond aux commandes des catholiques ainsi Saint Louis soignant les malades de la peste.
 Jean Baptiste Jouvenet met en lumière, d’une façon quelque peu grandiloquente, Saint Ovide dont les reliques vont connaître un certain succès avant que des doutes soient émis quant à leur authenticité.  

mercredi 7 novembre 2012

Les pommes brayaudes.



Une recette de cuisine c’est bien plus que des patates et des tranches d’agneau, c’est de la culture et du soin pour ses invités.  
Nous sommes entre amis et la moindre bouchée n'est pas considérée comme un danger, dans un pays où manger ce n'est pas que se nourrir.
Michel a voulu honorer son auvergnate amie et lui  a mijoté depuis sa maison dans la pente un plat venu du Livradois entre Ambert et Marsac appelé « pommes brayaudes ».
La dénomination « pomme »  débarrassée de sa glèbe convenait mieux à cette attention que le vulgaire « patate » accommodé à toutes les sauces rapides.
A regarder sur internet pour cette recette, d’agneau il n’est question que  de gigot, alors que notre hôte avait disposé  dans le plat au four des tranches qui peuvent être des barons débarrassés de toute graisse, voire des côtes, au dessus de ses pommes de terre qui étaient déjà  avancées dans leur cuisson depuis vingt minutes dans un peu d’eau au dessus d’un lit d’oignons et  de subtiles échalotes. Il a retourné la viande au bout d’un quart d’heure et elle était parfaite sans apprêt, sans graisse. Il est des versions avec des lardons, du beurre du thym et  du laurier. Ne pas oublier sel et poivre et auparavant frotter le plat avec de l’ail.
Le site « Escout moi voir » précise « les brayauds sont les habitants de Riom. Leur nom provient de la "braye" ou culotte du 18° siècle que portent encore les hommes qui transportent la chasse de Saint-Amable, le 11 juin ou le Dimanche qui suit, pour la procession »

mardi 6 novembre 2012

Les filles électriques. Zep.



Il n’y a pas que Titeuf dans la vie de Zep.
Cette fois c’est Robert, adolescent à la moustache naissante,  à la libido impérieuse, qui cherche à « conclure » page après page avec les filles les plus belles qui ne veulent pas de lui : un grand classique.
Les émotions avec Canal + codé et les posters de bombasses sont  insuffisantes, alors il apprend la guitare mais ce sont les autres qui emballent.
Il met beaucoup de bonne volonté mais ce sont les grossiers qui embrassent férocement les beautés délicates qui ne savent pas reconnaître le poète :
« Je marche seul comme un avion sans ailes qui survole ta maison bleue accrochée à la colline où les perles de pluie puisées à l’encre de tes yeux ne me laissent pas déjeuner en paix, ah ! je ne peux pas avoir de satisfaction. Non non non. »
L’humour c’est simple et quand une fille sourit c’est il va faire beau .

lundi 5 novembre 2012

Skyfall. Sam Mendes.



James Bond a cinquante ans, et avant que le ciel me « tombe  sur la tête », il fallait que je voie mon premier 007 au cinéma, m’étant rabattu sur les livres de Yann Fleming quand un copain de pensionnat avait, lui, la chance de voir Sean Connery et Ursula Andres  en cinémascope.
J’avais par la suite méprisé le genre, mais qui pourrait ignorer les codes et les attraits d’une série mythique qui en est à son 23° numéro ?
C’est vraiment du cinéma pendant deux heures et demie : renouvellement et tradition sont accommodés avec humour.
Le méchant en 2012 est un trader qui vient de chez sa gracieuse majesté.
Le générique est superbe, les poursuites époustouflantes, les décors somptueux, le rythme haletant, et les actrices : de la bombe, en dose homéopathique.
James résiste mieux aux incessants assauts adverses qu’à ceux du temps.
Il n’en est que plus humain, désabusé, amer, mais  il maintient un bon niveau d’activité : courses, plongeons, tirs, apnée, conduites périlleuses, initiation à la pelleteuse et retour vers l’Aston Martin.  

dimanche 4 novembre 2012

El Gusto.



Qui n’a pas évoqué en ce qui concerne ce groupe de 20 musiciens venus d’Alger : Buena vista social club pour l’âge des protagonistes, Benda Billili pour le rôle d’une cinéaste pour reformer un groupe et le relancer ?
Mais les références cubaines ou Congolaises valent surtout pour l’entrain communicatif qu’ils insufflent aux spectateurs : You you !
Les accents sont andalous, arabes,  mélangés, qui a commencé ? Avec des mots de français, à forte connotation nostalgique puisqu’il s’agit de la musique chaâbi ( le son du peuple) qui rassemblait dans la Casbah, arabes et juifs autour des luths, mandolines, bendir, derbouka, violons… avant guerre. Un moment dispersés, ils se sont retrouvés et leur plaisir de jouer est évident.
Comme le dit le morceau « L’oriental », la rime avec sentimental va de soi.
Je reprends sur le net la traduction de la chanson Ya Rayah « Ô voyageur » qui clôt la soirée fraternelle où chaque membre de l’orchestre est mis en valeur et les chants ensemble ont une chaleur qui vous transporte au soleil avec une anisette à portée de main :
« Ya rayah win msafar trouh taaya wa twali
Chhal nadmou laabad el ghaflin qablak ou qabli
Oh voyageur, où pars-tu ? Tu finiras par revenir
Combien de gens peu avisés l'ont regretté avant toi et moi»

mardi 30 octobre 2012

Bitter Komix. Conrad Botes, Joe Dog



Ce recueil de BD sud africaines est  amer et les bites sont en botte dans l’épais volume de la maison d’édition L’Association.
Une ligne claire met en scène des Tintins déjantés revenus de toute prétention coloniale, et des traits charbonneux vont fouiller dans une mémoire afrikaner dégueulant de noirceur.
Anthologie de dessins parus dans les années 90 post apartheid aux connotations très sixties, quand Crumb depuis la Californie tenait le haut du pavé de l’underground mis à la portée de toute une jeunesse à déniaiser.
Eminemment politique, la révision de la bible  par des artistes  désormais reconnus dans l’art contemporain est réjouissante, un récit d’amitié enfantine décapant, la récupération du corps d’un blanc tué dont le squelette était enchevêtré avec celui d’un noir symbolique est terrible.
Une façon stimulante d’aborder des contrées lointaines en révisant des codes d’antan qui conviennent décidément bien aux perturbations.
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Petite pause des posts  jusqu'à dimanche.

lundi 29 octobre 2012

Madagascar. Dream works.



Quel régal de se laisser encore surprendre par la 3D dans un film  d'animation qui rendrait Tex Avery presque plan plan et dévaluerait la magie des Disney historiques !
Epoustouflant : un carrousel d’images magnifiques, nous sommes embarqués dans le manège poétique et dynamisant d’un cinéma d’aujourd’hui  inventif, fidèle au projet des origines : nous émerveiller.
Nous voyageons avec de drôles d’animaux de l’Afrique à New York où ils veulent retourner en passant par Monte Carlo, Rome, la Suisse, Londres dans les wagons d’un cirque à l’ancienne qui  évoluera vers le merveilleux contemporain en rendant hommage au cirque du Soleil. Comme dans d’autres films d’animation une poursuite tend un rythme infernal.
Je n’ai pas perçu le procédé commercial qui adresse des clins d’œil à l’adulte accompagnant de petits consommateurs justes bons à flatter : je suis redevenu enfant  pendant une heure et demie.

dimanche 28 octobre 2012

Dance. Lucinda Childs.



Quand  après avoir vu son spectacle j’ai cherché quelques renseignements sur la chorégraphe, l’étiquette "post moderne" lui était apposée, notion qui m’évoque Coluche dans «  Omo, plus blanc que blanc » : après le moderne qui date de la renaissance, des cubistes, de la mercière qui a fermé sa moderne boutique, c’est encore du moderne.
Bref !
Le spectacle est bref et pour moi il aurait pu durer jusqu’au bout de la nuit ; les musiques répétitives de Phil Glass ne finissent jamais. La danse se fond dans les rythmes lancinants où se découvrent d’infinies variations, les danseurs sont impressionnants et élégants même pendant les rappels. Parfois, j’aime la beauté quand elle est froide.
Je me suis retrouvé dans cette quête élémentaire du bon pas, comme on peut chercher le mot juste, la seconde exacte où la photographie saisira une vérité.
Nous sommes entrainés dans un tourbillon hypnotique d’une énergie sans transpiration, d’une séduction qui donne le vertige. J’ai pensé aux derviches tourneurs.
Si le temps est aboli durant une heure, l’espace est chamboulé lui aussi avec des projections sur un écran de gaze discret d’images de Sol Lewitt qui accompagnent les 12 acteurs impeccables dans leurs déplacements acharnés et légers, insistants, au-delà de nos pesanteurs.
Quand la rigueur la plus impressionnante donne cet air de liberté le plus élevé, nous applaudissons.

samedi 27 octobre 2012

L’art d’être grand père. Victor Hugo.



Le libraire a été avisé en plaçant en bonne vue le dernier recueil de poèmes de celui qui est bien plus qu’une icône de la république quand elle était fière.
Depuis belle lurette je n’avais acheté de la poésie en pack, le titre m’avait plu, et je venais de vérifier :
« Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris.
Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,
Innocent et joyeux. »
Ces vers si justes ne figurent  d’ailleurs pas dans ces 260 pages, ils sont extraits des « Feuilles d’automne ».
Par contre « Jeanne était au pain sec » figure dans ce recueil programmatique parmi tant d’autres poèmes. Ces vers à profusion élèvent nos perceptions, nous soulèvent  au dessus du tapis d’activités. Ils m'enchantent le regard au moment où l’œil de ma petite brille, et que ses  premiers mots surviennent,  moment de poésie pure.  
Nous apprenons, non en gaga servile prosterné devant des prouesses technologiques, mais à la source des commencements quand la moindre abeille fait merveille.
Dans son exil à Guernesey,  Victor Hugo vit avec ses deux petits enfants Georges et Jeanne. Il vient de perdre sa femme, ses fils Charles, et François-Victor. Adèle sa fille est internée.
Bien sûr les références à l’antique m’ont dépassé et ses allusions à des contradicteurs d’alors m’indiffèrent, comme ces gouffres sombres qui s’ouvrent  trop souvent en bout de ligne. Parfois j’ai eu le sentiment de me retrouver dans un jardin à la française peuplé de statues alors que c’est lui qui nous apprend aussi à préférer les fécondes broussailles.  
Quelle force, quelle fluidité, quelle humanité ! Il se coltine aux bigots et regarde vivre l’innocence, il extrait de chaque vibration de l’air de sublimes images.
« Je suis l’ancêtre aimant ces nains que l’aube azure,
Et regardant parfois la lune avec ennui,
Et la voulant pour eux, et même un peu pour lui ;
Pas raisonnable enfin. C’est terrible. Je règne
Mal, et je ne veux pas que mon peuple me craigne ;
Or, mon peuple, c’est Jeanne et Georges ; et moi, barbon,
Aïeul sans frein, ayant cette rage, être bon,
Je leur fais enjamber toutes les lois, et j’ose
Pousser aux attentats leur république rose. »

vendredi 26 octobre 2012

Peut-on encore produire en France ?



Au forum de Libération désormais lointain, dont je donne un dernier compte rendu, ce débat majeur concernant le « made in France » est revenu alors que les produits Apple par exemple sont « made in Monde ». Quand en Allemagne il s’agit plus d’assemblages : « Made by Germany », avec externalisation des productions dans les pays de l’Est.
Le rappel que depuis les années 80 la France a perdu 2 millions d’emplois industriels, pose des questions cruciales. Cette saignée est sans égal en Europe.
Parmi les intervenants Pascal Canfin alors député européen EE, les verts, très pédagogique :
« J’ai visité récemment une scierie dans les Ardennes : les arbres sont coupés en France puis les troncs partent en Chine pour être transformés en planches de parquet qui sont ensuite vendues en France. »  
« Dans le tunnel du Mont Blanc, un camion français chargé de bouteilles de Badoit croise un camion italien chargé de bouteilles d’eau San Pellegrino. »
Jacques Rigaudiat, économiste : 
« la mondialisation, c’est d’abord et principalement l’Europe : elle représente les 2/3 de notre commerce extérieur. L’Allemagne - cliente ou vendeuse - est notre premier partenaire ; et il faut sans doute quelque peu se forcer pour admettre que nos importations depuis la Belgique, ou l’Italie, ne sont que de peu inférieures à celles en provenance de Chine ! Et que c’est avec la Grande-Bretagne que notre excédent est le plus important ! »
De quoi secouer des idées toutes faites avec de surcroit Gérad Mancret de la  CGPME de l’Isère qui souligne les blocages culturels de « la France qui n’aime pas son industrie », en témoigne l’orientation dans l’éducation nationale quand Polytechnique produit  aujourd’hui plus de traders que d’ingénieurs !
Ce n’est pas le coût du travail qui plombe la France, la main d’œuvre représente seulement 10% de la valeur des produits, par contre l’absence de politique en matière de change pénalise les entreprises qui attendent une harmonisation fiscale et sociale.
La relocalisation semble peu plausible sauf dans l’agro alimentaire mais le rapport de force avec la Chine néo-impérialiste suppose un volontarisme qui dépasse les effets d’annonce d’un jour en appelant à la réciprocité.
Les intervenants ne se sont pas attardés sur  les causes d’une situation dégradée gravement  avec la grande distribution en outil de destruction ni sur le blocage des prix qui a coûté cher au tissu industriel.
Les propositions n’empruntent pas les facilités tribuniciennes du protectionnisme, quand l’état   reprendrait vigueur en stratège répondant aux besoins sociaux par le développement des services collectifs.
Avec la simple idée d’augmenter la durée de garantie des biens comme l’électro ménager nous avancerions vers une économie plus durable. Investir dans l’isolation des logements permettrait  aussi de diminuer l’importation d’énergies fossiles.
Plus récemment Rocard  rappelait: « les délocalisations pèsent pour moins de 9% de notre chômage. »
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Proposé sur Facebook:
 

jeudi 25 octobre 2012

L’histoire de France vue d’ailleurs. Books.



Un dessin du chapeau de Napoléon figure en première page de la revue « Books » de juillet août pour illustrer les cent pages consacrées à notre histoire vue depuis l’étranger.
C’est que le corse est le français le plus connu dans le monde, il fut populaire jusque chez les anglais.
Nous sommes invités à réviser bien de nos images : Charlemagne n’a pas vraiment créé l’Europe, cependant « il œuvra pour le renouveau des écoles et de la connaissance », Saint Louis ne gardait point l’épée dans son fourreau,  Jeanne ne s’appelait point d’Arc, et la figure de Robespierre reste encore énigmatique, le couple Thorez/Vermeersch élevé hors sol témoigne de la foi d’alors dans l’URSS. L’instrumentalisation ne date point d’aujourd’hui : pourquoi Jeanne  oubliée après sa mort renaitra ? La sanctification du Louis vint à un moment où l’église s’affaiblissait.
«Les morts vivent plus longtemps en France que partout ailleurs » Sudhir Hazareesingh
Tout aussi mythiques, des phénomènes collectifs tels que la sorcellerie sont revisités, ainsi que la légion étrangère, l’exode de 1940 venant après celui de 14, la guerre franco anglaise de 1940 à 42…
La pauvreté sous la révolution française ne régressa point.

mercredi 24 octobre 2012

Jacques Danguit, peintre.



L’ancien président de L’ACDA (Atelier de Création et de Développement Artistique) où j’ai trainé un moment mes crayons exposait  récemment à Saint Egrève.
Je suis allé voir ses toiles au moment où des enfants qui étaient à l’accueil péri scolaire arrivaient.
Cette exposition  pleine de couleurs et d’optimisme est  vraiment faite pour eux.
Les villages sont ensoleillés, les champs emplis de fleurs et lorsque une petite fille apparait au bord d’une falaise, soyons sûr qu’elle atterrira sur ses pieds.
Les rochers de son Vercors rythment agréablement ses toiles de différents formats et ses maisons charmantes au bord de la Méditerranée sont celles des livres d’images que l’on a envie d’habiter.
Une de ses comparses avait beau lui reprocher de m’avouer qu’il avait recouvert d’anciennes toiles pour présenter ses nouvelles productions, j’aime imaginer sous la riante couche d’acrylique quelque mystère sous-jacent.
Il est aussi un des responsables de l’organisation du mois du graphisme d’Echirolles, alors ses compositions se devaient d’être rigoureuses.
Si l’on trouve un aspect bande dessinée à ses peintures, l’ancien conseiller municipal de la banlieue sud  n’y verra pas noise, il élargira un peu plus son éternel sourire.