Hérissés du poil, fines bouches, grandes âmes, s’indignent facilement, mais leur niveau d’exigence baisse
très nettement à l’égard de toute parole émise par quelque juvénile figure.
Ces jeunes pousses connaissent des hauts et des bas mais ne sont pas oubliées:
le seuil de non-consentement sexuel s’élève, en même temps resurgit le
débat à propos de l’abaissement de la majorité électorale. C'est qu'entre poussins et
vétérans, les appellations fluctuent : un journaliste parle d’adolescence
pour une fillette de 12 ans mais pourrait comme d’autres confrères en rajouter quant à l’infantilisation des étudiants. « L’autonomie » maître mot en maternelle
n’est plus usitée pour ceux qui suivent - comment disait-on - des études
supérieures.
Je ne pense pas contredire mon article de la semaine
dernière
en affirmant que le respect que l’on doit aux plus fragiles
passe par des paroles sans détours. Exercer
un esprit critique ne dispense pas d’une lecture dépassionnée des situations quand
une nouvelle pensée unique se dope à l’argent magique sans ignorer, au-delà des
générations X ou Y, les conditions difficiles d’existence de certains.
Nous ne rendons pas service aux victimes, en versant l’obole d’une larme de crocodile. Pour
trier dans les indignations afin de saisir les urgences, rappellerait-on aux
intermittents du spectacle qu’ils sont de plus en plus nombreux à bénéficier
d’un statut des plus favorables ?
Ce ne sont peut être pas les mêmes qui ont de la
vigueur pour secouer le cocotier de l’urgence climatique et les mobilisés contre l’interdiction des teufs, du genre à promouvoir un apéro à l’Estacade, ou des rassemblements sur les quais de l'Isère; ils nous
pompent l’air.
Le terme « activiste » aurait des racines communes
avec le mot « action » et ne peut se confondre avec allocutions ni
demande d’allocations.
Concernant une organisation de jeunesse ayant atteint son seuil d’obsolescence, je reviens sur un de mes mantras consistant
à compléter: « on a le ou la … qu’on mérite » par président,
conjoint… Ainsi « on a l’UNEF qu’on mérite ». Leurs représentants se révèlent incultes jusque dans
l’orthographe de leurs communiqués, violents : après l’incendie de Notre
Dame : « On s'en balek objectivement
c'est votre délire de petits blancs » d’une responsable dans la ligne de
positions récentes qui ont choqué même le PS dont c’était la pouponnière.
Et autour de ces affaires, sous le titre : « Qui
fait le jeu de qui ? » refusé par le journal « Le Monde »
et publié par « Le point », difficile de mieux dire que JF Khan:
« Depuis des
années, systématiquement, que fait-on ? On livre à l’extrême droite toutes
les valeurs fondatrices du combat démocratique et républicain pour peu qu’elle
ait, cette extrême droite, tactiquement, mis, ne fût-ce qu’un petit doigt
dessus : la nation, la laïcité, la sécurité, la République. […]
Qui fait le jeu de
qui ? L’aspiration universelle à la sécurité, les déchirures sociales
provoquées par la dynamique des flux migratoires, l’angoisse d’une perte
d’identité, autant de réalités concrètes qu’il fallait non pas occulter,
exorciser, mais affronter pour leur apporter des réponses démocratiques et
progressistes. Au lieu de quoi, toute une fraction de la gauche et de l’extrême
gauche intello-médiatique a jeté l’interdit, l’anathème sur toutes les
velléités d’affronter frontalement ces questions et, ce faisant, en a livré
l’exclusivité au Front national à ses alliés et à ses acolytes.
Qui fait le jeu de
qui ?Ce qui singularisait
l’extrême droite et le néofascisme, c’était l’intolérance, l’appel à la
censure, à l’interdiction, la pratique de l’exclusion, la violence
excommunicatrice, le rejet de la libre expression… Et voilà que ces pratiques
sont récupérées par plusieurs affluences d’un radicalisme prétendument de
gauche sans susciter la levée de boucliers qui s’imposerait. Pire : ce qui
caractérisait le mal devient l’une des formes acceptables de la manifestation
du bien ! »
Ok roquet boomer!