L’église de Burano, dont la principale
attraction est son campanile sacrément penché depuis un affaissement de
terrain, est fermée jusqu’à 15h. Tant pis pour « La crucifixion » par Tiepolo, exposée dans le bâtiment religieux.
Nous passons notre chemin après une déambulation à travers les couleurs inimaginables et les linges pendus
Nous passons notre chemin après une déambulation à travers les couleurs inimaginables et les linges pendus
et retournons à l’embarcadère pour gagner la troisième île projetée : Torcello à 10 minutes de Burano. Une fois arrivés, nous n’avons plus qu’à suivre le chemin dallé qui longe une fois de plus un canal. De l’autre côté, un chemin est bordé d’un grillage interdisant de s’aventurer dans la nature. Puis quelques restaurants espacés donnent un air plus habité.
Un pont très simple sans parapet, un pont du diable, traverse le canal qui aboutit à une modeste esplanade où se situe la cathédrale Santa Maria Assunta fondée en 639 ! On a du mal à imaginer que cette île fut habitée par 20 000 âmes jusqu’au XVII° siècle. Mais le paludisme fit de ravages et aujourd’hui l’île où séjourna Hemingway est presque sauvage.
Nous sommes surpris d’être les deux seuls à passer le seuil
de la cathédrale, est ce parce qu’il faut payer 5 € pour pénétrer dans le lieu
sacré et 5 € pour grimper dans le campanile que les gens renoncent ? Ils ont tort car vraiment, ça vaut le coup ! La
gardienne me fournit un morceau de textile non tissé pour couvrir mes épaules
dénudées et nous avons droit à un audio guide en français afin de ne rien
louper d’intéressant et de comprendre tous les symboles représentés. Seul
inconvénient : interdit de photographier et le gardien fait respecter la
loi.( Les photos ci-dessous ne sont donc pas personnelles)
Outre le pavement, l’iconostase surmontée d’un christ en croix sur têtes
de morts, la vierge hiératique et orante sur la mosaïque dorée de l’abside, les
gestes, les personnages porteurs de sens symboliques, c’est surtout l’immense
mosaïque autour et au dessus de la porte d’entrée qui distingue cette église de
beaucoup d’autres.Elle raconte par bandes superposées, le jugement dernier, comme une BD où l’enfer est bien sûr plus pittoresque, plus animé, d’une lecture plus intéressante que le paradis. Sans blabla superflu le commentaire de l’audio guide dirige notre regard et nous relie à des histoires chrétiennes qui font partie de notre patrimoine.
Par l’extérieur nous accédons au campanile, assez peu
fréquenté lui aussi, dont la montée en plan incliné est interrompue de temps en
temps par quelques marches.
Nous dominons la lagune, au même niveau que les
trois cloches heureusement muettes à cette heure : vue sur les toits de la
cathédrale et la chiesa Santa Fosca attenante, sur les jardins, les canaux
parfois envasés et les champs cultivés, l’île de Burano, et des îlots bien
peignés.
Avant de reprendre les transports collectifs, nous nous installons
confortablement dans un restaurant chic au milieu d’un parc pour consommer un
limon soda. Guy tente de se brancher à la Wifi de la maison, j’écris, l’heure
est douce. Vers 17h nous songeons à rentrer mais nous nous trompons de
vaporetto.
Il passe bien par Burano mais au lieu de rentrer sur Venise, il
dessert la presqu’île et les stations de Treporti et Punta Sabblioni, lieux de
camping prisés par les jeunes touristes. (La photo ci-dessus n'est pas celle de notre bateau mais d'un paquebot de croisière, grossier en ces lieux). Nous patientons avant de nous
engouffrer dans la bonne embarcation direction San Marco avec halte au Lido.
Arrivés après 35 minutes de trajet, nous poursuivons
jusqu’à station « La
ferrovia » sous un soleil déclinant. Sans passer par la maison, nous nous
attablons à 20 mètres
de chez nous à la « Casa Bonita » recommandée par notre
logeuse Béatrice. Nous commandons des poulpes à la tomate et à la polenta et un
plat de seiches également à la tomate et
petits pois de San Erasmo, île des cultures maraîchères. Pour attendre la
préparation un peu longue de ces produits frais, l’établissement nous offre un
pétillant en apéro. Guy ne résiste pas
au tiramisu. Soirée à la maison à 21h : écriture et lecture.