Gallotta, le régional de l’étape, était de retour dans ses
murs, attendu par une salle de la MC2 archi pleine, ce qui me semble assez rare
ces derniers temps, pour être signalé.
Mais moi l’inconditionnel, je n’ai pas été emballé par ce
spectacle venant après plus d’une soixantaine de créations
Je me serais volontiers contenté de la danse et de la
musique, car Olivia Ruiz n’est pas Bashung, pourtant son tour de chant très
professionnel mené en dansant sans un essoufflement tient de la performance,
mais c’est peut être aussi ce côté trop lisse qui a éloigné pour moi toute
émotion.
Le grenoblois s’est trop effacé face à la dynamique
carcassonnaise, pour livrer un tour de chant chorégraphié plutôt que la comédie
musicale annoncée, malgré des musiques sympathiques.
La chorégraphie où je retrouve les gestes familiers de l’immigré
italien, ses petites cavalcades, accompagne harmonieusement « La femme
chocolat », mais je n’ai pas vu l’intérêt d’une voix off qui tire vers la
mythologie le destin de la grand-mère venue d’Espagne, rebaptisée Joséphine
Blanc.
L’ambition d’exposer le sort qui fut fait à 500 000
réfugiés républicains, rapporté au sort tragique des exilés d’aujourd’hui en
Méditerranée est lourde à assumer quand sont parsemées par ci par là quelques
chansons d’amour avec de surcroît la
mort de l’amoureux qui voulait commettre un attentat contre un ministre de
l’intérieur.
Il y a 50 millions d’apatrides dans le monde en 2017.
Vidéos, chansons, récit en voix off auraient pu produire
avec neuf brillants danseurs, un spectacle total ; ce soir, j’avais besoin
de plus de simplicité et de moins d’explicite car la poésie peut être plus volontiers au
rendez vous des mouvements accordés des corps quand confiance est faite au
spectateur. Déjà que la danse me semble se raréfier à la MC2, si les éclaireurs
s’assagissent, faudra-t-il aller à Lyon pour s’étonner ? Il est vrai que
ça prendra à peine plus de temps que pour traverser la capitale de la particule
fine et de la noix.