
dimanche 23 janvier 2011
Lulu. Braunschweig.

samedi 22 janvier 2011
Pourquoi lire ?

En ces temps où sous les pavés poussent les plagiats, il sait mettre les guillemets…
« Le livre est un grand arbre émergé des tombeaux » d’Alfred Jarry, pour affirmer lui même sur la page en face : « la bibliothèque est le seul concurrent des cimetières », les deux se valent.
Il nous donne 290 raisons de lire, autant qu’il y a de pages, sommaire compris, parce que :
« lire pour la haine, lire pour les titres, lire pour se contredire, lire pour apprendre, lire pour se consoler, lire pour la jouissance, lire pour avoir lu, lire pour rajeunir, lire pour se réveiller d’une anesthésie… »
Les phrases d’un livre « sont comme des foulards dans un tiroir, aux couleurs toujours fraîches, conservant à jamais dans leurs plis l’odeur délicieuse d’une pensée, d’une émotion ».
J’ai honte, je travaille, mais je partage assez cette idée :
« un des signes des temps barbares est que l’ignorance n’a plus honte »
comme cette impression que les clients des librairies « des girafes broutant lentement des feuilles, sont des boules de passion à l’intérieur desquelles ça bout, ça bondit, ça bande »
Des girafes, il n’y en a plus bézef.
vendredi 21 janvier 2011
Peut-on se passer du nucléaire ?

Il a pu ainsi faire dire à François Roussely, ancien directeur d’EDF : « le nucléaire de marché, ça ne marche pas ». Celui-ci a souligné qu’EDF n’avait pas coûté d’argent au contribuable, même si l’entreprise a bénéficié de la recherche militaire.
Le jovial anglais avait juste mentionné pour dire qu’il n’en parlerait pas : les catastrophes, les déchets, la prolifération, l’approvisionnement en uranium… Il en sera cependant question, mais le débat n’est pas tombé dans la caricature même si l’évocation « de ceux qui viennent avec un problème dans la main gauche et la solution dans la poche droite » évoquait une réalité où le lobby du nucléaire pouvait se reconnaître.
Dans un autre débat il a été question de l’attractivité de la France pour l’implantation d’entreprises : le coût relativement faible de l’énergie est un argument puissant.
L’affichage d’ « une renaissance du nucléaire » peut être mis en débat, cependant la France produit 60% de moins de gaz à effet de serre que l’Allemagne.
Le langage des responsables d’EDF a évolué : la pensée colbertiste qui avait valu à la France de belles innovations, une industrie en amont des cycles économiques en position de force dans l’économie mondiale (eau, aluminium…) est tempérée aujourd’hui par des possibilités décentralisées de diversification dans la production d’énergie. Mais il ne faudrait pas que ce discours serve de masque à une privatisation d’un de nos derniers fleurons publics.
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Dessin du Canard:

jeudi 20 janvier 2011
He Yifu. Les Alpes dans la brume.

Disparu en 2008, le peintre calligraphe renouvelle le genre en proposant sans tapage des cadrages originaux avec des réserves dans les lavis qui laissent les œuvres respirer. C’est quand il est le plus chinois que je l’ai apprécié, avec ses brumes, ses espaces inhabités. Lorsqu’un canoë déboule dans ses torrents, je préfère une envolée de feuilles pour animer le paysage. Bien des panoramas nous sont familiers, mais il réchauffe nos regards, aidé par des cartels qui apportent quelques nuances poétiques en approchant une tradition de la montagne (shan) et de l’eau (shui) toute indiquée pour nos chaînes entre Méditerranée et Léman.
mercredi 19 janvier 2011
Touristes en Chine 2007. J#2. Interdite.

Parc de la colline de charbon (Jingshan park). Chacun pratique son loisir : écrire des poèmes éphémères avec un énorme pinceau en mousse alimenté en eau, pratiquer des danses sur l’air de
« vive le vent » ou rythmées par des claquements de mains, chanter des airs d’opéra, s’exercer à la gymnastique en solitaire ou entre copains sur du matériel de salle de sports mis à la disposition de tous, se promener en groupes, en famille. La foule est déjà considérable dans un décor soigné avec des bonzaïs imposants en pots, des lotus cultivés dans de grandes jarres en faïence bleues et blanches. Les vieux arbres portent une étiquette verte quand ils ont moins de 100 ans, rouge entre 100 et 300 ans.
Nous entreprenons l’ascension de la colline artificielle édifiée avec la terre provenant de creusement des fossés de la cité; située au Nord elle la protège des influences mauvaises, suivant les principes de la géomancie, elle s’élève jusqu’à un temple qui domine la ville. Nous profitons d’une vue panoramique sur l’immensité de la cité interdite. Les touristes louent des costumes anciens le temps d’une photographie.
La cité interdite servit de résidence à deux dynasties d'empereurs, les Ming et les Qing, commencée au début du XV° siècle par des ouvriers qui furent parfois plus d’un million à y travailler, les bâtiments qui subsistent après de nombreux incendies datent surtout du XVII°.
Bluffant, extraordinaire ! Il y aurait 9 999 salles et appartements. Nous entrons par le jardin impérial et ses bâtiments pourpres aux toits vernissés jaunes qui rebiquent, véritable ville avec ses rues qui mènent aux pavillons des personnages qui furent importants. Les entrées comportent des paravents en dur pour stopper les mauvais esprits décidément naïfs, voire bas de plafond. Des palais, des meubles, une salle complète pour des horloges, des trônes, des temples, puis au centre, les bâtiments les plus importants pour l’empereur, des dragons, des cerfs, des tortues en statue, des rambardes à trois niveaux avec des gargouilles grimaçantes. Sur les corniches, le nombre impair d’animaux stylisés indique le rang de son habitant. Le chiffre neuf est consacré aux plus grands. Du personnel avec masque de protection et gants passe sa journée à ramasser les détritus. La foule impressionnante des touristes est composée presque exclusivement de chinois.

C’est là qu’un homme se plantait devant les chars, ses sacs en plastique au bout des bras.
Wang Hui ne peut nous renseigner sur les évènements de 89 qui se sont déroulés sur cette place.
Pour dérouter les moteurs de recherche de la censure, les internautes chinois mentionnent le « 35 mai » au lieu du 4 juin, jour de la répression qui fit des centaines voire des milliers de victimes.
Ayant subi des marxistes léninistes bien de chez nous dans les années 70, je les ai vus, ceux qui voulaient faire plier le monde à leurs rêves, être fracassés. Je me suis beaucoup disputé avec ces donneurs de leçons qui m’ont appris par défaut à ne pas trop en délivrer, de leçons. J’ai portant bronzé à ces soleils rouges. Les montagnes sont restées en place et les paysans se sont rués en ville. Les chinois respirent mieux aujourd’hui, en tous cas économiquement, parce que pour ce qui est de l’air, ici c’est pas Saint Malo.
D’un coup de voiture climatisée nous nous rendons au parc Beihai, le plus ancien parc impérial : en dessous du stupa blanc, le jardin est fleuri, le lac envahi de grands lotus. La promenade est agréable sous les arbres, d’un palais impérial à l’autre avec des petits ponts surmontant des plans d’eau plein de poissons.
C’est en en tricycles que nous allons visiter les hutongs. Nos conducteurs nous déposent dans une des maisons anciennes qui appartenait à la concubine d’un mandarin où nous attend la propriétaire qui a préparé du thé, nous pouvons voir enfin une cour intérieure. Passage obligé dans une fabrique de soie. 3 chemises avec 3 hommes pour nous aider dans notre choix. Dans ce magasin d’état il y a beaucoup de personnel mais la fabrication de la soie ne fonctionne que lorsque les touristes regardent. Le chauffeur nous débarque ensuite dans un quartier moderne aux rues piétonnes pas loin de notre hôtel qui côtoie le vieux quartier en destruction. Des estancos proposant de la nourriture sont côte à côte, tenus par un personnel portant les mêmes habits. Tout se cuisine : scorpions, chrysalides, lézards, hannetons, tripes, sauterelles, huîtres grillées ou frites. Belles présentations, les bières fument et glougloutent, les friandises ont des couleurs flashies. A proximité Channel voisine avec les magasins Lancôme.

mardi 18 janvier 2011
XXI. Hiver.

Souvent dans les reportages proposés par la revue, dont je ne cesse de vanter les mérites jusqu’à saouler mes amis, il y a ces précisions utiles sur les conditions d’écriture qui en accentuent la crédibilité.
Ce numéro est surtout dédié à un « nouveau au monde » : l’Asie, avec un tailleur en Inde, un hôtel au Pakistan, un ancien khmer rouge. Le récit photos porte sur Birmingham et ses communautés religieuses. La « couveuse » de Mantes la Jolie aide les demandeurs d’emploi à créer leur entreprise et le coup de projecteur sur une égérie du mouvement Tea Party révèle des pratiques invraisemblables d’associations liées au parti démocrate tout en donnant la mesure d’un phénomène inquiétant en l’étudiant de l’intérieur. Les derniers français en Algérie sont émouvants et la proximité du récit de la vie d’un ermite dans une forêt française avec les révélations sur la personnalité du maître du "Monde", Mathieu Pigasse rend difficile de juger quel est le plus exotique.
Des voyages au loin rendus si proches avec des surprises, de l’empathie, de la documentation : un copieux antidote aux PPD et autres Pupujadas.
lundi 17 janvier 2011
Somewhere. Sofia Coppola.

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