mardi 26 octobre 2010
Lucky Luke contre Pinkerton.
Cette fois le successeur de Morris, Achdé, peut compter sur Benacquista et Pennac pour scénariser les aventures du cow boy qui compte ses 64 ans. L’heure de la retraite a sonné pour Jolly Jumper et son maître. J’en étais tout désappointé et je trouvais bien ingrats ceux qui ont bien vite oublié le solitaire, détrôné par Pinkerton prônant des méthodes policières modernes, où à l’identité judiciaire on demande de ne plus sourire au moment de la photo, où la tolérance est à zéro et le fichage en règle. Ce personnage ambigu a existé et les deux auteurs de polar multiplient les allusions au climat actuel : manipulation de l’opinion par la rumeur, surpopulation carcérale... Les fondamentaux sont respectés : les Daltons sont toujours aussi bêtes, Lucky Luke encore plus flegmatique. Billy the Kid est libéré pour bonne conduite : quelle honte !
lundi 25 octobre 2010
Illégal. Olivier Masset Depasse.
Les valeurs de justice, qui figuraient dans l’imaginaire des étrangers qui veulent rester chez nous, sont mises à mal, quand les dispositifs visent à empêcher l’immigration. Une femme russe qui fit valoir notre langue dans son pays où elle professait, est sans papier, elle s’en brûlera les doigts pour échapper aux vérifications. Ce centre de rétention présenté n’est pas forcément un endroit indigne et quelques garanties démocratiques subsistent; nous ne sommes pas en bordure de Méditerranée. Le réalisateur belge nous révèle les réalités hors champ des caméras administratives appelées là par la loi pour éviter en principe les bavures qui subsistent lors des expulsions. En évitant les rôles trop d’une pièce, il retrace une histoire émouvante qui complète « Welcome » quand Lindon était en maître nageur. Les drames ne sont pas seulement les hématomes sous la peau, mais des vies familiales compromises. La vision du cinéaste n’est pas totalement pessimiste, puisqu’il nous laisse espérer que le beau personnage central pourra réussir grâce à l’amour filial pourtant contrarié tout au long d’un film qui nous rappelle à la réalité des barbelés qui nous enserrent.
dimanche 24 octobre 2010
Ferrat.
L’unanimisme à l’occasion de la mort du chanteur, l’enterra un peu plus, comme sont ensevelis Aragon, Potemkine, Le temps des cerises, Ma France :
« Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstinée de ce temps quotidien
Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche
A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain »
Autre temps où monsieur D’Ormesson était fustigé, l’ancien éditorialiste du Figaro est désormais prince des lucarnes, à l’unanimité.
Il s’en est fallu d’un numéro spécial d’ « Envol »journal d’action laïque de l’Ardèche, pour que j’essaye de poser quelques mots en hommage au citoyen d’Entraigues. Si la couverture du numéro de mai est dessinée par Ernest Pignon Ernest, autre artiste reconnu, engagé, les photos qui illustrent la brochure montrent que ce n’est pas un people de Saint Germain qui s’assoit sur les sièges en plastique des salles communales pour aider ceux qui trouvent que c’est un joli mot « camarade ».
Du temps où j’étais instit, je n’ai pas envisagé de séquence de géographie concernant l’évolution du monde paysan sans une écoute de « La montagne », et « Nuit et brouillard » remue encore bien des chœurs adolescents. Mais ce serait faire tort à nos engagements, à nos sincérités que de se contenter de lui accorder une place au pied du podium de nos chanteurs à textes derrière Brel, Brassens, Ferré.
S’il était moins habité, moins ciseleur de mots, moins fou, il fut plus proche, se trompant comme nous, à la hauteur de sa môme, dans ses bras :
« Ma môme, elle joue pas les starlettes
Elle met pas des lunettes
De soleil
Elle pose pas pour les magazines
Elle travaille en usine
À Créteil»
L’émotion lors de sa disparition allait au-delà de son personnage qui a vécu derrière une « fenêtre qui donne sur l'entrepôt et les toits » mais qui abritait de l’espoir et de l’amour.
« Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstinée de ce temps quotidien
Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche
A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain »
Autre temps où monsieur D’Ormesson était fustigé, l’ancien éditorialiste du Figaro est désormais prince des lucarnes, à l’unanimité.
Il s’en est fallu d’un numéro spécial d’ « Envol »journal d’action laïque de l’Ardèche, pour que j’essaye de poser quelques mots en hommage au citoyen d’Entraigues. Si la couverture du numéro de mai est dessinée par Ernest Pignon Ernest, autre artiste reconnu, engagé, les photos qui illustrent la brochure montrent que ce n’est pas un people de Saint Germain qui s’assoit sur les sièges en plastique des salles communales pour aider ceux qui trouvent que c’est un joli mot « camarade ».
Du temps où j’étais instit, je n’ai pas envisagé de séquence de géographie concernant l’évolution du monde paysan sans une écoute de « La montagne », et « Nuit et brouillard » remue encore bien des chœurs adolescents. Mais ce serait faire tort à nos engagements, à nos sincérités que de se contenter de lui accorder une place au pied du podium de nos chanteurs à textes derrière Brel, Brassens, Ferré.
S’il était moins habité, moins ciseleur de mots, moins fou, il fut plus proche, se trompant comme nous, à la hauteur de sa môme, dans ses bras :
« Ma môme, elle joue pas les starlettes
Elle met pas des lunettes
De soleil
Elle pose pas pour les magazines
Elle travaille en usine
À Créteil»
L’émotion lors de sa disparition allait au-delà de son personnage qui a vécu derrière une « fenêtre qui donne sur l'entrepôt et les toits » mais qui abritait de l’espoir et de l’amour.
samedi 23 octobre 2010
A un ami Israélien. Régis Debray
Il faut bien que ce soit lui, Régis Debray, qui invite à la réflexion, pour que je passe du temps sur un sujet qui me parait tellement hors de portée. Même si je n’ai pas toutes les références : « la sabra héroïque aura été l’avatar israélien de l’homme nouveau promis par Saint Paul », se frotter à tant d’érudition donne l’impression, au moins un temps, de saisir la profondeur du problème, son enracinement dans les siècles. Les coups de gueule bien tournés ressortent pour parler de Gaza :
« c’est un peu comme si notre administration pénitentiaire déclarait avoir « libéré » les détenus de Fresnes en les enfermant à double tour du dehors, coupant les rations de moitié, privant l’infirmerie de médicaments et éteignant l’électricité ».
Et bien des réflexions vont au-delà des frontières d’un pays grand comme une petite Belgique :
« … le jeune Mao à casquette devant sa grotte, le barbudo cubain dans la Sierra Maestra -ces accroche-cœur ont anesthésié des milliers de neurones de par le monde, en surimpressionnant un âge d’or sur l’âge de fer qui a suivi. »
Il fait un sort à l’image du « rescapé de 45 » qui ne peut décidément plus se superposer au « Robocop de 2010 ».
Elie Barnavi « sioniste palestinien » lui répond dans le même livre et s’il est d’accord avec la plupart des idées de Debray, il marque la distance, avec celui « qui se collète au sacré et qui risque de rater le profane », entre le français et l’israélien, entre l’écrivain et le politique
« c’est un peu comme si notre administration pénitentiaire déclarait avoir « libéré » les détenus de Fresnes en les enfermant à double tour du dehors, coupant les rations de moitié, privant l’infirmerie de médicaments et éteignant l’électricité ».
Et bien des réflexions vont au-delà des frontières d’un pays grand comme une petite Belgique :
« … le jeune Mao à casquette devant sa grotte, le barbudo cubain dans la Sierra Maestra -ces accroche-cœur ont anesthésié des milliers de neurones de par le monde, en surimpressionnant un âge d’or sur l’âge de fer qui a suivi. »
Il fait un sort à l’image du « rescapé de 45 » qui ne peut décidément plus se superposer au « Robocop de 2010 ».
Elie Barnavi « sioniste palestinien » lui répond dans le même livre et s’il est d’accord avec la plupart des idées de Debray, il marque la distance, avec celui « qui se collète au sacré et qui risque de rater le profane », entre le français et l’israélien, entre l’écrivain et le politique
vendredi 22 octobre 2010
Les jours heureux.
C’est le titre du petit opuscule édité par le CNR, Comité National de la Résistance le 15 mars 1944, dont un ami m’a communiqué un fac-similé, car j’ai été frappé que dans les débats sur le Renouveau en cette fin juin 2010 à Grenoble, on fit tant référence à ce document qui s’avère d’une actualité brûlante. En effet, après un plan d’action immédiat contre les oppresseurs, bien des paragraphes concernant un ordre social plus juste sont bons à citer à nouveau :
« L’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ». Fouquet’s.
« Un plan complet de sécurité sociale visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’Etat » En ce temps là il y avait une crise certaine.
« Une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours » Dignement
« La possibilité effective, pour les enfants français, de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée, quelque soit la situation de fortune de leurs parents… » Fermetures de postes.
Il est aussi question de liberté de la presse. En 2010, la France figure au 44° rang du classement RESF. Quand l’équipe de foot était 27°au classement FIFA, l’entraineur fut limogé.
Ce programme du Conseil national de la Résistance de mars 1944 : « comment il a été écrit et mis en œuvre, et comment Sarkozy accélère sa démolition », les éditions de La Découverte viennent de le rééditer avec des apports de Jean-Luc Porquet, François Rufin. Si vous l’avez lu, faites nous part de vos commentaires.
………………………
Cabu dans Le Canard enchaîné de cette semaine :
« L’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ». Fouquet’s.
« Un plan complet de sécurité sociale visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’Etat » En ce temps là il y avait une crise certaine.
« Une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours » Dignement
« La possibilité effective, pour les enfants français, de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée, quelque soit la situation de fortune de leurs parents… » Fermetures de postes.
Il est aussi question de liberté de la presse. En 2010, la France figure au 44° rang du classement RESF. Quand l’équipe de foot était 27°au classement FIFA, l’entraineur fut limogé.
Ce programme du Conseil national de la Résistance de mars 1944 : « comment il a été écrit et mis en œuvre, et comment Sarkozy accélère sa démolition », les éditions de La Découverte viennent de le rééditer avec des apports de Jean-Luc Porquet, François Rufin. Si vous l’avez lu, faites nous part de vos commentaires.
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Cabu dans Le Canard enchaîné de cette semaine :
jeudi 21 octobre 2010
Le XVII° siècle ou l'émergence des femmes (peintres)
C’est le temps des salons où des femmes réunirent des assemblées plus productives que bien des académies où elles commencent pourtant à être reçues.
Rosalba Carriera, miniaturiste vénitienne et surtout virtuose du pastel eut un succès dans bien des cours d’Europe comme portraitiste. Elle connut Watteau et influença à son tour nombre d’artistes tel Quentin De La Tour. Nous pouvons percevoir son époque à travers ses lumières subtiles et vaporeuses. Elle finira sa vie aveugle après avoir été opérée à trois reprises de la cataracte.
Adelaïde Labille Guiard, aide de Quentin De La Tour, passera des portraits des filles de Louis XV dites Mesdames qui contribueront au discrédit de l’Autrichienne Marie Antoinette à celui de Robespierre.
« Ne croiés pas, Monsieur, que ces Portraits ainsi que tant d'autres, offrent une attitude roide, contrainte, qui annonce l'ennui du modèle et la fatigue de l'artiste; dans ceux de Madame Guiard, on s'imagine converser avec les personnes dont elle offre l'image fidelle, par le ton d'aisance et la facilité qu'on y remarque. On devine en quelque sorte l'esprit et le caractère de chacun de ses modelés : l’âme semble peinte sur le visage. »
Angelica Kaufmann a désormais son buste à côté du tombeau de Raphaël; native des Grisons elle connut une carrière internationale. Confite en dévotions après une vie plutôt agitée, elle osa les nus masculins. Elle est une des représentantes éminente du mouvement néo classique.
Elisabeth Vigée Lebrun reste la plus célèbre alors qu’elle fut détestée pour sa proximité avec Marie Antoinette dont elle peignit une trentaine de portraits. Elle estimait que la révolution avait détrôné les femmes. C’est vrai pour sa peinture qui était bien plus charmante avant la révolution avec ses chairs délicates, elle, dont David reconnaissait le talent. Un de ces tableaux les plus célèbres : « Marie Antoinette et ses enfants » relevait d’une démarche de communication pour montrer la reine en bonne mère, mais le berceau que le dauphin désigne est vide, la petite sœur qui devait l’occuper est morte.Les réactions face à un pouvoir discrédité, sont hostiles "Voilà le Déficit !"raillèrent les mêmes qui s'interrogent aujourd'hui : "quel rabot des niches pour le nabot des riches?"
Serge Legat le conférencier des amis du musée a choisi Rosa Bonheur comme incarnation du nouveau rôle des femmes, au XIX° siècle. Cette admiratrice de Georges Sand peut être classée parmi les féministes, bien qu’elle se devait de solliciter l’autorisation à la préfecture tous les six mois pour porter le pantalon. Ses amours furent féminines. Elle connut tous les honneurs et bénéficia de côtes vertigineuses. Son « Marché aux chevaux » qui figure au MET est d’une vigueur remarquable. Ses compositions qui peuvent s’apparenter à des frises valorisent une campagne du second empire prospère, plus idéalisée que celle de Millet. Un musée lui est consacré à By en bordure de la forêt de Fontainebleau où l’on peut admirer en particulier des études d’animaux.
La voie est ouverte pour tant d’autres. Si bien qu’au 21° à l’atelier où mes crayons se trainent il y a majoritairement des représentantes du sexe faible.
Heureusement le maître est un mâle. Une curiosité.
Rosalba Carriera, miniaturiste vénitienne et surtout virtuose du pastel eut un succès dans bien des cours d’Europe comme portraitiste. Elle connut Watteau et influença à son tour nombre d’artistes tel Quentin De La Tour. Nous pouvons percevoir son époque à travers ses lumières subtiles et vaporeuses. Elle finira sa vie aveugle après avoir été opérée à trois reprises de la cataracte.
Adelaïde Labille Guiard, aide de Quentin De La Tour, passera des portraits des filles de Louis XV dites Mesdames qui contribueront au discrédit de l’Autrichienne Marie Antoinette à celui de Robespierre.
« Ne croiés pas, Monsieur, que ces Portraits ainsi que tant d'autres, offrent une attitude roide, contrainte, qui annonce l'ennui du modèle et la fatigue de l'artiste; dans ceux de Madame Guiard, on s'imagine converser avec les personnes dont elle offre l'image fidelle, par le ton d'aisance et la facilité qu'on y remarque. On devine en quelque sorte l'esprit et le caractère de chacun de ses modelés : l’âme semble peinte sur le visage. »
Angelica Kaufmann a désormais son buste à côté du tombeau de Raphaël; native des Grisons elle connut une carrière internationale. Confite en dévotions après une vie plutôt agitée, elle osa les nus masculins. Elle est une des représentantes éminente du mouvement néo classique.
Elisabeth Vigée Lebrun reste la plus célèbre alors qu’elle fut détestée pour sa proximité avec Marie Antoinette dont elle peignit une trentaine de portraits. Elle estimait que la révolution avait détrôné les femmes. C’est vrai pour sa peinture qui était bien plus charmante avant la révolution avec ses chairs délicates, elle, dont David reconnaissait le talent. Un de ces tableaux les plus célèbres : « Marie Antoinette et ses enfants » relevait d’une démarche de communication pour montrer la reine en bonne mère, mais le berceau que le dauphin désigne est vide, la petite sœur qui devait l’occuper est morte.Les réactions face à un pouvoir discrédité, sont hostiles "Voilà le Déficit !"raillèrent les mêmes qui s'interrogent aujourd'hui : "quel rabot des niches pour le nabot des riches?"
Serge Legat le conférencier des amis du musée a choisi Rosa Bonheur comme incarnation du nouveau rôle des femmes, au XIX° siècle. Cette admiratrice de Georges Sand peut être classée parmi les féministes, bien qu’elle se devait de solliciter l’autorisation à la préfecture tous les six mois pour porter le pantalon. Ses amours furent féminines. Elle connut tous les honneurs et bénéficia de côtes vertigineuses. Son « Marché aux chevaux » qui figure au MET est d’une vigueur remarquable. Ses compositions qui peuvent s’apparenter à des frises valorisent une campagne du second empire prospère, plus idéalisée que celle de Millet. Un musée lui est consacré à By en bordure de la forêt de Fontainebleau où l’on peut admirer en particulier des études d’animaux.
La voie est ouverte pour tant d’autres. Si bien qu’au 21° à l’atelier où mes crayons se trainent il y a majoritairement des représentantes du sexe faible.
Heureusement le maître est un mâle. Une curiosité.
mercredi 20 octobre 2010
New York. J7. Quartiers arty et vue sur la ville.
La sonnette annonce Emma, notre logeuse, qui se met à notre disposition avec son ordinateur portable pour la confirmation de nos billets d’avion. Nous sommes rassurés par son intervention décisive. Le nuage de poussière semble stagner voire s’atténuer. Sur son Ipod, « sa deuxième passion après ses enfants », elle nous montre des photos des étapes de la rénovation de l’appartement que nous occupons, qui était une la ruine quatre ans auparavant.
Nous partons avec une température idéale pour une promenade à Chelsea. Nous suivons le trajet proposé par le guide « Evasion », balade agréable dans un quartier calme. Visite d’une petite galerie d’art aux murs rouillés où sont exposées de petites statues sympathiques. L’international Poster center (601W26th ST) est situé au 13° étage d’un bâtiment en rénovation à l’extérieur comme à l’intérieur semblable à un parking en sous sol avec tuyauteries apparentes, murs peints grossièrement par-dessus les briquettes avec poubelles sur le palier. Derrière des portes fermées à clef se cachent des entreprises annoncées sobrement. Nous sommes accueillis en français, l’expo permet de voir des affiches datant du début de l’autre siècle destinées à une vente aux enchères au mois de mai. Nous pouvons circuler librement au milieu d’œuvres de Mucha, d’annonces de spectacles de Mistinguett, Maurice Chevalier ou Buffalo Bill, de réclames pour des automobiles. Nous avons à notre disposition des catalogues de vente où nous pouvons prendre connaissance des prix allant de 5000 à 30 000$ de quoi n’avoir aucun regret de ne pouvoir assister aux enchères. Nous bénéficions par ailleurs d’un point de vue superbe par les fenêtres d’une des salles d’archivage.
Nous nous arrêtons au « Don Giovanni restaurant » assez cher avec des salades plutôt fades mais cette halte au milieu des photos vieillies de Caruso nous repose avant d’attaquer un autre quartier. La serveuse roule sacrément les « r », son parler ne reproduit pas l’accent nasillard américain ou plus select des british. Nous pénétrons après dans le hall de l’hôtel Chelsea où bien des notes étaient payées en œuvre d’art. Le générique d’ « ex fan des sixties » défile: il abrita Janis Joplin, Jane Fonda, Hendrix, Dylan, Nabokov, Monroe, Warhol… le poète Dylan Thomas y tomba dans le coma après 18 whiskies.
Nous partons en direction de Soho d’un coup de métro. Les commerces de luxe s’affichent comme Vuitton, Chanel, Mimi de Montparnasse, au rez-de-chaussée d’immeubles en fonte bien entretenus où les échelles de secours rythment les façades. Souvent de couleur blanche, où tranchent le rouge et le vert comme le « Little Singer Building » conçu pour le fabricant de machines à coudre. Dans la rue de ce bâtiment de 1905 s’est installé un marché de petits vendeurs de CD « made by him self », ou de petites structures en fil de fer, artisans peintres et graffeurs sur supports de récupération. Nous achetons un dessin accompagné d’une citation traduite en anglais d’Albert Camus inscrite au feutre sur une feuille de papier journal. L’artiste édenté, ne manque pas d’humour. Sur notre chemin, nous nous arrêtons dans une galerie proposant des lithographies de Dali, Picasso, Chagall. Malgré les prix affichés qui dépassent de loin nos moindres prétentions, l’accueil est chaleureux, « welcome » sans mépris ni froideur. Ce n’est pas la première fois que nous remarquons cette gentillesse, ce manque de distance sociale. Nous nous promenons encore dans ce quartier entre Soho et Tribeca, avant de prendre le métro. Nous nous renseignons pour trouver la bouche du métro, ou plutôt un homme propose de nous aider, alors que nous sommes plongés dans les plans, et nous conduit le plus loin possible pour lui dans les sous terrains pour nous mettre dans la bonne direction « Enjoy » « Thank you Isidore ».
Notre dernière destination de la journée est l’Empire State Building. A cette heure, peu après 19h, plus de queue pour accéder au contrôle de sécurité, mais le cheminement compliqué délimité par des cordons rouges laisse imaginer le monde qu’il peut y avoir à d’autres heures. Nous prenons un premier ascenseur, un express qui franchit les 80 premiers étages affichés électroniquement 20 par 20. Nos oreilles réagissent comme dans un avion. Un deuxième nous hisse 6 étages plus haut à la plate forme panoramique. La nuit s’installe inégalement dans le ciel, mais uniformément sur la ville. C’est époustouflant. Nous dominons le monde, la statue de la liberté apparaît toute petite et lance timidement la lumière depuis son flambeau. Les buildings s’éclairent et on en identifie certains comme le Chrysler. La rumeur de la ville gronde en continu, renforcée par les moteurs d’hélicoptères et les sirènes de police et d’ambulance en contrepoint. Il n’y a pas de bousculade ou d’individu s’imposant pour s’approcher des grilles protectrices. Nous prenons notre temps, nous délectant de cette vue où la configuration des îles et des rivières se lit facilement.
Nous renonçons à une balade nocturne dans les rues de Manhattan.
Nous partons avec une température idéale pour une promenade à Chelsea. Nous suivons le trajet proposé par le guide « Evasion », balade agréable dans un quartier calme. Visite d’une petite galerie d’art aux murs rouillés où sont exposées de petites statues sympathiques. L’international Poster center (601W26th ST) est situé au 13° étage d’un bâtiment en rénovation à l’extérieur comme à l’intérieur semblable à un parking en sous sol avec tuyauteries apparentes, murs peints grossièrement par-dessus les briquettes avec poubelles sur le palier. Derrière des portes fermées à clef se cachent des entreprises annoncées sobrement. Nous sommes accueillis en français, l’expo permet de voir des affiches datant du début de l’autre siècle destinées à une vente aux enchères au mois de mai. Nous pouvons circuler librement au milieu d’œuvres de Mucha, d’annonces de spectacles de Mistinguett, Maurice Chevalier ou Buffalo Bill, de réclames pour des automobiles. Nous avons à notre disposition des catalogues de vente où nous pouvons prendre connaissance des prix allant de 5000 à 30 000$ de quoi n’avoir aucun regret de ne pouvoir assister aux enchères. Nous bénéficions par ailleurs d’un point de vue superbe par les fenêtres d’une des salles d’archivage.
Nous nous arrêtons au « Don Giovanni restaurant » assez cher avec des salades plutôt fades mais cette halte au milieu des photos vieillies de Caruso nous repose avant d’attaquer un autre quartier. La serveuse roule sacrément les « r », son parler ne reproduit pas l’accent nasillard américain ou plus select des british. Nous pénétrons après dans le hall de l’hôtel Chelsea où bien des notes étaient payées en œuvre d’art. Le générique d’ « ex fan des sixties » défile: il abrita Janis Joplin, Jane Fonda, Hendrix, Dylan, Nabokov, Monroe, Warhol… le poète Dylan Thomas y tomba dans le coma après 18 whiskies.
Nous partons en direction de Soho d’un coup de métro. Les commerces de luxe s’affichent comme Vuitton, Chanel, Mimi de Montparnasse, au rez-de-chaussée d’immeubles en fonte bien entretenus où les échelles de secours rythment les façades. Souvent de couleur blanche, où tranchent le rouge et le vert comme le « Little Singer Building » conçu pour le fabricant de machines à coudre. Dans la rue de ce bâtiment de 1905 s’est installé un marché de petits vendeurs de CD « made by him self », ou de petites structures en fil de fer, artisans peintres et graffeurs sur supports de récupération. Nous achetons un dessin accompagné d’une citation traduite en anglais d’Albert Camus inscrite au feutre sur une feuille de papier journal. L’artiste édenté, ne manque pas d’humour. Sur notre chemin, nous nous arrêtons dans une galerie proposant des lithographies de Dali, Picasso, Chagall. Malgré les prix affichés qui dépassent de loin nos moindres prétentions, l’accueil est chaleureux, « welcome » sans mépris ni froideur. Ce n’est pas la première fois que nous remarquons cette gentillesse, ce manque de distance sociale. Nous nous promenons encore dans ce quartier entre Soho et Tribeca, avant de prendre le métro. Nous nous renseignons pour trouver la bouche du métro, ou plutôt un homme propose de nous aider, alors que nous sommes plongés dans les plans, et nous conduit le plus loin possible pour lui dans les sous terrains pour nous mettre dans la bonne direction « Enjoy » « Thank you Isidore ».
Notre dernière destination de la journée est l’Empire State Building. A cette heure, peu après 19h, plus de queue pour accéder au contrôle de sécurité, mais le cheminement compliqué délimité par des cordons rouges laisse imaginer le monde qu’il peut y avoir à d’autres heures. Nous prenons un premier ascenseur, un express qui franchit les 80 premiers étages affichés électroniquement 20 par 20. Nos oreilles réagissent comme dans un avion. Un deuxième nous hisse 6 étages plus haut à la plate forme panoramique. La nuit s’installe inégalement dans le ciel, mais uniformément sur la ville. C’est époustouflant. Nous dominons le monde, la statue de la liberté apparaît toute petite et lance timidement la lumière depuis son flambeau. Les buildings s’éclairent et on en identifie certains comme le Chrysler. La rumeur de la ville gronde en continu, renforcée par les moteurs d’hélicoptères et les sirènes de police et d’ambulance en contrepoint. Il n’y a pas de bousculade ou d’individu s’imposant pour s’approcher des grilles protectrices. Nous prenons notre temps, nous délectant de cette vue où la configuration des îles et des rivières se lit facilement.
Nous renonçons à une balade nocturne dans les rues de Manhattan.
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