lundi 21 novembre 2016

La Chasse au lion à l'arc. Jean Rouch.


Il y avait en ce mois de novembre : « Le mois du film documentaire », « Alimenterre », « Le tympan dans l’œil », « Les Rencontres du Cinéma italien », « Les Rencontres Ciné Montagne » le dernier Depardieu, « La grande course au fromage » mais aucun film avec Isabelle Huppert…et les « Rencontres autour du cinéma ethnographique » à Grenoble - enfin surtout sur le campus - en leur vingtième édition.
C’est grâce à ces rencontres, et un lecteur vigilant, que nous avons pu voir ce film majeur dans l’histoire du cinéma documentaire.
L’universitaire présentant ce témoignage du « cinéma direct », le place entre le « néo réalisme italien » et la « Nouvelle Vague ».
Nous accompagnons  pendant 1h 20, une confrérie de chasseurs de lions au Niger, pour un tournage commencé en 1958 et terminé en 1965.
Peu importe les querelles de puristes, pour savoir si la caméra à l’épaule et la voix off sont ethnographiquement correctes, nous sommes dans un beau moment de cinéma, en empathie avec ces hommes qui ont le droit de tuer le lion, car celui-ci « a tué pour le plaisir ».
Seuls habilités à chasser, il leur faut du courage et une patience au-delà de notre perception commune du temps. Le coup fatal est porté après que les bêtes soient prises à des pièges placés avec minutie et un sens aiguisé des mœurs de la brousse.
Un des fauves, nommé « l’Américain », échappe à cette traque et sera tué plus tard au fusil.
Tant de pages poétiques ont été écrites concernant le respect de la nature par les africains et autres indiens. En version cinéma, nous assistons là à des rituels maintenant disparus où les chasseurs du même pays que leur proie, n’attaquent pas la bête quand elle est en colère. Ils l’apaisent avant de lui envoyer quelques flèches paraissant bien fragiles mais qui apportent une mort foudroyante.
La préparation patiente du poison suit aussi des règles sophistiquées qui concourent à son efficacité : la femme qui apporte l’eau de la préparation doit être la plus méchante du village. Chaque geste est connoté, chaque péripétie expliquée, les forces surnaturelles naturellement derrière chaque arbuste ; la transmission était assurée alors.
Qu’en est-il en ce siècle?

1 commentaire:

  1. Merci beaucoup. Ça a du être très intéressant. Si c'était ce weekend, j'étais de service pour un rôle distribué contré mon gré dans un "Roi Lear" moderne de famille, (à moins que ce ne soit "L'Avare" de Molière.... c'est trop tôt pour savoir, je dis), et donc, à Paris.
    J'ai au moins eu le plaisir d'assister en directe, dans le bus 26, aux animations de Noël du Printemps, et de la Samaritaine. Mieux qu'un bus pour touristes, je dis..On profite des menus plaisirs où ils se trouvent, hein ?

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