A plus d’un titre, ces 200 pages revenant en des terres
familières ne pouvaient que me plaire, tout en me permettant de prendre des
nouvelles de l’auteur du « Pull-over
rouge » et du « Dictionnaire amoureux de la Résistance ».
Un grand père exemplaire :
- excellent enseignant au moment où les hussards étaient
noirs,
« Son antimilitarisme
viscéral se conjuguait avec un patriotisme intransigeant. »
- anticlérical, dreyfusard,
« Te battre pour
faire rendre justice à quelqu'un que tu aimes bien, c'est facile, c'est même
plaisant ; pour quelqu'un qui t'est antipathique, c'est plus difficile.
Et pourtant, il faut le faire. Sinon, tu ne crois plus en la
justice. »
- franc-maçon dans une famille dont l’un fut un forçat qui
aurait inspiré Hugo pour son personnage de Jean Valjean.
L’époque est épique entre la commune de Paris et la seconde
guerre.
Dans un livre scolaire qui fit scandale dans le Jura figurait :
« Jeanne d’Arc
croit entendre des voix »
Indigné le curé exige
des excuses et un rectificatif :
« Jeanne entendit
des voix ».
Maintenant que les prêtres se raréfient, les gardiens des
temples et mosquées se multiplient.
Le style est soigné, ainsi pour évoquer les duels qui
perduraient :
« Si ce n’est pas
l’épée ou le sabre, c’est le pistolet. Or, avec une arme si aléatoire, on a tôt
fait de coller dans la tête de l’adversaire une balle qui met assurément fin à
ses soucis, mais en fait lever une triste moisson pour le vainqueur
embarrassé : poursuites judiciaires, procès, amende, lourds dommages et
intérêts à verser à la famille du défunt »
Malgré tout, l’hommage trop lisse ne comporte pas d’enjeu et
si les anecdotes rendent la lecture plaisante, sa trace sera fugace.
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