Ainsi « Bisounours »
aux couleurs pastels de l’enfance, que j’employais à son égard venait d’être prononcé
par une représentante de l’extrême droite française lors d’un voyage calamiteux
au Canada. Ça m’apprendra à regarder de haut le pays des naïfs que j’ai arpenté
quelque temps quand nous faisions
prendre l’air à nos calicots coquelicots.
A tourner autour des mots, je viens de réviser également
l’expression « Fichtre »
qui a pu sembler obscure à des adolescents confrontés à la chanson « La
guerre de 14-18 » de Brassens. C’est que l’interjection relativise tous
les battements de génitoires contemporains, en s’acoquinant avec « j’en ai
rien à foutre ».
Délice de la vie des mots, de leur usure, de leur mutation
et permanence de la mise en valeur des mêmes zones corporelles.
« Nom de Gu » bipait le nom de Dieu, à présent, celui-ci
ne se sent même plus convoqué dans tous les « grâce à Dieu » et les ponctuations «
putain » ou « con » sont en passe de perdre de leur vigueur
originelle, à force d’usage.
Quand déboule dans l’obscurité, la poétique expression « Nuit debout », « les
journaleux », se prosternent devant ces nouvelles formes sans cesse
nouvelles de faire de la politique, ayant épuisé la fraîcheur de tout magasin
« moderne » vendant des « nouveautés » ; voir le sort
du mot « changement ».
L’ « horizontalité » cultivée dans ces rassemblements, réinventée, en
petits comités formateurs, fonctionne volontiers dans l’entre-soi. Même en prenant de l’ampleur ces
assemblées risquent d’être aussi étriquées que d’autres où ne pointent même
plus les membres de cette classe politique, acteurs en principe d’une
démocratie représentative se comportant comme une caste. Ceux-ci donnent chaque jour des arguments à
ceux qui veulent mettre à bas les institutions héritées de notre société pas si mauvaise fille pourtant si on envisage
son histoire et la géographie. Ainsi la piteuse révision constitutionnelle qui
fut selon un mot de Macé-Scaron dans Marianne, un « couac 40 ».
Je ne sais pas grand-chose de la « Loi travail »
qui serait vidée de sa substance, contestée par les visibles de la RATP ou de
la SNCF aux emplois stables et une partie de la jeunesse qui a un rapport au
travail aux antipodes de nos zèles retraités. « Burn out » des inclus,
Uber, et quelques « out ».
J’engraisse mes désillusions à la lecture des papers de Panama qui fuient :
« encore ! ».
Mais, j’ai de quoi franchement m’indigner localement en voyant s’étaler
contre des grilles derrière lesquelles bave une paire de chiens hargneux, des
banderoles contre la construction d’immeubles nouveaux dans notre banlieue proprette: « non à la
bétonisation dans nos petits quartiers ». Petits.
Version opposition du XVI° arrondissement contre un centre
d’accueil de SDF, alors je me sens de
gauche, c’est pas tous les jours : merci ! J’ai arraché quelques uns
de leurs autocollants envahissants. Il parait que les propriétaires de villas
ont manifesté en chantant « La Carmagnole » : ils ont dû changer
les paroles.
…….
Dessin paru dans Neues Deutchland et repris dans Courrier
International.
Et bé... moi, je me sens solidaire des propriétaires de ces maisons, qui ne veulent pas (plus...) de béton chez eux.
RépondreSupprimerTu ne crois pas qu'à un moment où un autre on atteint... une limite ?... Et qu'à force de repousser constamment les limites, "on" arrive au point où ça fait BOUM !!!! ? Moi, si.
Déjà que la plupart des maisons sur Saint Egrève sont en béton...et ça, c'est difficilement supportable.
Ce qui est si terrible en France, c'est le zèle. Si, si. L"art" français de prendre une pas si bonne idée que ça, et de la démultiplier de manière exponentielle afin qu'elle devienne monstrueuse. C'est... consternant de consternant.
Sinon, d'accord avec toi sur les mots.
Et où vont loger leurs enfants?Par ailleurs, quand tu vois l'allure de certaines villas qui ont installé de grands panneaux pour s'opposer à toute présence nouvelle, esthétiquement je trouve que les immeubles qui se font aujourd'hui sont bien plus harmonieux.Et si on veut éviter l'asphyxie des transports et le mitage des campagnes, il faut bien construire "la ville sur la ville" il y a de la place et des services à ST E, pas tout le monde à St Martin d'Hères.
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