lundi 31 octobre 2011

L’exercice de l’Etat. Pierre Schoeller.

On a beau croire tout savoir sur la politique, le film de l’ancien documentariste peut nous en apprendre encore. Le ministre des transports doit profiter d’une « séquence émotion » pour faire passer des mesures impopulaires. Oui la com’ a pris toute la place mais il peut y avoir des morceaux de sincérité : un dir’ cab’ qui se passe les scansions de Malraux d’ « Entre ici Jean Moulin » ne peut être entièrement mauvais. Le pouvoir est nu, il s’enivre, désemparé, dans l’illusion.
L’excitation multipliée par la vitesse des nouveaux moyens de communication est bien rendue dans un film rythmé, loin des caricatures et pourtant décapant, même si les séquences oniriques sont un peu lourdes à mon avis quand elles soulignent le côté bandant de la position ministérielle.
Revenu devant des écrans plus petits, je n’ai plus vu le personnel politique avec le même œil.
De bons acteurs, dans le film, des dialogues excellents où la distance entre les gouvernants et les citoyens est pointée avec justesse.

1 commentaire:

  1. Deux séquences me paraissent correspondre à ce que vous dites de la distance gouvernants/citoyens: le dîner chez le chauffeur, et le face-à-face entre le ministre et les grévistes...
    Mais ce ne sont pas les seules thématiques fortes du film. Je rajouterais les "conflits de pouvoir" à l'intérieur du gouvernement, et la nécessaire "malléabilité" de l'homme politique qui veut "durer au pouvoir"... Un film riche de contenu réaliste!

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