Il y a pourtant largement de quoi se nourrir dans cette
pièce couverte de récompenses aux Molières.
Ce fut tellement stimulant, qu’en ces temps obscurs, cet intelligent éclairage peut fasciner les foules.
Ce fut tellement stimulant, qu’en ces temps obscurs, cet intelligent éclairage peut fasciner les foules.
Nous parcourons, non pas une galerie mainte fois empruntée couverte
de figures à l’origine de notre République, mais affrontons des problématiques d’une
actualité brulante !
Louis XVI est le seul personnage nommé, et si Bailly ou
Necker sont identifiables, il s’agit plutôt de la mise en scène, de courants
conservateurs, modérés, radicaux, en effervescence, vivement incarnés par des
acteurs remarquables.
Les évènements sont documentés sans se perdre dans
l’anecdote, depuis la convocation des états généraux jusqu’avant la fuite à
Varennes.
J’en ai appris. L’économie était ignorée dans nos écoles de
jadis, cela ajouté à mon tempérament, mon enseignement s’en est ressenti. Si j‘avais
placé la révolution française dans la continuité des encyclopédistes, j’ai bien
peu insisté sur l’état déplorable des finances qui a justifié le recours à la
convocation des états généraux, et sur les pénuries de blé qui ont pu
déterminer les foules dans le processus révolutionnaire.
Alors que « Nuit Debout » venait de décamper des
abords de la MC2, l’interrogation que leurs incorrects participants ont portée
à l’incandescence, concernant les formes de la démocratie, a été abordée depuis
les travées de spectateurs jusqu’au plateau avec force et nuances.
Le rêve d’une VI° république est sous-jacent en ce mai 2016,
dans ces débats précédant la naissance de la première de nos républiques.
Les rapprochements avec notre époque ne sont jamais superflus,
même si Louis fait penser à Albert de Monaco et que les rites monarchiques présentés
enrichis de selfies, soient bons pour le 20h.
Des dépêches arrivent au milieu de réflexions qui ont
l’intention de s’inscrire pour les siècles à venir ; nous en sommes là entre
deux tweets avec bien peu de vision au delà de la prochaine échéance
électorale.
Nous partageons les tensions entre les partisans d’une
démocratie directe des comités de quartier et les députés qui viennent d’accéder
à la démocratie représentative portant tous les espoirs de responsabilité mais
aussi les fragilités des hommes. Nous suivons cette dynamique et ses aléas, les
passions et les retournements, les opportunismes et le souci de l’intérêt
général.
L’auteur est subtil dans sa pédagogie, jamais donneur de
leçon.
Cette virtuose superposition d’époques nous réconcilie avec
les dispositifs où les acteurs sont dans la salle, et revigore nos passions
politiques assommées, en les nourrissant d’Histoire et de générosité.
Une nuit féconde, telle que celle du 4 août, peut-elle se
rejouer, un jour ?
Vu ce spectacle aussi, jeudi dernier. En effet, c'est génial. Comme si nous y étions! Un brin démago quand même, selon moi (les rapprochements suggérés avec la situation actuelle étant un peu faciles). mais nous "comprenons" mla révolution de 1789 comme jamais nous ne l'avons comprise.
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé que la formule "ça ira" soit dite par Louis XVI dans le genre "jusqu'ici tout va bien" du film La Haine ou le " c'est normal d'Areski et Brigitte Fontaine https://www.youtube.com/watch?v=Nrzq0Hddcjk
Supprimeroui, c'est ça... ça ira bien!
Supprimer