mardi 11 janvier 2011

Muchacho. Lepage.

Je suis assez rétif aux séries en général et en BD en particulier, pourtant je goûterai volontiers le tome 2 du nouvel album de l’auteur de Névé. Ses encres sont particulièrement bien éclairées, sans qu'aucun esthétisme ne vienne distraire d’une histoire bien menée. La violence des rapports sociaux en Amérique du Sud justifie-t-elle cependant quelques portraits de méchants particulièrement sans nuances cyniques et pervers ?
La recherche d’un style pour le jeune séminariste qui doit peindre une fresque dans un village du Nicaragua dans les années 70 peut croiser les préoccupations de l’auteur : « Gabriel, vous allez peindre la passion ! Imaginez cet homme Jésus qui s’est levé contre l’envahisseur et ses zélateurs… qui avec des mots d’amour et de fraternité a déstabilisé l’empire et l’oligarchie religieuse et qui trahi par celui qu’il aimait le plus, marche épuisé, vers la mort, portant la croix qui scellera son destin. Imaginez la chaleur ! Imaginez le sang et la sueur qui lui coulent dans les yeux… Croyez vous que cela ne parle pas davantage à ces paysans que des compositions éculées, des mouvements maniérés à force d’être répétés, que ces momies extatiques qui encombrent les églises. La lumière n’est pas dans l’or des auréoles ! »
J’ai lu le tome 2, aussi beau que le premier, mais au scénario sans surprise. « Le monde est tou-jours ainsi et il n'en a ja-mais été au-tre-ment » s’oppose à « Vous n'étein-drez ja-mais l'es-pé-rance ». Il pueblo unido…

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