mardi 24 décembre 2019

Faut pas prendre les cons pour des gens. Emmanuel Reuzé.

Pas con ! On se sent ragaillardi par cette dose de second degré qui parfois tape fort quand l’humour est noir, on en arriverait même à se sentir un peu moins con, le temps de le lire.
Bien qu’il soit facile de mettre en évidence l’absurdité de notre monde, le ton m’a semblé neuf et bien des chutes m’ont surpris.
Les dessins genre roman-photo à l’ancienne ne seraient rien sans des dialogues au couteau, comme on dit d’un steak tartare.
Rire à propos des SDF, des migrants, du racisme, de la mort, n’est pas à la portée du premier remplisseur de gaufrier à 6 cases.
Même si l’automatisation des supermarchés est bien avancée, tant qu’à faire, elle peut gagner l’éducation nationale qui pour distribuer les diplômes ferait appel à des distributeurs comme pour les boissons.
- Mon chéri regarde, je t’ai acheté ton bac avec mention ! Qu’est ce qu’on dit ?
- Vasy, tu vois bien que je joue ! Je m’en bats les couilles de ton diplôme de merde !
Les trottoirs sont à péage, les prix sont cassés avec crotte de chien  en prime.
On peut se faire un peu d’argent en glissant des publicités dans la conversation et jusque dans la salle d’opération, l’opéré ne lâche pas son téléphone pour conseiller le chirurgien, les clients font la queue pour se faire braquer par le banquier, et les policiers dressent des contraventions eux aussi par téléphone…
Alors quand Monsieur Jesaistout ou Jachètetout sont raillés, on biche. Les politiquement corrects et les kamikazes ne riront pas, ni les vegans, ni les cons qui peuvent être les mêmes, surtout quand ils prennent les autres pour des cons.
C’est le tome 1,  vivement le 2 : cette cinquantaine de pages n’y suffira pas !

  

lundi 23 décembre 2019

It Must Be Heaven. Elia Suleiman.

Le  cinéaste palestinien vivant en Israël nous emmène en de beaux plans géométriques de Nazareth à New York et Paris (vide).
Impavide, sous son canotier, il fume, boit et regarde un monde où les femmes sont jolies, les policiers omniprésents. Lunaire, son pays n’existe pas et lui semble si lointain quand il regarde ailleurs.
 « Tout le monde boit pour oublier. Vous, les Palestiniens, vous buvez pour vous souvenir. »
Tout était déjà dans la bande annonce : le voisin chapardeur de citrons, le chauffeur de taxi qui offre la course au compatriote de « Rafat », les chars dans les rues de Paris, l’oiseau voulant se poser sur l’ordinateur, la concurrence pour avoir une chaise au bassin des Tuileries ...
L’absurde toucherait à la poésie me dit-on du côté de ceux pour qui ce réalisateur est « culte ». La première séquence est excellente avec un pope aux manières pas très orthodoxes, mais je suis resté indifférent à cet humour froid et silencieux que des critiques rapprochent de Tati décidément pas trop ma tasse de thé.

dimanche 22 décembre 2019

Jeudi, c’est rugby.


Pour n’aller plus que rarement au stade, je me mêle  bien volontiers aux 10 000 spectateurs qui étaient là ce soir tout en évitant un compte-rendu de plus du match FCG/ Oyonnax (28 à 13) dont la vérité se périmera très vite dans le flot affolé des informations. 
Je remarque que les commentaires à propos des classements n’attendent pas que toutes les équipes aient le même nombre de matchs : Grenoble est leader… jusqu’à demain peut être.
Il en est de même des interprétations à jet continu de toute péripétie en politique où il n’y a plus d’expert depuis que tout le monde est sélectionneur et que le préposé à insulter l’arbitre est le seul à se faire entendre.
Le spectacle de ce jeudi 19 décembre porte l’étiquette « Boxing day », vocable venu du Royaume Uni, équivalent du « Black Friday » américain : soldes après Noël, foot anglais,  derbies et chasse au renard pendant les fêtes.
L’occasion est à saisir de retrouver des potes et l’événement immédiat réveille un temps long qui nous voit avancer dans la vie : « et tes enfants et tes petits ? »
Nous remontons inévitablement jusqu’au temps des Mammouths, surnom donné à l’équipe de Grenoble de 93, celle de la finale contre Castres.
Maintenant ce n’est plus dans l’élite que se joue le derby, depuis que Bourgoin a chuté jusqu’en fédérale alors que Grenoble est en deuxième division. C’était alors la ville contre la campagne, le nord Isère contre la préfecture ;  l’affrontement avec Oyonnax la cité du plastique fera l’affaire. Une autre rivalité particulière avec Toulon était vive quand Le FCG et le RCT étaient les seules équipes à concourir dans la même catégorie en dehors du Sud Ouest. Le stade est aussi le lieu des nostalgies.
Comme lors d’un opéra sur-titré, s’affichent désormais aux quatre coins de la pelouse toujours aussi lumineuse en nocturne, les explications des gestes de l’arbitre et de ses décisions, bien utiles quand il est difficile de déceler si le pilier a tiré ou poussé son adversaire. Et le numéro 7 a-t-il voulu ou pas pu lâcher le ballon ? Le spectacle vivant ne se passe plus d’écrans.
L’an prochain il faudra que je me fasse réexpliquer le système des bonus parce qu’il aura peut être encore changé. http://blog-de-guy.blogspot.com/2013/01/fcgubb.html
L’expression « en même temps » a fait florès en politique, mais cette volonté de dépassement des antagonismes a pu s’apprendre sur un terrain sportif tout aussi sérieux. Dans mon histoire personnelle le trajet de l’ovale à la ronde a coïncidé avec une délocalisation d’ancêtres et je sais bien les connotations culturelles et sociales qui distinguent rugby et foot en m’emmitouflant ce soir dans une écharpe rouge et bleue du FCG (Football club de Grenoble, c’est le rugby) après avoir agité il y a quelques années le fanion bleu et blanc du GF 38, (c’est le foot foot).
Les frontières se sont brouillées, les amateurs aristocrates se sont professionnalisés, les télévisions ont starifiés des joueurs, mais en diffusant chaque jour un match, ont désacralisé le dimanche, même si une défaite ou une victoire de nos favoris continuent à colorer différemment nos week-end.

samedi 21 décembre 2019

Extérieur monde. Olivier Rolin.

Je suivais cet auteur de ma génération par les commentaires sur ses œuvres,  mais je ne l’avais jamais lu.
Il nous donne en 300 pages l’occasion de sillonner son univers, de Moscou à Port Soudan, de la Terre de Feu aux jardins du Luxembourg, lieux de nulle part à nuls autres pareils, un monde enrichi par la littérature. Il a lu « Les Misérables » au pôle Nord.
Comme l’art contemporain nous y invite, le lecteur a sa part dans la réception d’un livre. Pour aimer les digressions j’ai été servi, mais je me suis lassé, même si j’apprécie les cartes postales :
«  Sur la côte du Nordeste brésilien, dans l’Algoas, je suis avec une femme aux yeux verts. Nous marchons le long de l’estuaire, au crépuscule. Gonflés de lumière, les nuages ont des couleurs de berlingots »
La mélancolie qui transpire de ses voyages où il se retrouve souvent seul à table ou au bar font virer  « Extérieur monde » à  « Intérieur : moi ».
Les parenthèses, les précautions, l’ironie à son égard, alourdissent le tableau où malgré son œil sur des passantes, ou de belles énumérations de paysages non conventionnels, on le voit trop se regarder écrire. Souvent c’est bien dit :
«  Tenter de ressusciter ces grâces aperçues, ces émotions vite évanouies, trouver les quelques traits qui les feront émerger, vivantes de la nuit des mots, de la grande cave d’ombre du passé, est une gageure qui n’est pas indigne d’un écrivain. »
Les citations sont nombreuses, il a connu des gens considérables, ou d’autres plus rares, Svevo :
« Je ne comprends pas comment, dans ma sotte vie, il peut m’arriver une chose aussi sérieuse que la vieillesse ».
Il se défend d’écrire des mémoires, mais amorce des listes, des inventaires.
Quand il évoque par exemple celui qui continuait à aller à son bureau dévasté à Sarajevo «  pour ne pas se laisser faire », il nous rappelle quelques signes d’humanité, clignotant dans le récit d’un monde qui s’éloigne.

vendredi 20 décembre 2019

Tout et son contraire.

En ce moment bien des absurdités déboulent, façon de dire que je n'y vois goutte, qui additionnent de la perplexité et des doutes à mon désarroi.
L’an dernier autour du plat de cardons des fêtes, il valait mieux contourner le rond point gilets jaunes, cette année: molo sur les retraites.
Quand je lis que des enseignants envisagent de se « giletjauniser », c’est que c’est déjà fait.
Le respect des règles que ce soit pour manifester ou vivre en démocratie est remis en question, les débats deviennent difficiles. L’irrationnel persiste à culminer lorsqu’une demande de plus de service public s’accompagne d’une aversion envers l’impôt.
Ce militant qui estimait que dix ministres avaient la France entière contre eux, enivré par la foule des manifs, sent le Peuple incarné en sa personne, comme l’autre « La République, c’est moi ».
Je suis trop légitimiste envers nos élus pour ne pas croire au bienfondé des doutes d’opposants. J’ai plutôt confiance envers le législateur agissant dans l’intérêt commun, et à part égale, je ne mets pas en cause la bonne foi de certains manifestants s’estimant lésés.
Tout n’est pas calé : place aux compromis ! Désolé : un brin résiduel de naïveté.
L’individualisme règne, alors peut-on dire que ceux qui ne sont pas concernés par une réforme dans les tuyaux depuis des décennies et qui gueulent sont des exceptions altruistes ?
Quand le gouvernement avance la loi retraite pour éviter aux générations futures d’en subir tout le poids, ceux qui la combattent le font au nom de leurs enfants.
« Pain de vieillesse se pétrit pendant la jeunesse. » Proverbe auvergnat.
L’agressif se sent agressé, le sournois soupçonne le fallacieux, l'expert en surdité ne se fait pas entendre des experts et le simplificateur amplifie les raccourcis qui ne mènent à rien.
La prolifération des jeux de mots en pancartes fait perdre tout sens, même si « je veux des ronds pas des points » est plutôt marrant. Et entendre, à la sortie d’une réunion avec son ministre, une prof marquant sa désapprobation en disant qu’elle vient de subir un cours, laisse entrevoir le peu de conviction qu’elle met dans son propre enseignement.
Si « faire cours » devient péjoratif dans la bouche d’un enseignant, alors il faut s’attendre à des bouchers végétariens, des supporters de l’OM encourageant Neymar.
Donc il fait bon retourner à l’âge du papier pour aborder la complexité. Mais il convient avec son journal de surmonter quelques obstacles récents dressés pour notre confort de lecture. Sont mises en évidence au cas où on serait allé au-delà du titre et du chapeau, quelques phrases chocs dans le corps d’un texte qui pourtant pourrait s’avérer profitable à condition d’aller jusqu’aux petits caractères. 
Ainsi cette philosophe sous le titre «  Le macronisme est une politique de l’insensible » : « aucun pouvoir n’a assumé avec autant de clarté l’idée que la politique relevait avant tout d’une gestion calculante venant en lieu et place d’une réflexion à long terme »
Pauvre chouchou, que ne dirait-elle des affèteries communiquantes et des démagogies si peu calculantes ?
« La sincérité est un calcul comme un autre.» Jean Anouilh
En ironisant ainsi, est-ce que je rejoins ceux que je combats qui aiment tant dauber sur les intellos, se contentant d’une vision binaire du monde ? La politesse n’impose pas le silence, l’humour peut encore circuler bien qu’il se tue en se proclamant.
Mais il est nécessaire de continuer d’examiner et dénoncer des comportements violents qui reçoivent bien vite l’assentiment de ceux qui gardent leurs mains propres mais leur bouche lâche. Le fascisme ne met pas forcément de brassard comme dans les dessins de Plantu, il est bien là, quand démission appelle une rime facile et remet en cause le suffrage universel.

jeudi 19 décembre 2019

Picasso 1939-1945. Au cœur des ténèbres. Etienne Brunet.

« Je n'ai pas peint la guerre parce que je ne suis pas ce genre de peintre qui va, comme un photographe, en quête d'un sujet. » « Picasso à sa fenêtre » Brassaï
La phrase de Picasso inscrite dans la première des 17 salles qui lui sont consacrées  au musée de Grenoble jusqu’au 5 janvier 2020 se complète utilement de sa seconde partie :
« Mais il n'y a pas de doute que la guerre existe dans les tableaux que j'ai faits alors. »
Ainsi le parti pris de notre guide-prof privilégiant l’aspect artistique redonne une vigueur politique à la star sexagénaire dont l’engagement pendant la seconde guerre avait pu interroger. « Tête de mouton écorchée »
La connotation pédagogique de cette visite avec propositions interdisciplinaires à l’appui, nous permet de compléter nos premières vues et ouvre des perspectives séduisantes.
Ainsi le compagnonnage avec Robert Desnos le poète, resté auprès de sa femme, alors qu’il avait été prévenu par son journal qu’il allait être arrêté, permet de présenter le travail remarquable d’élèves de Champo à propos de l’engagement. https://lycee-champollion.fr/spip.php?article2973.
L’auteur de «  La fourmi de 18 m avec un chapeau sur la tête » est un vecteur pertinent de compréhension de l’exposition. Que voyons nous ? Que croyons nous ? Quels monstres a-t-on engendrés ? Dans la ville de  Fourmies étaient fabriqués des wagons de 18 m et les camps de la mort ont existé.
http://blog-de-guy.blogspot.com/2019/04/ombre-parmi-les-ombres-ysabelle-lacamp.ht
« Le Buste de Dora Maar dans l’atelier des Grands-Augustins », en 1943, par Brassaï honorera la mémoire d’Apollinaire.
Après Fernande de l’époque cubiste, Olga qu’il a épousée et puis Marie Thérèse, Dora Maar sa volcanique compagne des années de guerre, est une artiste photographe, pas une potiche. Elle a travaillé avec les surréalistes, elle sera pour l’éternité la « Femme qui pleure », portant avec elle l’Espagne qui souffre depuis des années. « Tête de femme n° 1 » 
La première fois qu’il l’a vue elle jouait à planter un couteau entre ses doigts, ses mains la symbolisent autant que ses larmes. « Dora Maar » photographiée par Man Ray.
S’il peignait très vite, il multiplie les travaux préparatoires « Buste de femme avec les bras levés derrière la tête ».
« Le jeune homme à la langouste » hommage au « Mangeur de melon et de raisin » de Murillo, serait une réponse aux athlètes surtout pas « dégénérés » d’Arno Breker comme « L’homme au mouton » où Pablo se ressaisit de l’art classique. Les fenêtres sont occultées pour la défense passive sur l’affiche de l’exposition et au « Café des Bains » à Royan, ville anéantie par les bombardements de 45.
 Si nous sommes invités à voir quelques séquences de  films de Clouzot renseignant sur le travail de l’artiste majeur du XX° siècle, les vitrines sont aussi intéressantes : « Une anthologie de l’humour noir » de Breton est un spécimen rare, et quelques articles voire une lettre d’insultes sont éclairants.
« L’Enfant aux colombes » surnommé Churchill, fait le lien avec les pigeons que peignait son père et annonce celles de la paix.
C’est le même homme qui peignait un oppressant « Grand nu couché » aux tonalités connotées, brunes et vert-de-gris
et une « Femme nue contemplant un homme » aux effets de clairs obscurs charmants.
Il a toujours été jeune « Tête de jeune homme » (1945).  Et même si « C'est à cause de toi que cette époque n'est pas grise » comme disait Eluard, il avait averti dès 36 des horreurs à venir, il sera en désaccord avec le PC auquel il adhère en 46 : pour lui la guerre n’était pas finie.  « Le Faucheur »

mercredi 18 décembre 2019

Lacs italiens 2019. # 4. Eglises et cité ouvrière.

Après notre bonne surprise culinaire,
http://blog-de-guy.blogspot.com/2019/12/lacs-italiens-2019-3-dun-chateau-lautre.html
nous marchons  tranquillement 1, 5km à l’ombre d’une allée de marronniers malades sur l’une des voies de l’avenue Giovanni XXIII,  grandiose mais vide et ponctuée de quelques bancs.  
Cette voie papale conduit au monumental sanctuaire de la Madonna di Caravaggio. L’ensemble religieux est  caractérisé par de beaux espaces, une coupole  et un bâtiment colossal  dans un parc en forme de croix occupé au centre par une fontaine  toute en longueur et des bâtiments en arrondi avec galeries (comme la colonnade au Vatican).
L’intérieur en  marbre est imposant, investi par de nombreux ex voto rangés dans des sous verre sur des tissus de couleurs. Des paroissiennes nettoient ardemment avec aspirateurs et plumeaux, ça brille !
Nous retournons à pied jusqu’à la voiture par le même chemin qui nous sert de parcours de santé digestif .
Direction Treviglio que nous négligeons  pour atteindre directement  Brignano Gera d’Adda: nous voulons essayer d’apercevoir un château appartenant autrefois  à la famille Visconti, aujourd’hui moitié public (mairie, service sociaux) moitié privé. Beaucoup de travaux, de grues, de palissades et de murailles interdisent notre approche, nous regrettons de ne pouvoir découvrir davantage ce palazzo  de style baroque dont la partie rénovée laisse présager de sa splendeur. Nous tournons autour, pénétrons dans l’église peu éloignée, baroque elle aussi et dans l’église plus  petite  attenante  surmontée d’un clocher en brique à la pointe inhabituelle. A l’intérieur 2 dames reçoivent des dons et des lots pour une future vente afin de récolter des fonds pour entretenir le bâtiment religieux. Elles nous conseillent d’aller admirer  une Madone célèbre en marbre blanc mais nous préférons gagner notre dernière étape du circuit :
Crespi d’Adda situé dans la commune de Capriate. La route nous permet d’aborder  cette cité ouvrière devenue patrimoine mondial de l’UNESCO  par le haut : une passerelle a été aménagée avant d’amorcer la descente  pour se repérer et  prendre la mesure des différents lieux  de travail et de vie :
- le château patronal non visitable mais dont le côté inspiration moyen âge  / château fort sans en être se cache derrière la protection des murs et des arbres.
- L’usine de filature de coton  est un beau bâtiment  bas et clos par une magnifique grille en fer forgé complétée par  2 hautes cheminées en brique.
La fin de son activité remonte à 2004.
- Les maisons aujourd’hui rachetées par les descendants des ouvriers  cossues et identiques avec leur jardin s’organisent  dans un quadrillage impeccable, de 3 rues bien ordonnées. Difficile d’imaginer aujourd’hui qu’elles abritaient des familles très modestes au XIX°siècle.
Il existait aussi quelques maisons plus chics pour les cadres de l’entreprise
- Des lavoirs individuels mais regroupés étaient prévus,
-  ainsi qu’un centre médical qui, devenu trop petit fut transformé en hôpital,
- des bains et une petite piscine,
- une église carrée coiffée d’une coupole hexagonale,
- une école encore en fonction aujourd’hui,
- une statue du gentil patron remercié pour avoir donné du travail à ses ouvriers.
- Au bout de l’allée, dans le prolongement de l’usine, se trouve le cimetière ; un mausolée mussolinien le domine. De petites tombes sortent du sol, en forme de stèles de pierre sans dalle, toutes uniformes à l’image des cimetières militaires. Elles sont espacées régulièrement sur la pelouse avec des écritures et gravures parfois illisibles, recevant occasionnellement des photos des défunts. Ce sont les sépultures payées par le patron Crespi, libre aux ouvriers de s’en offrir une plus luxueuse ou différente s’ils le souhaitaient. Aujourd’hui des tombes  récentes et de facture courante s’intègrent sans déranger l’ordonnancement des anciennes.
Fin du circuit, le GPS nous ramène à la maison vers 19h15.
D. prépare des haricots, repas léger après un bitter allongé d’eau gazeuse.